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Hermès typographe : Les dispositifs typographiques et iconographiques comme instruments herméneutiques (XVIe-XVIIIe S.)

Hermès typographe : Les dispositifs typographiques et iconographiques comme instruments herméneutiques (XVIe-XVIIIe S.)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Françoise Lavocat)

HERMÈS TYPOGRAPHE : LES DISPOSITIFS TYPOGRAPHIQUES ET ICONOGRAPHIQUES COMME INSTRUMENTS HERMÉNEUTIQUES
(XVIE-XVIIIE S.)

 
Vendredi 27 et samedi 28 Janvier 2012
Université de Paris-Sorbonne


Organisé dans le cadre du Projet HERMES « Théories de l’interprétation » (direction F. Lavocat, Sorbonne-Nouvelle-Paris 3), avec la participation du CRLC
Organisateur : F. Lecercle (Paris-Sorbonne)
 
VENDREDI 27 JANVIER 2012
Sorbonne (salle D 690)

Matin
9 h. 15 : Accueil
9 h. 30 : Introduction (François Lecercle)


PREAMBULES
10 h. :    Michel GAREL (Paris) : « Les manuscrits hébreux médiévaux : quand la mise en page fait sens »
10 h. 45 :    Eloïse BRAC de LA PERRIERE (Université de Paris-Sorbonne) : « La voix du calame : remarques sur les dispositifs herméneutiques dans les manuscrits en caractères arabes »
11 h. 30 :    Michel JEANNERET (Université de Genève) et Radu SUCIU (Fondation Bodmer) : « Lector in pagina. Pour une typologie des traces matérielles de la lecture et de l'interprétation dans le livre »
12 h. 15 : discussion

PREMIERE SECTION : HERMES TYPOGRAPHE
    Après-midi
14 h. 30 :    André TOURNON (Université de Provence) : « Typographèmes »
15 h. 15 :    Andréas PFERSMANN (Université de Polynésie) : « Du bouclier à l'arc : l'annotation auctoriale comme arme exégétique »
16 h. : discussion
16 h. 15 : pause
16 h. 30 :    Olivier MILLET (Université de Paris-Sorbonne) : « "Commodités typographiques" et herméneutique de la parole de Dieu : la distinction typographique des unités de sens dans la Bible d’Olivétan (1535) »
17 h. 15 :    François DUPUIGRENET DESROUSSILLES (Florida State University) : « Théologie et typographie dans les bibles anglaises, de la Great Bible à la polyglotte de Londres (1539-1654) »
18 h. : discussion
 


SAMEDI 28 JANVIER 2012
Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne
28 rue Serpente, 75006 Paris (salle 116)


DEUXIEME SECTION : HERMES PEINTRE

Matin
9 h. 30 :    Max ENGAMMARE (Genève, Editions Droz/FNRS) : « Herméneutique de l'illustration de la Bible imprimée (1475-1625) : Questions formelles »
10 h. 15 :    Guy LAZURE (University of Windsor) : « L’exégèse par l’image: stratégies et pratiques herméneutiques en Espagne, de la Polyglotte d’Anvers au Temple de Salomon »
11 h. : pause
11 h. 15 :    François LECERCLE (Université de Paris-Sorbonne) : « La vérité par l’image : sur la fortune de la reconstitution du Temple de Salomon par Prado et Villalpando »
12h : discussion

Après-midi
14 h. 30 :    Agnès GUIDERDONI (Université Catholique de Louvain/FNRS) : « Stratégie d'encadrement et exégèse visuelle dans la littérature emblématique »
15 h. 15 :    Ralph DEKONINCK (Université Catholique de Louvain) : « Imago interpres sui. Les images composées comme outils d'exégèse visuelle dans l'art anversois de la première moitié du 17e siècle »
16 h. :    Annelyse LEMMENS (Université Catholique de Louvain/FNRS) : « Figurer la lettre : jeux et enjeux de la représentation du titre dans les frontispices d’exégèse biblique réalisés par Rubens »
16 h. 45 : discussion
17 h. : clôture



Le recours à des dispositifs typographiques particuliers est une habitude très ancienne de l’exégèse, surtout dans les manuscrits – puis les éditions – qui juxtaposaient des commentaires différents. Cette prégnance de la forme est particulièrement frappante dans la tradition islamique qui, sacralisant l’écriture, prête une attention particulière aux effets graphiques et donne parfois au texte forme de dessin. La tradition chrétienne a été, dans l’ensemble, beaucoup plus sobre, mais on voit apparaître, au XVIe s., sous l’effet direct ou indirect des querelles religieuses, des pratiques typographiques ou iconographiques qui participent directement du projet herméneutique. Au lieu de s’étoiler autour du texte, certains commentaires l’investissent, avec des démarcations typographiques plus ou moins visibles, pour guider la lecture « de l’intérieur » : c’est ainsi que procède Osiander dans sa version rectifiée de la Vulgate. Dans certains cas, qui méritent particulièrement d’attirer l’attention, ces innovations sont expliquées, voire théorisées : dans leur commentaire d’Ezéchiel, publié à Rome entre 1595 et 1606, les jésuites Prado et Villalpando ne se bornent pas à faire de l’image un usage original et intensif, ils en démontrent la nécessité.
Le colloque portera, pour l’essentiel, sur la tradition européenne, sans se limiter toutefois à l’exégèse sacrée car, si l’image a eu une importance névralgique dans les débats théologiques, le recours à l’illustration à des fins herméneutiques et, plus encore, l’usage de la typographie à des fins de manipulation sémantique ne sont pas l’apanage des textes religieux. Les interventions porteront, par conséquent, sur des objets variés (illustration biblique, exégèse, emblème, inscription dans la page de procédures de guidage de la lecture et de l’interprétation, stratégies herméneutiques en peinture, etc.) mais elles auront en commun le souci de réfléchir sur l’impact des dispositifs formels sur le fonctionnement de l’interprétation. Pour ouvrir le débat, deux interventions élargiront les perspectives, chronologiquement et culturellement, en traitant de la tradition hébraïque et de la tradition islamique.