Web littéraire
Actualités

"Cet été, bovarysez !", par P. Assouline (larepubliquedeslivres.com)

Publié le par Marc Escola

À lire sur le blog de P. Assouline :

"Cet été, bovarysez !, mis en ligne le 12 août 2019

On va finir par croire que Madame Bovary, en vérité, c’était lui ! Car vingt ans après sa propre édition du roman de Gustave Flaubert, Jacques Neefs en donne une nouvelle à nouveau au Livre de poche (672 p., 3,90 €). Ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées. Il en est l’éditeur, le commentateur et le préfacier. Mais comment s’y prend-on pour renouveler  le classique des classiques afin de l’actualiser ? L’universitaire s’en est expliqué sur le site En attendant Nadeau :

«  Il s’agit non pas d’arrêter une interprétation « contemporaine » de ce qui serait son sens, mais plutôt de faire apparaître ce qui en elle demeure activement problématique, ce qui est sa puissance de suspens esthétique.

Dans le fol espoir d’appréhender l’intensité d’une insaisissable présence, de pénétrer cette prose lente dans son inaccessible quête de la « splendeur du vrai », il a fait profiter son édition des vingt dernières années de recherches génétiques sur l’œuvre de Flaubert menées à l’université de Rouen ainsi qu’à Lyon notamment. De quoi interroger et renvoyer à d’autres livres de Flaubert bien sûr mais aussi autour de lui.  Celui de Pierre-Marc de Biasi par exemple Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre (494 pages, 21,50 euros, Grasset) qui se veut une enquête biographique du troisième type. Non  pas la vie seule, ni même saviesonœuvre, mais une biographie génétique, fondée sur l’étude des manuscrits et des carnets, laquelle est la spécialité de l’auteur puisqu’il en fut jadis le pionnier éditeur.

Son domaine, c’est l’entre-deux de l’existence et de la littérature, ce no man’s land incertain mais fascinant dissimulé dans les manuscrits. C’est si riche et si fécond qu’il est impossible d’aborder, fût-ce en passant, toutes les facettes de la main à plume creusées par Pierre-Marc de Biasi. Arrêtons-nous donc sur le chapitre 7 puisqu’il permet de pulvériser un poncif et une légende une fois pour toutes qui ont la vie dure. Gustave Flaubert n’a jamais écrit « Madame Bovary, c’est moi ! ». Il ne l’a même pas dit. Mais par quels chemins cette idée reçue s’est-elle si bien installée dans les esprits jusqu’à acquérir force de vérité ?

En fait, c’est un ouï-dire. Suivez la chaîne […]"

Lire la suite…