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Afrohispanismes contemporains. Histoires, cultures et littératures de Guinée Equatoriale (Montpellier)

Afrohispanismes contemporains. Histoires, cultures et littératures de Guinée Equatoriale (Montpellier)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Anne-Laure Bonvalot)

Colloque international

« Afrohispanismes contemporains. Histoires, Cultures et Littératures de Guinée Équatoriale »

Laboratoire ReSO - Université Paul Valéry-Montpellier 3

Les 10 et 11 juin 2021

 

Les 10 et 11 juin 2021 aura lieu à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 le colloque international « Afrohispanismes. Histoires, cultures et littératures de Guinée Équatoriale » organisé par l’Équipe d’Accueil ReSO. Ce colloque s’inscrit dans la continuité de diverses manifestations scientifiques organisées par le laboratoire LLACS, fraîchement rebaptisé ReSO, à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3, qui visent depuis plusieurs années à donner à l’afrohispanisme toute sa légitimité au sein de l’hispanisme français : ainsi le colloque « Langues et littératures errantes. Horizons et frontières des espaces italophone, lusophone et hispanophone » (2014), mais aussi les trois Journées d’études « Le Détroit de Gibraltar : frontières, failles, passages » (2017), « Une cartographie artistico-politique de l’Afrique hispanophone. Regards sur la Guinée Équatoriale actuelle » (2018) et « Écopoétiques des Suds. Transculturalité et décentrements » (2019).  

Au sein de l’hispanisme français, les études et les recherches portant sur l’afrohispanisme sont encore rares, dans un contexte global qui semble indiquer l’urgence qu’il y a à considérer à sa juste place ce domaine d’autant plus foisonnant qu’il est pluriterritorial – des Canaries à la Guinée Équatoriale, des Afrodescendant·e·s américain·e·s aux trajectoires de la diaspora et de l’exil, en passant par le Maroc hispanophone. C’est spécifiquement sur la Guinée Équatoriale, la seule ancienne colonie espagnole d’Afrique subsaharienne, grande oubliée de l’hispanisme académique, que le présent colloque entend se pencher, l’idée étant de tenter de dresser, sur plusieurs années, une cartographie globale, artistique, culturelle et politique, des territoires de l’afrohispanisme contemporain.

Dans le monde universitaire états-unien ou africain, les études sur la Guinée Équatoriale constituent depuis une quinzaine d’années un sous-champ dynamique des Postcolonial Studies, comme l’indiquent par exemple les travaux de Benita Sampedro (Guinea Ecuatorial. Vísceras, 2006 ; Border Interrogations: Questioning Spanish Frontiers, 2008) ou d’Eliza Rizo (Receptions of the Classics in the African Diaspora of the Hispanophone and Lusophone Worlds: Atlantis Otherwise, 2016). Il en va de même dans le monde académique africain : la tenue en mars 2019, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, du Deuxième Congrès International Hispanoafricain de Linguistique, Littérature et Traduction, indique une volonté de systématiser les réflexions plurielles de l’hispanisme continental sur le sujet. Le « panhispanoafricanisme », littéraire notamment, que chercheurs et chercheuses y appelaient de leurs vœux est un champ jeune et énergique, marqué par un foisonnement qui constitue une forme de défi heuristique ou de grand chantier scientifique, auquel ce colloque international entend contribuer.

Si l’intérêt du monde artistique et académique à l’endroit de littérature équatoguinéenne semble manifeste dès le début du XXIe siècle, comme l’indique par exemple la tenue à Murcie en novembre 2000 de la Première Rencontre des Écrivains Africains de Langue Espagnole, ou en décembre de la même année les Premières Journées de Littérature Hispanoafricaine à Madrid, il faudra attendre les années 2010 pour qu’un phénomène de reconfiguration des frontières – ou un début de décentrement – de l’hispanisme littéraire voie véritablement le jour, en Espagne comme sur le continent africain. Si la prise en compte de la littérature équato-guinéenne dans le monde des lettres d’expression espagnole ne relève pas encore de l’évidence, un phénomène de diversification et d’hétérogénéisation de ce dernier est désormais indéniablement à l’œuvre. À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays, le 12 octobre 2018, plusieurs publications ou manifestations affichaient ainsi une volonté de faire sortir cette littérature de l’ornière d’invisibilité dans laquelle elle se trouvait encore fermement enlisée.

