
Interdisciplinarité : horizon indépassable des sciences ?
20 et 21 novembre 2019
Argumentaire
Longtemps, la logique disciplinaire structurait les appartenances et les postures académiques des enseignants-chercheurs. Même si la multidimentialité des phénomènes était actée, il n’en demeure pas moins que chaque discipline s’enorgueillit de la pertinence de son approche et du bien-fondé de son apport, reléguant au rang des accessoires les autres. Cette pratique, nous semble-t-il, a vécu et des alternatives se font jour. Il en est une particulièrement heuristique : il s’agit bel et bien de l’interdisciplinarité qui est en effet un fait qui s’impose au niveau de la recherche académique et de l’enseignement.
A cet égard, deux principales tendances s’efforcent d’apparaitre à même de proposer une lecture intéressante aux objets de recherche : la première cherche à préserver l’intégrité des disciplines et se méfie de toute tentative prévalant l’interdisciplinarité. Les tenants de cette monodisciplinarité avancent, entre autres comme argument, la nécessité de la spécialisation exigée par la rigueur scientifique qui ne pourrait se faire que dans un territoire disciplinaire bien circonscrit. La deuxième tendance, à contre-courant de la première, voit dans l’hybridation disciplinaire une nécessité et une clé d’innovation, partant de la croyance forte que les sciences consistent dans la fin des certitudes et l’étude de la complexité. Claude Lévi Strauss n’avait-il pas incité, selon sa méthode de bricolage, à établir des connexions entre l’anthropologie, la linguistique, la littérature, l’art, etc. et Edgar Morin n’invitait-il pas, au nom de cette même interdisciplinarité, à « écologiser les disciplines ». Des penseurs comme Roland Barthes, Michel Foucault et bien d’autres n’ont-ils pas voyagé au bout des différentes disciplines pour approcher les divers phénomènes et faits de société. Peut-on penser les Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) sans les aborder avec des regards croisés ; L’analyse scientifique des médias peut-elle se faire sans l’adoption d’approches plurielles, où le politique, l’économique et le symbolique interagissent. Aujourd’hui, l’irruption des neurosciences, bousculent les canons auxquels la communauté scientifique avait cru et avait consacré dans leurs réalisations. Et si on revenait à la philosophie des sciences pour identifier les objets, les classer, les interroger et les analyser dans leur épaisseur et complexité. C’est sans doute à la lueur de cette lecture que nous avons fondé le laboratoire interdisciplinaire des sciences sociales impliquant une pluralité de chercheur-e-s, de sensibilités disciplinaires divergentes, mais partageant l’impératif de s’associer au sein d’un même logos et appartenant à différents établissements universitaires. Tout cela dans le souci d’inaugurer des nouvelles façons de voir et de travailler au rayonnement de la recherche scientifique.
L’objectif majeur de ce colloque, le premier dans notre institution, est de réfléchir au décloisonnement des disciplines et de faire progresser la recherche interdisciplinaire. Il s’agit aussi d’interroger cette notion d’interdisciplinarité à la lumière des travaux qui s’en réclament. Il serait intéressant de voir le point de vue des personnes qui mettent en œuvre l’interdisciplinarité dans leurs travaux de recherche pour voir ce que cela leur apporte comme avantage et bénéfices. A titre d’exemple, l’usage du Narguilé en tant que phénomène social si en vogue dans de nombreuses sociétés méditerranéennes, la pratique du territoire en tant que concept géographique et la maîtrise de la notion de l’identité seraient-ils pensables en dehors d’approches interdisciplinaires ? Quel éclairage apporterait la médecine à l’étude du Narguilé en tant que phénomène de société ? Quels apports la sémiotique peut-elle nous livrer dans l’approche du territoire ? Et, surtout, quel regard socio-anthropologique privilégier pour saisir les pratiques et les représentations autour de cet objet dit exotique ?
Notre colloque se veut un lieu d’échange entre universitaires, chercheurs scientifiques, pédagogues œuvrant dans divers champs scientifiques qui font appel au croisement des disciplines pour approcher des phénomènes physiques, sociologiques, humaines, etc.
Le colloque se déploiera, telle est notre ambition, autour des axes suivants :
- Epistémologie de l’interdisciplinarité
- Interdisciplinarité, pluridisciplinarité, transdisciplinarité : quelles postures pour quels horizons ?
- L’interdisciplinarité au cœur des enseignements : comment s’y prendre pur une formation efficiente ?
