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Droit et violence dans la littérature du Moyen Âge

Droit et violence dans la littérature du Moyen Âge

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Philippe Haugeard)

COLLOQUE : DROIT ET VIOLENCE DANS LA LITTÉRATURE DU MOYEN ÂGE

29 et 30 mars 2012

UNIVERSITÉ DE HAUTE-ALSACE

2, rue des Frères Lumière

68093 MULHOUSE CEDEX

Colloque organisé par l’ILLE (Institut de Recherche en Langues et Littératures Européennes, Université de Haute-Alsace), dans le cadre du projet ANR JUSLITTERA "Création littéraire et discours juridique en France, du Moyen Âge à l’aube des Lumières", en partenariat avec l’EA 1337 « Configurations littéraires » de l’Université de Strasbourg

Organisateurs scientifiques :

Philippe Haugeard, Université de Mulhouse

Muriel Ott, Université de Strasbourg

ARGUMENTAIRE :

Empêcher le surgissement de la violence, ou du moins la contrôler ou la limiter, la maintenir en deçà d’un seuil à partir duquel elle menace la cohésion ou l’organisation sociales, constitue une nécessité dont l’homme s’est acquitté de diverses manières au cours de son histoire, l’instauration d’un système juridique et judiciaire qui prohibe la violence par la loi et la réprime par le droit pouvant apparaître comme le dernier stade d’une évolution tendue vers plus de rationalité et d’efficacité pratique, en raison notamment du développement d’un droit positif et savant et du renforcement des pouvoirs de police et de justice. Parce que le droit prévient la violence, en répare les effets et en réprime les manifestations, le rapport entre droit et violence est désormais profondément senti comme un rapport d’exclusion. Il n’en était pas de même au Moyen Âge, d’abord parce que la violence pouvait posséder sa légitimité et n’était pas dès lors nécessairement perçue comme un scandale social ; ensuite parce que la résolution des conflits qui nourrissaient la violence ou pouvaient la déclencher se jouait dans le cadre de procédures de nature effectivement juridique mais dont la finalité profonde était moins de définir le droit de façon absolue que de maintenir ou de rétablir la paix sociale, à travers notamment des démarches d’arbitrage, de composition ou de réconciliation soucieuses de ménager les intérêts et l’honneur des parties opposées.

L’objet de ce colloque est d’interroger la complexité du rapport entre droit et violence tel qu’il est compris et représenté par la littérature à une époque au cours de laquelle se dessine, vers la fin du XIIe siècle, un mouvement vers la justice moderne (droit savant, procédure inquisitoriale, rationalité des preuves) mais où ont dominé puis persisté des pratiques, des comportements et des conceptions spécifiques montrant justement que le rapport entre droit et violence n’est pas simplement ni nécessairement d’exclusion.                  

PROGRAMME :

JEUDI 29 MARS

Salle de réunion de l’European Physical Society

14h00. Ouverture du colloque

14h15. Florence GOYET (GRENOBLE), « Le procès de Ganelon dans la Chanson de Roland : le conflit contre la violence ».

14h45. Jérôme DEVARD (POITIERS), « Quant revendroit, si seroit pire, qar tuit ceste custume tenent : qui bon i vont, mal en revenent. De la pratique du bannissement dans la Geste de Charlemagne et du Roman de Renart : du triomphe de la violence et de l’échec du droit ». 

15h15. Claude ROUSSEL (CLERMONT-FERRAND), « Le duel judiciaire dans les épopées tardives ».

15h45. Discussion (et pause)

16h15. Sarah BAUDELLE-MICHELS (LILLE III), « Droit et larcin dans le cycle de Renaut de Montauban ».

16h45. Caroline CAZANAVE (BESANCON), « La violence en action et en discussion dans l’univers des Huon de Bordeaux ».

17h15. Christopher LUCKEN (PARIS VIII-GENEVE), « Le droit du plus fort : le témoignage de la fable (Le Loup et l’Agneau, Le Chien et la Brebis ».

17h45. Discussion

VENDREDI 30 MARS MATIN

Salle de réunion de l’European Physical Society

8h30. Jean-Marie FRITZ (DIJON), « Le droit dans le Tristan de Béroul ».

9h00. Éléonore ANDRIEU (BORDEAUX III), « Si le destraing par mi le cors (Le Chevalier au Lion) : droit et violence dans l’essart ».

9h30. Dorothea KULLMANN (TORONTO), « Droit et violence dans le Roman de Jaufré»

10h00. Discussion (et pause)

10h30. Patrick MORAN (LYON II), « Châtiment exemplaire et délivrance différée dans le Cycle Vulgate : autour du personnage de Symeu ».

11h00. Lydie LOUISON (LYON III), « Droit et violence dans Cristal et Clarie ».

11h30. Sophie ALBERT (PARIS IV), « La violence illicite du droit royal dans le Roman de Guiron ».

12h00. Discussion

VENDREDI 30 MARS APRÈS-MIDI

Salle de réunion de l’European Physical Society

13h30. Benoît TOCK (STRASBOURG), « Crimina uniuerso mundo execrabilia : droit et violence en Flandre en 1127-1128 ».

14h00. Bernard RIBÉMONT (ORLÉANS), « Règlementation de la violence en contexte urbain (XIIe -XVIe siècle) ; l’exemple de Cambrai et du Cambrésis »

14h30. Florence TANNIOU (PARIS X), « Esgart de court, espee forbie : l’enchevêtrement du droit et de la violence dans les Mémoires de Philippe de Novare ».

15h00. Discussion (et pause)

15h30. Gilles POLIZZI (MULHOUSE), « De la violence en milieu pastoral : à propos du Pastoralet de Bucarius (1422-1425) ».

16h00. Nicolas LOMBART (ORLÉANS), « L’emprisonnement, un supplice paradoxal : l’expression de la violence dans la poésie carcérale du XVe siècle ».

16h30. Discussion

16h40. Conclusion générale et clôture du colloque à 17 h