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Appels à contributions
Octave Mirbeau et la Bretagne

Octave Mirbeau et la Bretagne

Publié le par Marc Escola (Source : Pierre MICHEL)

                                            Appel à contributions

                                              

                              Colloque Octave Mirbeau et la Bretagne,

                               à l’occasion du centenaire de l’écrivain

                                    (16 février 1848-16 février 1917)

                       Samedi 11 février 2017, Théâtre du pays de Morlaix

 

   Dans le cadre de la commémoration internationale du centième anniversaire de la mort de l’écrivain et critique d’art Octave Mirbeau (1848-1917), la Société Octave Mirbeau, association littéraire fondée en 1993, organise un colloque « Octave Mirbeau et la Bretagne », qui aura lieu à Morlaix (Finistère), dans l’enceinte du théâtre municipal, le samedi 11 février 2017.

    Certes, Mirbeau est Normand, et c’est la Normandie qu’il évoque le plus souvent dans ses contes et ses romans. Mais il a aussi beaucoup fréquenté la Bretagne : il a passé quatre ans chez les jésuites de Vannes, puis sept mois à Audierne en 1884, il a vécu trois ans à Kérisper, près d’Auray, et il a, un temps, cherché une maison à Belle-Île, où il a rejoint son ami Claude Monet en 1886. Et surtout c’est en Bretagne qu’il situe son roman Sébastien Roch  (1890), ainsi que plusieurs chapitres du Calvaire (1886), plusieurs épisodes des 21 jours d’un neurasthénique (1901) et nombre de contes rédigés sur place ; et c’est à Audierne qu’il fait naître la chambrière Célestine du Journal d’une femme de chambre (1900). Il n’est donc pas inutile de s’interroger sur les liens qui attachent l’écrivain à cette terre sur laquelle il revient  avec prédilection.

    Espace de la fiction de nombre de ses romans, la Bretagne suscite chez lui des tendances contradictoires. Lieu de la retraite de personnages résolus à s’écarter de l’univers parisien, il est aussi celui que Mirbeau même élit pour trouver le calme et l’inspiration nécessaires à l’écriture ; Kérisper, Belle-Île dans le Morbihan, seront  propices à la fois à la création et à la rencontre privilégiée des grands artistes chers entre tous, Monet, Geffroy, Rodin. Tout un pan de la correspondance bretonne diffuse les encouragements, donnés ou… sollicités : Maupassant, Hervieu, Zola, Bourget sont tour à tour invités à rejoindre Mirbeau en une région dont il ne se lasse pas de vanter les beautés.

    Mais l’enthousiasme ne le cède en rien à l’acuité du regard et au verbe du pamphlétaire, quand la cohabitation avec les habitants se montre parfois difficile. Certes Mirbeau sait rendre hommage à la rudesse et à la simplicité qui président à la vie des paysans bretons. Pourtant la correspondance de l’écrivain, ou plus tard, un récit comme La 628E-8, laissent s’épancher certain discours dirigé contre des travers qu’il estime typiquement bretons : « Quel sale pays que la Bretagne ! », tempête-t-il dans ses lettres. Le Calvaire, Sébastien Roch, sauront restituer l’âpreté de paysages qui deviennent un cadre idéal à l’épanouissement des souffrances morales, affectives, physiques. Plus tard, le regard distancié de la Bretonne Célestine se fera témoin du phénomène social tel que Le Journal d’une femme de chambre le donne à lire. Mirbeau et la Bretagne, ou entre préjugés et analyse lucide…

    La singularité des paysages bretons n’inspire pas seulement sa plume, mais aussi le pinceau et la palette du peintre amateur qui sommeille en lui. Par surcroît, les peintres de Pont-Aven sauront exciter à leur manière la verve du critique d’art, fasciné par l’art de Gauguin, presque autant que par les toiles que Monet ramène de Belle-Île en 1886. Les coutumes bretonnes aiguillonnent sa curiosité, et les tableaux de Sainte-Anne d’Auray, l’éducation des jésuites, la paysannerie, le rôle et la place du clergé, sont autant de sujets qui irriguent l’œuvre du romancier et du nouvelliste. En 1899, lors du procès de Rennes, journaliste dévoué aux côtés du capitaine Dreyfus, Mirbeau n’est-il pas un peu chez lui ?

    On le voit, les dimensions historique, artistique, littéraire, stylistique et sociologique gagneront à être abordées dans les diverses communications que nous sollicitons, pour mieux cerner la densité et l’ambiguïté des liens tissés entre Mirbeau et la Bretagne. L’approche biographique complètera au besoin l’analyse, tandis que la problématique esthétique achèvera de situer Mirbeau parmi les critiques d’art qui comptent.

    Les propositions de communication sont à adresser à Samuel Lair (samuellair@sfr.fr) avant le 30 novembre 2016. Merci de joindre une version abrégée de votre CV.