Seul pays hispanophone d’Afrique subsaharienne, la Guinée Équatoriale, linguistiquement et politiquement enclavée, possède une littérature riche et diversifiée, écrite aussi bien in situ que depuis les lieux multiples de la diaspora ou de l’exil, dont des manifestations culturelles internationales se font l’écho depuis plusieurs années. Les places fortes de la diaspora, comme Vienne ou Barcelone, sont d’ailleurs les épicentres de la vie culturelle et académique de cette littérature : Vienne accueille ainsi à chaque printemps, depuis 2012, la Semana de Literatura Guineoecuatoriana, doublée cette année du colloque « Mundos plurales: perspectivas actuales sobre las culturas, lenguas y literaturas de Guinea Ecuatorial », alors que les manifestations se multiplient à Barcelone, émanant des réseaux diasporiques et dans le but d’éclaircir, peut-être, la « relation diffuse » qu’entretient encore aujourd’hui, selon l’écrivaine Remei Sipi, le pays avec l’Espagne, son ancienne métropole. C’est dans ce contexte de relégitimation salutaire que l’historien et anthropologue Gustau Nerín organise en 2019-2020 à Barcelone l’exposition « Guinea. El franquisme colonial », explorant les modalités de l’implantation de l’idéologie nationale-catholique et les mémoires du franquisme en Guinée Équatoriale. Il importe désormais que ces questionnements se fassent entendre dans l’hispanisme français, en vue de défaire les mécanismes d’invisibilisation souvent inconscients qui y sont à l’œuvre (Pilar Arnau i Segarra : « La invisibilidad de la literatura ecuatoguineana »). Au vu de la profusion et du dynamisme de la production littéraire et artistique équatoguinéenne actuelle, on ne peut que reconnaître que la première anthologie de la littérature équatoguinéenne, publiée en 1984 par Donato Ndongo-Bidyogo, l’un de ses représentants historiques, ne relevait pas d’un volontarisme ou d’une pétition de principe – comme cela a pu à l’époque lui être reproché – mais d’un acte de recollection procédant d’un désir légitime de reconnaissance poétique, historique et, partant, politique ; d’un acte fondateur.

L’objectif est ainsi de mener un examen transversal, multicentré et pluridisciplinaire des productions culturelles de Guinée Équatoriale : hispanistes, comparatistes, historien·ne·s, linguistes mais aussi traducteur·rices, réalisateurs·rices et écrivain·e·s seront invité·e·s à croiser leurs regards et leurs approches sur ce territoire tellement singulier au sein des mondes hispanophones actuels. Une attention particulière sera portée aux dynamiques qui façonnent l’imaginaire culturel du pays ainsi qu’à ce qui constitue son identité linguistique, historique et politique. Les questions poétiques, historiques, mémorielles et culturelles – littéraires en particulier, bien que non exclusivement – seront ainsi mises à l’honneur. Ce colloque entend contribuer à établir une généalogie de ces productions culturelles et participer, ce faisant, à un mouvement de reconfiguration des frontières de l’hispanisme littéraire et académique.

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Comité organisateur

Nathalie Sagnes-Alem : nathalie.alem-sagnes@univ.montp3.fr

Anne-Laure Bonvalot : annelaure.bonvalot@unimes.fr

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Participant·e·s

Anne-Laure Bonvalot (Université de Nîmes/Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Cécile Brochard (Université de Nantes)

Williams Jacob Ekou (Université Cocody-Abidjan)

Patricia Houéfa Grange (poétesse et traductrice)

Émeline Kouassi (Université Toulouse-Jean Jaurès)

Sébastien Lefèvre (Université Saint-Louis du Sénégal)

José Manuel Maroto Blanco (Universidad de Granada)

Urbain Moussavou (Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Gustau Nerín (Universitat de Barcelona)

Raoul Ngouna-Lendira (Université Omar Bongo, Libreville)

Théodorine Nto Amvane-Ekome (Université Omar Bongo, Libreville)

Trifonia Melibea Obono (écrivaine)

Annelise Oriot (traductrice)