- L’interdisciplinarité et les sciences « exactes » : les défis aux sciences sociales
- L’interdisciplinarité ou le retour à la philosophie des sciences
Calendrier :
15 janvier 2019 : Lancement de l’appel à communication
30 avril 2019 : Réception des projets de communication
31 mai 2019 : Réponse du comité scientifique
25 octobre 2019 : Programme du colloque
20 et 21novembre 2019 : Tenue du colloque
Lieux du colloque :
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines & École Nationale de Commerce et de Gestion
Université Ibn Zohr, Agadir
Envoi des propositions de communication
Les projets de communications doivent être acheminés aux mails suivants :
b.labari@uiz.ac.ma et m.sguenfle@uiz.ac.ma
Coordination du colloque
Brahim LABARI & Mohamed SGUENFLE
Comités
Comité d’organisation
Brahim LABARI, Université Ibn Zohr – Agadir - Maroc
Mohamed SGUENFLE, Université Ibn Zohr – Agadir - Maroc
Zouhir EL BHIRI, Université Ibn Zohr – Agadir - Maroc
Hassan SKOURI, Université Ibn Zohr – Agadir - Maroc
Wafae BARAKAT, Université Ibn Zohr – Agadir - Maroc
Latifa EL ABDELLAOUI, doctorante – Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences Sociales
Rachida SADIK, doctorante, Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences Sociales
Kamal LOUX, doctorant - Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences Sociales
Mohamed BOUTBAOUCHT, doctorant - Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences Sociales
Comité scientifique
Abdellah ABIL, Université Ibn Zohr, Maroc
Abdellatif AIT HEDA, Université Ibn Zohr, Maroc
Fadma AIT MOUSS, Université Hassan II, Maroc
Mohamed ALOUIZ, Université Cadi Ayyad, Maroc
Abderrahmane AMSIDDER, Université Ibn Zohr, Maroc
Abdesslam AQUELMOUN, Université Ibn Zohr, Maroc
Souad AZIZI, Université Hassan II, Maroc
Wafae BARAKAT, Université Ibn Zohr, Maroc
Ahmed BELKADI, Université Ibn Zohr, Maroc
Mohamed BENDAHAN, Université Mohamed V, Maroc
Abdelaziz BENDOU, Université Ibn Zohr, Maroc
Mohamed BOUCHELKHA, Université Ibn Zohr, Maroc
Hanan BOUKETTAYA, Université Ibn Zohr, Maroc
Kamal CHACHOUA, Université Aix-Marseille, France
Sylvie CHIOUSSE, Université Aix-Marseille, France
Yves COUTURIER, Université de Sherbrooke, Canada
Taïb ELAYADI, Université Ibn Zohr, Maroc
Zouhir EL BHIRI, Université Ibn Zohr, Maroc
Driss EL MIRI, Université Aix-Marseille, France
Hassan HAMAYZ, Université Ibn Zohr, Maroc
Hicham HAMRI, Université Ibn Zohr, Maroc
Atmane HNAKA, Université Ibn Zohr, Maroc
Ben Mohamed KOSTANI, Université Moulay Ismaïl, Maroc
Brahim LABARI, Université Ibn Zohr, Maroc
Hind LAGDIM, Université Ibn Zohr, Maroc
Annie LAMANTHE, Université Aix-Marseille, France
Ahmed LISSIGUI, Université Ibn Zohr, Maroc
Hassan MAJDI, Université Ibn Zohr, Maroc
Bouchaïb MAJDOUL, Université Ibn Zohr, Maroc
Kamal MELLAKH, Université Hassan II, Maroc
Leila MESSAOUDI, Université Ibn Toufail, Maroc
Antigone MOUCHTOURIS, Université de Lorraine - France
Hassan MOUJAHID, Université Cadi Ayyad, Maroc
Laurent MUCCHIELLI, Université Aix-Marseille, France
Mohamed NACHI, Université de Liège - Belgique
Mohamed NAJI BENOMAR, Université Ibn Zohr, Maroc
Rabah NEBLI, Université de Sfaxe, Tunisie
Mohamed OUAKRIM, Université Ibn Zohr, Maroc
Rachid OUMLIL, Université Ibn Zohr, Maroc
Michel PERALDI, EHESS, France
Naira PINHEIRO, Université Sao Paulo, Brésil
Ali REGUIGUI, Laurentian University, Canada
Aziz SAÏR, Université Ibn Zohr, Maroc
Mohamed SGUENFLE, Université Ibn Zohr, Maroc
Hassan SKOURI, Université Ibn Zohr, Maroc
Philippe VITALE, Université Aix-Marseille, France
Tassadit YACINE, EHESS, Paris, France.