Journée d'études : "L'impressionnisme face aux idées"
Le 26 avril 2018
INHA 2, rue Vivienne 75002 Paris
Journée d’étude organisée par Brice AMEILLE et Adrien GOETZ (Sorbonne Université), avec le soutien du Centre Chastel.
PRESENTATION
L’ambition de cette journée d’étude est d’aborder l’impressionnisme en fonction des grandes idées de son temps, d’interroger son insertion dans le contexte intellectuel – scientifique et philosophique, mais aussi politique et religieux – de la France de la seconde moitié du xixe siècle, afin de mieux comprendre et « situer » la pensée de ses membres.
Si ce contexte a fait l’objet de nombreuses études, celles-ci ont presque toujours été menées par rapport aux seules œuvres des impressionnistes, et non par rapport à leur pensée. En effet, aujourd’hui encore, poser la question de la pensée impressionniste, c’est peu ou prou se confronter à une inconnue. Y a-t-il une pensée impressionniste ? L’impressionnisme « pense »-t-il ? Le temps paraît venu d’y consacrer une attention particulière.
Il ne s’agira pas de rejouer une histoire des mentalités, déjà bien traitée par ailleurs, mais de réfléchir au rôle qu’ont pu jouer les impressionnistes non seulement en tant qu’auteurs d’une œuvre picturale novatrice, mais en tant qu’individus et citoyens, membres à part entière d’une société donnée, avec ses aspirations, ses obsessions, ses rêves ou ses hantises.
Quels liens ces peintres ont-ils pu tisser, directement ou indirectement, avec les grands domaines de la pensée et avec ceux de leurs contemporains ayant porté et défendu ces idées qui ont fait leur époque ? Dans quelle mesure ces liens ont-ils eu une incidence sur leur peinture ? Quelles réflexions y décèle-t-on ? Et comment les concepts (la nature, le temps, la modernité…) y sont-ils articulés ?
Interroger les relations des impressionnistes avec les intellectuels de leur siècle invite à s’intéresser de près à toutes les personnalités qu’ils ont côtoyées et aux idées qui ont alors été débattues (dans les salons, lors de dîners, ou bien encore au café), développées (en littérature ou dans la presse), ou encore promues (par l’action politique, notamment).
Sans nul doute, un réexamen sous l’angle bien spécifique de ce rapport aux idées fournira son lot de surprises et de découvertes. Des travaux récents et cependant à poursuivre en témoignent déjà. L’étude attentive des correspondances des peintres, encore imparfaitement connues (ainsi celles de Renoir, Degas, Morisot, Caillebotte, qui ne sont que partiellement éditées), des livres ou des publications qu’ils ont pu lire (tâche que s’est fixée le projet « Bibliothèques d’artistes »[1]), tout comme le recensement et la connaissance des spectacles qu’ils ont pu voir, que ce soit à l’Opéra, au théâtre ou au café-concert – toutes ces recherches ouvrent de nouvelles et fécondes perspectives, tandis que d’autres axes similaires restent à définir et à explorer.
PROGRAMME :
9h – Accueil des participants
9h15 – Ouverture de la journée d’étude
9h30 – Lauren BROUILLARD (Sorbonne Université), « L’impressionnisme de Salon »
10h – Emma CAUVIN (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Claude Monet, stratège du sacré »
10h30 – Pause
11h – Olivier SCHUWER (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « L’idéal commun du peintre impressionniste et du poète symboliste »
11h30 – Bénédicte TREMOLLIERES (restauratrice), « L’émancipation de la couleur »
12h – Nancy LOCKE (The Pennsylvania State University), « Le doute de Cézanne face aux idées de l’impressionnisme »
12h30 – Déjeuner
14h – André DOMBROWSKI (University of Pennsylvania), « Monet, l’instant et l’unification de l’heure »
14h30 – Félicie FAIZAND DE MAUPEOU (Université Paris-Nanterre), « Le réseau artistique de Monet à la lumière de son carnet d’adresses et des envois autographes de sa bibliothèque »
15h – Pause
15h30 – Matthieu LEGLISE (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « “Soi-même comme un(e) autre” : le portrait d’Eva Gonzalès d’Édouard Manet »
16h – Hadrien VIRABEN (Université de Rouen-Normandie), « Mary Cassatt face à une histoire de l’art féminin : réflexion et autoréflexion historiographiques d’un maître historique de l’art indépendant »
16h30 – Conclusion de Marine KISIEL et Paul PERRIN