Mathurin Ovono Ebè (Université Omar Bongo, Libreville)

Nathalie Sagnes-Alem (Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Sara Santamaría (Universidad de Alicante)

Juan Miguel Zarandona (Universidad de Valladolid)

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Coloquio internacional

“Afrohispanismos contemporáneos. Historias, Culturas y Literaturas de Guinea Ecuatorial”

ReSO - Universidad Paul Valéry-Montpellier 3

 10-11 de junio de 2021

Los días 10 y 11 de junio de 2021 tendrá lugar en la Universidad Paul Valéry-Montpellier 3 el coloquio internacional “Afrohispanismos contemporáneos. Historias, culturas y literaturas de Guinea Ecuatorial” organizado por el laboratorio ReSO. Este coloquio se inscribe en el marco de las distintas manifestaciones científicas organizadas por el laboratorio LLACS, recientemente rebautizado ReSO, en la Universidad Paul Valéry-Montpellier 3, que desde hace varios años tienen como objetivo dar al afrohispanismo su plena legitimidad en el seno del hispanismo francés: así el coloquio “Lenguas y literaturas errantes. Horizontes y fronteras de los espacios italófono, lusófono e hispanófono” (2014), o las tres jornadas de estudio “El estrecho de Gibraltar: fronteras, grietas, pasajes” (2017), “Una cartografía artístico-política del África hispanohablante: el caso de Guinea Ecuatorial” (2018) y “Ecopoéticas de los Sures. Transculturalidad y descentramientos” (2019). 

Dentro del hispanismo francés, los estudios e investigaciones sobre el afrohispanismo siguen siendo escasos, a pesar de un contexto mundial crítico que parece invitarnos a darle a este ámbito toda la atención científica que merece, tanto más cuanto que abarca un espacio multiterritorial: desde las Islas Canarias hasta Guinea Ecuatorial, desde lxs afrodescendientes americanxs hasta las trayectorias de la diáspora y el exilio, pasando por el Marruecos hispanohablante. El presente simposio se centrará concretamente en las producciones culturales de Guinea Ecuatorial —única antigua colonia española en el África subsahariana que ha sido en gran parte olvidada por el hispanismo académico— con la perspectiva de tratar de elaborar a medio plazo una cartografía global, artística, cultural y política de los territorios del afrohispanismo contemporáneo.

En el mundo académico estadounidense, los estudios sobre Guinea Ecuatorial constituyen desde hace unos quince años un subcampo dinámico de los Postcolonial Studies, como lo ilustran por ejemplo los trabajos de Benita Sampedro (Guinea Ecuatorial. Vísceras, 2006; Border Interrogations: Questioning Spanish Frontiers, 2008) o de Eliza Rizo (Receptions of the Classics in the African Diaspora of the Hispanophone and Lusophone Worlds: Atlantis Otherwise, 2016). Lo mismo ocurre en el mundo universitario africano: la celebración en marzo de 2019 en la Universidad Félix Houphouët-Boigny de Abiyán del Segundo Coloquio Internacional Hispanoafricano de Lingüística, Literatura y Traducción, indica la voluntad de sistematizar las reflexiones plurales del hispanismo continental sobre el tema. El “panhispanoafricanismo” —especialmente literario— es un campo joven y enérgico, marcado por una abundancia y una diversidad que constituyen una forma de desafío heurístico al que este coloquio internacional pretende responder.

Si el interés del mundo artístico y académico por la literatura ecuatoguineana se hace sentir desde principios del siglo XXI, como lo muestra por ejemplo la celebración en Murcia en noviembre de 2000 del Primer Encuentro de Escritores Africanos de Lengua Española, o en diciembre del mismo año las Primeras Jornadas de Literatura Hispano Africana en Madrid, hay que esperar los años 2010 para que se ponga en marcha una verdadera reconfiguración —o un real descentramiento— de las fronteras del hispanismo literario, tanto en España como en el continente africano. Si el sitio que ocupa la literatura ecuatoguineana en el campo de las letras de expresión española no es del todo consolidado, es innegable que se está produciendo un fenómeno de diversificación y heterogeneización de esta última. Con motivo del 50º aniversario de la independencia del país, el 12 de octubre de 2018, varias publicaciones y eventos tuvieron como objetivo sacar a esta literatura de la tradición de invisibilidad de la que procede.

