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L'esthétique comme critique. De la critique de l'esthétique à une perspective décoloniale (Paris 8, en ligne)

L'esthétique comme critique. De la critique de l'esthétique à une perspective décoloniale (Paris 8, en ligne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : LLCP-Paris 8)

Séminaire de la Chaire Internationale de Philosophie Contemporaine de l’Université Paris 8
(en anglais)
 
María del Rosario Acosta López (Université de Californie à Riverside)
Aesthetics as Critique : From the Critique of Aesthetics to a Decolonial Perspective 

Vendredis 18h00-20h00. 8 séances : 2 Avril - 4 Juin 2021 (pause les 30 Avril et 7 Mai)
Fr. 6:00-8:00 pm. 8 sessions : April 2 - June 4 2021 (break on April 30 and May 7) 

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ID de réunion / Meeting ID : 982 5248 9422
Mot de passe / Passcode : PHILO

 

Ce cours s’écarte d’une conception large de l’esthétique comme étant le domaine dans lequel, à travers nos sens, nos perceptions et nos désirs, le sens est (re)cadré, (re)distribué, et rendu intelligible ou imperceptible (invisible, inaudible, intouchable). Autrement dit, l’esthétique est comprise comme étant toujours déjà politique et, si elle est comprise de manière critique, comme une tâche politique. Le séminaire commencera par se concentrer sur certains des fondements philosophiques de l’esthétique à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et sur le tournant important, au début du XIXe siècle, de l’esthétique vers la philosophie de l’art. Une attention particulière sera accordée à F. Schiller en tant que penseur qui, à partir de la critique de l’esthétique de Kant, s’orientera vers une conception de l’esthétique comme critique. Comme nous le verrons, cette conception aura une influence sur l’approche de G.W.F. Hegel concernant le rôle philosophique et historique de l’art, ainsi que sur les approches esthético-politiques ultérieures de la critique (et du potentiel critique de l’art), comme celles de l’école de Francfort dans la première moitié du XXe siècle. En examinant certaines de ces approches plus contemporaines (avec une attention particulière pour W. Benjamin et H. Marcuse), nous nous tournerons ensuite vers leurs interpellations, critiques et appropriations créatives par les penseurs d’Amérique latine et des Caraïbes, afin d’explorer les (dés)connexions possibles entre l’esthétique comprise comme une tâche critique historico-politique et une perspective décoloniale. La liste de lecture de cette section comprendra des lectures d’Eduard Glissant, Sylvia Wynter, Nelly Richard et Silvia Rivera Cusicanqui, accompagnées d’exemples concrets d’interventions artistiques et culturelles latino-américaines.

This course departs from a broad conception of aesthetics as the realm in which, through our senses, perceptions and desires, sense is (re)framed, (re)distributed, and either made intelligible or rendered imperceptible (invisible, inaudible, untouchable). That is, aesthetics is understood as always already political and, if taken up critically, as a political task. The seminar will begin by focusing on some of the philosophical foundations of aesthetics at the end of 18th century in Germany and the important turn, at the beginning of the 19th century, from aesthetics to philosophy of art. Special attention will be paid to F. Schiller as a thinker who, starting from Kant’s critique of aesthetics, will move towards a conception of aesthetics as critique. As we will see, such a conception will prove influential for G.W.F. Hegel’s approach to the philosophical and historical role of art, as well as for later aesthetical-political approaches to critique (and the critical potential of art) such as those of the Frankfurt School in the first half of 20th century. Examining some of these more contemporary approaches (with particular attention to W. Benjamin and H. Marcuse), we will then turn to their interpellations, critiques and creative appropriations by Latin American and Caribbean thinkers, in order to explore the possible (dis)connections between aesthetics understood as a historical-political critical task and a decolonial perspective. The reading list for this section will include readings by Eduard Glissant, Sylvia Wynter, Nelly Richard and Silvia Rivera Cusicanqui, accompanied by concrete examples of Latin American artistic and cultural interventions. 

 

