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"Vivre vite". Le XIXe siècle face à l'accélération du temps et de l'histoire (IXe Congrès de la Société des Études Romantiques et Dix-Neuviémistes, Fondation Singer Polignac, Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Claire Barel-Moisan)

IXe Congrès de la Société des Études Romantiques et Dix-Neuviémistes

« Vivre vite »

Le XIXe siècle face à l’accélération du temps et de l’histoire

 

Nous nous plaignons souvent, aujourd’hui, du tempo accéléré de nos vies. Mais de quand date cet emballement ? Le XIXe siècle est-il à l’origine de ce sentiment d’accélération continue du temps ? Force est de constater que, dès le tournant du siècle, les modes de vie ont tendance à s’inscrire en rupture avec les rythmes de l’Ancien Régime. Les bouleversements politiques, la labilité des trajectoires sociales, la fluidité des circuits commerciaux et financiers, l’évolution des moyens de transport, placent la vitesse au cœur de la vie quotidienne : le siècle du progrès n’a pas de temps à perdre. La presse, la mode, la Bourse, la tribune imposent, ou relaient, une cadence qui peut devenir infernale, tandis que les prouesses sportives ou musicales redoublent les records industriels et techniques. La littérature comme les arts visuels sont partie prenante de cette évolution dont ils rendent compte et qu’ils intègrent à leurs pratiques telle une performance. Photographes de l’instant, adeptes de l’écriture « à la vapeur », fascinés par la vitesse et la frénésie urbaine, côtoient cependant des observateurs plus critiques qui se proposent – exception, contrepoint, résistance ? – de faire l’éloge de la lenteur, du calme de la vie provinciale, des voyages et des passions au long cours. Car vivre vite, est-ce vivre plus, ou bien ne plus avoir le temps de vivre et de créer ?

Le congrès se tiendra à la Fondation Singer Polignac, 43 avenue George Mandel, 75116 Paris.

Il est ouvert au public sur inscription (singer-polignac.org).

Il sera également filmé et diffusé en direct sur le site de la Fondation (singer-polignac.tv), et les séances seront ensuite consultables sur ce site en différé.

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Programme

LUNDI 4 OCTOBRE 2021

9h45 : Ouverture du congrès

10h : Conférence plénière d’ouverture :

Etienne Klein (Commissariat à l’Énergie Atomique, Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière) :

Le temps a-t-il une vitesse ?

pause

1ère session : L’emballement médiatique (11h15-12h45)

Présidence : Jean-Claude Yon (EPHE, PSL)

Julien Schuh (Université Paris Nanterre), Écrire à la vapeur : conditions techniques de l’accélération du rythme culturel

Morgane Avellaneda (Université de Saint-Etienne - Université des Antilles), Comment accélérer davantage ? Gestion de la rapidité de l’événement politique dans la presse quotidienne de la Restauration

Julie Anselmini (Université de Caen), Les damnés du feuilleton dramatique : critiquer vite, vite ! à l’ère de l’industrialisation des spectacles

déjeuner                         

2e session : La vitesse au quotidien (14h-15h30)

Présidence : Judith Lyon-Caen (EHESS)

Côme Souchier (Université de Grenoble), Standardisation horaire et ponctualité : la peur du retard

Sébastien Richez (Université de Caen-Normandie), De la lettre un jour sur deux au message dans l’heure : la distribution du courrier comme valeur-étalon

Camille Napolitano (École Pratique des Hautes Études), Accélérer le temps et l’espace : la temporalité expositionnaire ou le reflet d’un système

pause 

Troisième session : Accélérer ou résister ? (15h50-17h50)

Présidence : Jean-Claude Caron (Université Clermont Auvergne)

Brigitte Krulic (Université Paris Nanterre), Comment ralentir la fébrilité des passions démocratiques :

Tocqueville et l’« américanisation » de la société

Ivan Burel (Institut d’Etudes Politiques de Lille), Prendre de vitesse l’insurrection en France, 1831 – 1852

Bruno Phalip (Université Clermont Auvergne), Entre permanence et souhait d’immuabilité, la restauration du monument médiéval au XIXe siècle

Nicolas Cambon (Université Toulouse II - Jean Jaurès), Engager le corps dans les « blancs de la carte » ou fuir l’accélération du temps : expériences de temporalités « ancestrales » chez les voyageurs-naturalistes de la deuxième moitié du XIXe siècle

 

MARDI 5 OCTOBRE 2021

Quatrième session (9h30-11h30) : Allegro ma non troppo

Présidence : Cécile Reynaud (EPHE, PSL)