Único país hispanohablante del África subsahariana, Guinea Ecuatorial, a pesar de su situación de enclave lingüístico y político, cuenta con una literatura rica y diversa, escrita tanto in situ como desde los lugares múltiples de la diáspora o del exilio. Este dinamismo se ve reflejado en unos acontecimientos culturales internacionales cada vez más numerosos en los últimos años. Los puntos de concentración de la diáspora, como Viena o Barcelona, son los epicentros de la vida cultural y académica de esta literatura: desde 2012 Viena acoge la “Semana de Literatura Guineoecuatoriana” y este año el coloquio “Mundos Plurales: perspectivas actuales sobre las culturas, lenguas y literaturas de Guinea Ecuatorial”, mientras que los eventos al respecto se multiplican en Barcelona, articulados en las redes de la diáspora y con el fin de aclarar, tal vez, la “relación difusa” que el país sigue manteniendo hoy en día con España, su antigua metrópoli, según las palabras de la escritora Remei Sipi. Es en este contexto de saludable relegitimación que el historiador y antropólogo Gustau Nerín organiza en 2019-2020 la exposición “Guinea. El franquisme colonial”, que explora las modalidades de la implantación de la ideología nacional-católica y las memorias del franquismo en Guinea Ecuatorial. Ahora es imprescindible que estas cuestiones encuentren un eco en el hispanismo francés, para desactivar los mecanismos de invisibilización a menudo inconscientes que trabajan el campo de manera subyacente (Pilar Arnau i Segarra: “La invisibilidad de la literatura ecuatoguineana”). Considerando la profusión y el vigor de la producción literaria y artística ecuatoguineana, no podemos sino reconocer que la primera antología de la literatura ecuatoguineana, publicada en 1984 por Donato Ndongo-Bidyogo, uno de sus representantes históricos, no fue un mero acto voluntarista —como se le pudo reprochar en su momento— sino un primer gesto de recopilación basado en un deseo legítimo de reconocimiento poético, histórico y, por tanto, político; un acto fundacional.

El objetivo es pues llevar a cabo un examen transversal, multicéntrico y multidisciplinario de las producciones culturales de Guinea Ecuatorial: se invitará a hispanistas, historiadores, especialistas de literatura comparada, lingüistas, pero también a traductores, cineastas y escritores a que compartan sus puntos de vista y sus planteamientos sobre este territorio tan singular en los mundos hispanohablantes contemporáneos. Se prestará especial atención a las dinámicas que conforman la imaginación cultural del país, así como a lo que constituye su identidad lingüística, histórica y política. Se pondrán de relieve cuestiones poéticas, históricas, memorialísticas y culturales —en particular literarias, aunque no exclusivamente. El presente simposio quiere contribuir al establecimiento de una genealogía de estas producciones culturales y, de este modo, participar activamente en un movimiento de reconfiguración de las fronteras del hispanismo literario y académico.

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Comité organizador

Nathalie Sagnes-Alem: nathalie.alem-sagnes@univ.montp3.fr

Anne-Laure Bonvalot: annelaure.bonvalot@unimes.fr

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Participantes

Anne-Laure Bonvalot (Université de Nîmes/Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Cécile Brochard (Université de Nantes)

Williams Jacob Ekou (Universidad Cocody-Abiyán)

Patricia Houéfa Grange (poetisa y traductora)

Émeline Kouassi (Université Toulouse-Jean Jaurès)

Sébastien Lefèvre (Université Saint-Louis du Sénégal)

José Manuel Maroto Blanco (Universidad de Granada)

Urbain Moussavou (Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Gustau Nerín (Universitat de Barcelona)

Raoul Ngouna-Lendira (Université Omar Bongo, Libreville)

Théodorine Nto Amvane-Ekome (Université Omar Bongo, Libreville)

Trifonia Melibea Obono (escritora)

Annelise Oriot (traductora)

Mathurin Ovono Ebè (Université Omar Bongo, Libreville)

Nathalie Sagnes-Alem (Université Paul Valéry-Montpellier 3)

Sara Santamaría (Universidad de Alicante)

Juan Miguel Zarandona (Universidad de Valladolid).