María del Rosario Acosta López est Professeure titulaire du Département d’Études hispaniques de l’Université de Californie à Riverside depuis 2019. Elle est Docteure de philosophie de l’Université nationale de Colombie et était Professeure Assistante de l’Université des Andes à Bogota avant d’enseigner aux États-Unis en tant que Professeure Assistante de philosophie à l’Université DePaul. Elle enseigne et mène des recherches sur l’esthétique, la théorie critique, la philosophie politique et, plus récemment, sur les études décoloniales, en mettant l’accent sur les questions de mémoire et de traumatisme dans les Amériques. Acosta dirige également des ateliers sur la mémoire libératrice, s’occupe des questions de mémoire historique dans des contextes de justice transitionnelle et a travaillé avec des survivants de la violence politique, en Colombie avec des communautés survivant à la violence paramilitaire et plus récemment à Chicago avec des survivants de la torture policière.
Ses publications les plus récentes sont consacrées à l’esthétique de F. Schiller, l’esthétique de la résistance dans l’art latino-américain, les perspectives décoloniales sur la mémoire et l’histoire ainsi que sur l’injustice et la violence épistémiques. Elle travaille actuellement à la révision finale de son prochain livre, Gramáticas de lo inaudito : pensar la memoria después del trauma (Herder, 2022), et à l’édition de deux livres à paraître, l’un en espagnol sur la communauté chez Hegel, Nancy, Esposito et Agamben (Narrativas de la comunidad : de Hegel a los pensadores impolíticos), un autre en anglais, The Unstoppable Murmur of Being-Together, co-écrit avec Jean-Luc Nancy et le Groupe sur le droit et la violence. Un livre sur le projet politico-esthétique de Schiller, provisoirement intitulé Aesthetics as Critique, est également en préparation.

María del Rosario Acosta López is Full Professor at the Department of Hispanic Studies in UC Riverside since 2019. She obtained her PhD in Philosophy in the National University in Colombia and was Associate Professor of Philosophy at Los Andes University in Bogota before moving to the United States as Associate Professor of Philosophy at DePaul University. She conducts research on Aesthetics, Critical Theory, Political Philosophy, and more recently on Decolonial studies, with emphasis on questions of memory and trauma in the Americas. Acosta also conducts workshops on liberatory memory, is involved with historical memory issues in transitional justice contexts, and has worked with survivors of political violence, in Colombia with communities surviving paramilitary violence, and more recently in Chicago with police torture survivors.
Her most recent publications are devoted to F. Schiller’s aesthetics, aesthetics of resistance in Latin American art, decolonial perspectives on memory and history, and epistemic injustice and epistemic violence. She is currently working on the final revisions of her next book, Gramáticas de lo inaudito : pensar la memoria después del trauma (Herder, 2022), and on the final editions of two forthcoming books, one in Spanish on community in Hegel, Nancy, Esposito and Agamben (Narrativas de la comunidad : de Hegel a los pensadores impolíticos), and one in English, The Unstoppable Murmur of Being-Together, co-authored with Jean-Luc Nancy and the Group on Law and Violence. A book on Schiller’s aesthetical-political project, provisionally titled Aesthetics as Critique, is also in preparation.

 

Lectures principales / Main readings :

  • Kant, I. Critique of the Power of Judgment, tr. Paul Guyer (Cambridge : Cambridge U.P, 2000) (selection, special attention will be paid to §9).
  • Schiller, F. “Kallias or Concerning Beauty : Letters to Körner”, in Classic and Romantics German Aesthetics, ed. Jay M. Bernstein (Cambridge : Cambridge University Press, 2003) : 145-184 and “Letters on the Aesthetic Education of Humankind,” in Essays, ed. Walter Hinderer and Daniel Dahlstrom (New York : Continuum, 2001) : 86-178.
  • Hegel, G.W.F., Lectures on Fine Art, tr. T.M. Knox (Oxford : Claredon Press, 1925), Introduction.
  • Benjamin, W. “Critique of Violence” (SW1, 236-252) and “The Work of Art in the Age of Its Technological Reproductibility” (Third Version) (SW 4, 251-270).
  • Marcuse, H. “The Aesthetic Dimension” in Eros and Civilization : a Philosophical Inquiry into Freud (Boston : Beacon Press, 1955) : 172-196.
  • Glissant, E. Poetics of Relation (Ann Arbor : University of Michigan Press, 1997) and Caribbean Discourse : Selected Essays (Charlottesville : University of Virginia Press, 1999) (selection).
  • Wynter, S. “Rethinking ‘Aesthetics’ : Notes towards a Deciphering Practice,” in Ex-hiles : essays on Caribbean Cinema (Trenton : Africa World Press, 1992), 237-280.
  • Richard, N. “Ruptures, Memory and Discontinuities” in The Insubordination of Signs : Political Change, Cultural Transformation, and Poetics of the Crisis, Duke University Press, 2004, 1-21.
  • Rivera Cusicanqui, S. “Palabras mágicas : reflexiones sobre la crisis presente” y “Oralidad, mirada y memoria del cuerpo en los Andes”, Un mundo ch’ixi es posible (Buenos Aires : Tinta limón, 2018) 93-134. (No translation available, we’ll read in English “Sociology of the Image : A View from Colonial Andean History” in Ch’ixinakax utxiwa : On Decolonising Practices and Discourses, tr. Molly Geidel (Cambridge : Polity, 2020) : 12-45.