Béatrice Didier (ENS-Ulm), La virtuosité instrumentale

Emmanuel Reibel (Université Lumière Lyon 2), « Jouer vite » : la vapeur et le métronome

Hervé Lacombe (Université Rennes 2), De La Dame blanche (1825) à Carmen (1875) : temps et histoire dans l’opéra-comique

Pierre Fleury (Sorbonne Université), Stylistique de l’accélération en musique et en littérature (Schumann, Poe, Flaubert)

pause

Cinquième session (11h45-13h15) : le geste véloce

Présidence : José-Luis Diaz (Université de Paris)

Pierre-Henry Bas (Université de Lille), « Vivre ou survivre » : l’escrime au XIXème siècle, entre vitesse et précipitation

Sébastien Lepetit (ENS-Lyon), Le bal Musard ou « la chimère du mouvement perpétuel »

Jennifer Forrest (Texas State University), Les Hanlon-Lees et le film de poursuite muet : acrobates, appareil et élan au service du réel

déjeuner

Sixième session (14h-16h) : Poétique et esthétique de la vitesse

Présidence : Claire Barel-Moisan (CNRS - ENS de Lyon)

Jacques Neefs (Université Paris 8 - Johns Hopkins University), La durée de l’instant

Emmanuel Boldrini (Université Lyon 2), Le temps long de l’évolution : quelles stratégies narratives pour le dire vite ?

Yoann Chaumeil (Université Toulouse II - Jean Jaurès), L’urgence apocalyptique dans la littérature fin-de-siècle

Cyrielle Mary (Université de Caen), La notion de vitesse dans la représentation du chemin de fer dans la peinture impressionniste

pause

Septième session : Inscrire la vitesse dans l’image (16h15-17h45)

Présidence : Éléonore Reverzy (Université Sorbonne Nouvelle)

François Vanoosthuyse (Université de Rouen), La réduction du temps de pose

Axel Hohnsbein (Université de Bordeaux), Imprégnation ou mitraillage ? La vitesse photographique au XIXe siècle

Rae Beth Gordon (Université du Connecticut), Le Cinématographe : vitesse et sidération perceptuelle

 

MERCREDI 6 OCTOBRE 2021

Huitième session (9h30-11h) : Accélérer le mouvement

Présidence : Françoise Gaillard (Université de Paris)

Gaultier Roux (Université Fudan, Shanghai), Sous toutes voiles ou à toute vapeur : le devenir du récit maritime dans la seconde moitié du XIXe siècle

Edouard Bourdelle (Université de Strasbourg), Arythmie des promeneurs : de Nerval à Zola

Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne), Festina lente. Le trottoir roulant de l’Expo 1900

pause

Neuvième session (11h15-12h45) : En voiture !

Présidence : Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne)

Georges Ribeill (Association pour l'Histoire des Chemins de fer en France), A contre-courant : des militants de la « petite vitesse » en chemins de fer

Tim Farrant (Pembroke College, Oxford), Vivre vite / Ralentir : rapidités et recueillements ferroviaires au XIXe siècle, des deux côtés de la Manche

Marie-Bernard Bat (Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines), « La vitesse, ce don irremplaçable de la machine » : Octave Mirbeau et La 628-E8

déjeuner 

Dixième session : Cadences théâtrales (14h-15h)

Présidence : Émilie Pézard (Université de Poitiers)

Hélène Thil (Sorbonne Université), « Courir les hasards des chemins » : le rythme du voyage dans les romans de comédiens

Valentina Ponzetto (FNRS - Université de Lausanne), Théâtres de société : improvisations dramatiques pour consommations éphémères

Onzième session : Trouver son rythme (15h-16h)

Présidence : Philippe Hamon (Université de Paris)

Stanislas de Courville (Université Jean Moulin - Lyon 3), Vertige d’un monde pris de vitesse. La mutation de la perception dans la littérature du XIXe siècle

Aimée Boutin (Florida State University), Parnasse, Vapeur et Vitesse

pause

Douzième session : Les temps de la vie (16h15-17h45)

Présidence : Christèle Couleau (Université Sorbonne Paris Nord)

Jérémie Alliet (ENS-Lyon), « Disparu(s) comme une étoile filante » - les personnages balzaciens face à l’accélération de l’existence

Virginie A. Duzer (Pomona College, California), Temporalités de la jeune fille

Anne Carol (Aix-Marseille Université), Un éloge du sursis. Quelques réflexions autour de la mort et de la vitesse au XIXe siècle.