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Bourse de thèse : la ville dans la climate fiction (UPEM, Marne-la-Vallée)

Bourse de thèse : la ville dans la climate fiction (UPEM, Marne-la-Vallée)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Irène Langlet)

PARVIS (I-Site FUTURE) — thèse financée : « La ville dans les fictions climatiques »

Appel à candidatures

Le projet « PARVIS – PARoles de VilleS » lance un appel à candidatures pour une thèse financée en littératures et études culturelles contemporaines. Le sujet éclairera la question de la ville dans les fictions climatiques.

Les candidat·e·s proposeront un sujet qui permet à la fois une vue d’ensemble substantielle de la fiction climatique actuelle, dans tous ses sous-genres, et une interprétation ciblée des problématiques urbaines en son sein. Cette thèse doit en effet s’insérer dans le programme de recherche « Paroles de Villes — PARVIS » de l’I-Site FUTURE, à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM). Le programme étudiera les représentations de la ville future, pour identifier les facettes des imaginaires futuristes urbains, notamment en matière de changement climatique. L’objectif est de clarifier, non seulement l’imaginaire des villes du futur, mais le sentiment futuriste des habitants des villes reflété dans les médias et dans les discours des décideurs, afin de mesurer leur liaison ou, au contraire, leur décorrélation. Le projet mènera cette confrontation en décloisonnant des types de discours contrastés (science-fiction, littératures générales et populaires, cultures médiatiques, discours sociaux). La recherche doctorale devra dialoguer avec tous les groupes de travail du projet (https://parvis.hypotheses.org/). Une contextualisation multimédiatique sera donc indispensable, même si le coeur de la recherche portera sur les supports littéraires.

La thèse devra mettre en perspective le courant littéraire se développant actuellement autour de la « climate fiction » (« cli-fi », fiction climatique). Il s’agira d’en interroger les caractéristiques interdisciplinaires, à la croisée de la littérature, des sciences humaines et des sciences exactes, pour identifier selon quels procédés et avec quelle pertinence les récits de fiction parviennent à susciter des représentations liées aux changements climatiques, dans un registre utopique, dystopique ou apocalyptique. La détermination précise du sujet pourra être affinée après concertation avec la directrice de thèse. On précise ici seulement quelques grandes orientations dégagées par des travaux pionniers (voir indications bibliographiques).

On pourra s’inscrire, par exemple (mais sans nulle exclusive), dans les perspectives ouvertes par les études rassemblées dans le n°136 de Science Fiction Studies, partenaire du projet, et replacer la littérature, notamment de SF, dans un contexte culturel qui engage toutes les sciences de l’homme, du vivant et de la matière. Des formes différentes (description, allégorie, modèle abstrait, matérialité immanente, apocalypse lente…) impliquent-elles des régimes de compréhension différents ? Que se passe-t-il lorsque la science-fiction se superpose à la crise climatique : les événements frappants du thriller ou le rythme plus lent de la longue durée soigneusement réfléchie (planet opera) ? Comment le climat apparaît-il selon ces différentes formes : en avant-plan ou en arrière-plan, en levier narratif ou en socle du monde fictif ? Quels sont les auteurs et les oeuvres qui formeraient une culture littéraire de la crise climatique ? Peut-on imaginer un lien entre l’estrangement cognitif propre à la science-fiction et la défamiliarisation entraînée par des néologismes tels que l’Anthropocène, les hyperobjets, le nécrocapitalisme ? Les intersections entre littérature, science-fiction et crise climatique en termes historiques, critiques et théoriques invitent à varier les sous-genres (cli-fi, petrofiction, slipstream, afrofuturisme) et les périmètres de contextualisation. Par exemple, à la lumière du régime énergétique : quelles différences y a-t-il entre les figurations de la crise du charbon et les représentations du désastre nucléaire ? Comment notre utilisation de l’énergie affecte-t-elle la portée de l’écriture ?

Les grandes orientations du projet PARVIS, consultables en ligne, permettront aux candidat·e·s de se positionner clairement dans l’équipe.

Indications bibliographiques

Science Fiction Studies, dossier spécial « Climate Crisis », n°136, novembre 2018.

Canavan Gerry,  Robinson Kim Stanley, Green Planets: Ecology and Science Fiction, Wesleyan University Press, 2014.

Chelebourg Christian, Les écofictions. Mythologies de la fin du monde, Les Impressions Nouvelles, 2012

Chelebourg Christian (ed), Ecofictions & Cli-Fi, Presses universitaires de Lorraine, 2019 [actes de colloque]

Mehnert Antonia, Climate Change Fictions : Representations of Global Warming in American Literature, Palgrave MacMillan, 2016.

Trexler Adam, Anthropocene Fictions : The Novel in a Time of Climate Change, University of Virginia Press, 2015.

Streeby Shelley, Imagining the Future in a Time of Climate Change, University of California Press, 2018.

 

Profil attendu

Le poste de doctorant·e est mis au concours avec une prise de fonction au 1er septembre 2019 (date négociable) et pour une durée de financement de 3 ans. Le contenu précis de la thèse pourra s’adapter au profil du candidat, dans le respect des grandes orientations précisées dans ce document.

Dans les cas d’interdisciplinarité, une attention particulière sera apportée à l’accompagnement de la thèse, pour une reconnaissance des travaux dans le(s) section(s) CNU impliquées (co-direction, comités de suivi de thèse, notamment).

Les candidat·e·s doivent avoir obtenu, ou être en voie de valider (au plus tard à la prise de fonction), un diplôme de Master ou équivalent, dans les disciplines suivantes : littérature française, francophone ou comparée ; disciplines du projet PARVIS, ou susceptibles d’être pertinentes dans les thématiques de celui-ci : environnement, écologie, arts-sciences, sociologie, histoire, études culturelles, architecture, géographie, urbanisme, etc.

Les candidat·e·s issu·e·s de disciplines non littéraires veilleront à clarifier dans leur dossier leurs compétences d’analyse et de commentaire (formation et/ou intérêts dans les domaines littéraires). Il·elle·s doivent, en tout état de cause, être intéressé·e·s par l’idée de mener leur recherche dans un environnement de recherche interdisciplinaire, être prêts à élaborer une thèse dans le cadre du programme PARVIS et avoir de solides compétences en langue française (niveau C1 minimum), ainsi qu’en anglais.

Modalités de candidature

Le dossier doit être envoyé en un seul fichier PDF paginé, jusqu’au 8 juillet 2019, à

Irène Langlet : irene.langlet@u-pem.fr

Il comportera, dans cet ordre,

  • un CV,
  • une lettre de motivation,
  • une esquisse du projet de thèse (10 pages maximum),
  • une présentation brève du projet de thèse (1 page recto)
  • deux lettres de recommandation
  • une copie d’une pièce d’identité et des diplômes,
  • le ou les mémoire(s) de Master

Les entretiens de sélection des candidats retenus auront lieu à Marne-la-Vallée ou par visioconférence le 11 juillet 2019.

Renseignements et contact

Irène Langlet : irene.langlet@u-pem.fr