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Appels à contributions
Arts plastiques et littérature francographe

Arts plastiques et littérature francographe "au Maroc" - localité et mondialité

Le laboratoire Littérature, Art et Société, adossé au Département de Langue et de Littérature Françaises de la Faculté des Lettres de Rabat, lance un appel à contribution pour un ouvrage collectif à paraître en 2015.

 

Argumentaire

 

Arts plastiques et littérature francographe "au Maroc"

- localité et mondialité -

Sortis concomitamment du giron colonial, arts plastiques et littérature francographe "au Maroc" portent témoignage d'un souci esthétique et poétique initial, commun, de s'affranchir de l'hégémonie canonique du "Maître". A l'instar des pratiques émergentes dans des pays ayant vécu l'annexion politique et culturelle, ces deux champs cultiveront un temps la "passion nationale" comme alternative prometteuse, en se tournant vers la culture populaire : signes graphiques, artefacts artisanaux, supports et couleurs du terroir, pour les uns ; mythes, contes, légendes, souffle oral et épique, pour les autres, sans restriction ni exclusivité d'emprunt aucunes. Parole rendue donc aux "subalternes" qui se désignent eux-mêmes d'un geste de la main créatrice.

Ce que d'aucuns pourraient décrier aujourd'hui comme une clôture de la création dans les limites des frontières politiques de la nation moderne  émergente alors représentait paradoxalement le potentiel de résistance culturelle et d'identification sur la scène artistico-littéraire, tant régionale qu'internationale : l'itérativié thématique dans la diversité des démarches, le référentiel commun, la posture interprétative somme toute moderne face au corpus de la tradition constituaient autant de facteurs qui situaient intersémiotiquement les oeuvres en écho les unes aux autres. Contexte politique et idéologique aidant, l'oeuvre pouvait être un événement, soit, pour le dire autrement, une articulation idiomatique d'une même langue. En un mot, on pouvait faire école.

Aujourd'hui, alors que les deux champs de pratique semblent avoir acquis une relative autonomie vis-à-vis l'horizon national et l'étreinte politique, jouissant de la multiplicité des canaux qui les institutionnalisent (galeries, mécènes, prix spéciaux, éditeurs, critiques, magazines spécialisés, enseignements dédiés, dictionnaires et anthologies, etc. les voix créatrices se singularisent et, le mot est de Melehi, "rien ne se dégage". Malaise dans la culture - sans céder aux mauvaises prophéties- qui contredit la notable bonhomie du champ et sa "vitalité" : auteurs reconnus sur la scène internationale, valeur assurée pour certains sur le marché de l'art, sont notamment des signes louables. Mais, des noms! de plus en plus de noms qui, faute de mener de concert des "carrières rapprochées" ou entrer en résonance, rendent perplexe tout repérage canonique homogène, tant de l'intérieur que de l'extérieur. En un mot, on ne fait plus école. Et, symptôme ultime de ce paradoxe, l'impossible épithète "marocain" à accoler à l'art et à la fiction (chauvinisme de mauvais goût dirait-on?) ; tout juste si l'on peut encore oser un "au Maroc", étant donné les œuvres et les auteurs qui se "délocalisent" dans le mouvement planétaire global - souvent, pas toujours- en quête de légitimité lente à construire au niveau local. Résultat : ou des artistes et écrivains "dialectaux", animés du feu mal éteint de cette passion nationale, au risque d'un naturalisme anachronique, ou des créateurs, novateurs certes, mais se référant à des normes esthétiques et des standards de réception qui demeurent "hors-champ".

Etre contemporain à tout prix, soit. Mais, aujourd'hui (si l'on peut encore oser une question du genre) dans le paysage-monde, qui crée la "norme" du contemporain en art et littérature? Où se situe l'horloge de l'heure mondiale de la création? De quel côté regarder pour se reconnaître contemporain? La valeur revient-elle aujourd'hui à l'expression inédite, locale dans le temps global? ou à la variation locale sur le standard global, qui reste, reconnaissons-le, mouvant? Une dernière question - qui excède sans doute le cadre du présent argument mais qui demeure applicable au cas marocain - la préoccupation de "mondialité" s'entend-elle avec le même accent de ferveur et d'empressement chez le créateur issu de l'ancien "Centre" qu'émanant du créateur  issu de l'ancienne "Périphérie"?

 

Axes de réflexion

Sans privilégier la perspective esthétique, l'ouvrage s'ouvre à des approches relatives, d'ordre institutionnel, historique ou critique. Les contributions se pencheront sur l'un ou l'autre des aspects suivants ; toute proposition similaire sera considérée :

- champ et polyphonie ;

- l'écrivain et l'artiste face au public ;

- pertinence, impertinence du classement critique ;

- contemporanéité de l'œuvre ;

- questionnement postcolonial et création ;

- symétrie et asymétrie dans les productions littéraires et artistiques ;

- permanences et ruptures esthétiques ;

- critères pour la mondialité.

 

Modalités de contribution

A des fins d'harmonisation, les contributeurs sont priés d'adapter leurs articles au protocole suivant :

- Titre de l’article : Police Times New Roman, 14pts, Gras, centré.

- Nom, Prénom et institution d’attache de l’auteur en Times New Roman, 11pts, justifié à droite.

- Corps de l’article : en Times New Roman, 12 pts et interligne simple. Le texte sera en justification parfaite à droite comme à gauche, avec une marge de 2,5cm des 4 côtés.

- Titres et Sous-titres : en Times New Roman, 12pts, Gras, sans retrait.

- Paragraphe : Retrait positif  au début de 1 cm.

Ne pas marquer de saut de ligne après chaque paragraphe.

 

Longueur de l’article

- L’article doit comporter 30.000 signes environ (espaces compris) en version word et non verrouillé.

 

Citations

- Les citations de moins de 3 lignes seront fondues dans le corps du texte, placées entre guillemets français «… ». Utiliser les guillemets anglais pour les citations de second degré : « “ …’’ »

- Les citations plus longues seront démarquées du texte dans un paragraphe à part, sans guillemets, en retrait d’une marge de 4cm du bord gauche. Utiliser la police Times New Roman en 11pts et en interligne simple.

- Ne pas mettre les citations en italique

 

Renvois

- Les références bibliographiques sont données juste après la citation et entre parenthèses, selon le modèle (Nom Année : page), conformément à la norme ISO 690. Dans le cas de deux ou plusieurs références du même auteur publiées dans la même année, les distinguer comme suit : 1999a, 1999b, 1999c, etc.

- Les notes infrapaginales, en numérotation continue (1,2,3…),  insérées automatiquement (en word utiliser la commande Références/Insérer une note de bas de page)  seront utilisées uniquement pour des développements argumentatifs ou informatifs du texte. Utiliser la police Times New Roman en 10pts, interligne simple et justification droite et gauche.

 

Dates et contacts

Les articles, accompagnés de brèves notices bio-bibliographiques des auteurs, seront envoyés conjointement aux adresses des deux directeurs de l'ouvrage : moustirhassan@gmail.com et ijoucheikhmoussa@hotmail.com, avant le 15 janvier 2015. Les auteurs seront informés de l'avis du comité de lecture au début du mois de mars.

 

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