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Une généalogie littéraire des pratiques de soi. Michel Foucault, Roland Barthes, Claude Mauriac (Bordeaux)

Une généalogie littéraire des pratiques de soi. Michel Foucault, Roland Barthes, Claude Mauriac (Bordeaux)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Isabelle Galichon)

Appel à communications

Colloque international

Une généalogie littéraire des pratiques de soi

Michel Foucault/Roland Barthes/Claude Mauriac

Date : 29, 30 novembre 2018

Lieu : Université Bordeaux-Montaigne

 

Laboratoires de recherche :

TELEM (UBM)

SPH (UBM)

Universidad de Granada

 

Dans le cadre du programme de recherche ‘Procesos de subjectivación’

Soutenu par le Ministère Espagnol de l’Économie et de la Compétitivité (FFI2015-64217-P)

 

Il s’agira dans le cadre de ce colloque de s’interroger, du point de vue de la littérature et de la philosophie, sur ce moment charnière de la fin des années 1970 qui voit infléchir la pensée de Michel Foucault vers une problématisation autre de son objet de recherche. Après avoir publié en 1976, le premier tome de l’Histoire de la sexualité, Foucault délaisse les ars eroticae pour recentrer son propos sur les pratiques du souci de soi antiques, l’Epimeleia heautou.

Ce moment coïncide avec un retour implicite, indirect et non formulé à la littérature. S’il évoque alors officiellement un intérêt pour la « non-littérature », dans « La vie des hommes infâmes » c’est bien une généalogie de la « littérature au sens moderne » qu’il tente d’échafauder. De même, s’il définit à partir de Kant et de l’article « Was ist Aüklarung ? », une « attitude de la modernité » répondant à une « critique ontologique de soi-même », c’est Baudelaire qui vient l’incarner.

Alors même que Michel Foucault avait souhaité rompre avec la littérature dans les années 1960, n’y voyant plus un extérieur du langage qui pourrait interrompre un ordre du discours, le tournant des années 1970-1980 s’ouvre sur une nouvelle approche du littéraire, de l’écriture littéraire, qui n’est plus un objet d’étude mais paraît revêtir un intérêt autre. Ce retour à la littérature semble nourrir sa réflexion sur les pratiques de soi alors même qu’il n’écrit qu’un seul article, en 1983, dans le numéro consacré à l’autoportrait de la revue Corps écrit, sur l’ « Écriture de soi ». Ce que Michel Foucault définissait sous l’expression de « trip gréco-latin » pourrait avoir été pensé non seulement à l’aune des textes de l’Antiquité, mais aussi par l’observation de pratiques littéraires contemporaines qui auraient relevé de formes d’« esthétique de l’existence ». La littérature aurait été en quelque sorte l’autre de la pensée foucaldienne des pratiques de soi, cette « belle étrangère ». Comme il l’a souvent affirmé, c’est à partir d’une époque contemporaine que Michel Foucault problématise son objet d’étude, dans un mouvement centré sur l’actualité, une actualité le mettant alors en contact avec des pratiques littéraires appréhendées comme pratique de soi.

Aussi s’agira-t-il de se demander quelles fonctions a pu jouer la littérature dans la pensée des pratiques de soi du dernier Foucault.

On pourra donc s’intéresser, par exemple, aux cours du Collège de France, à partir de 1977, de Roland Barthes,  Comment vivre ensemble, Le neutre et plus encore La préparation du roman afin de s’interroger sur un dialogue possible entre les deux œuvres, sur la littérature comme moyen d’échapper au langage et à « l’ordre du discours », mais encore sur la question des pratiques de subjectivation.

De même, le cycle du Temps immobile de Claude Mauriac a pu constituer un exemple de mise en pratique du souci de soi par l’écriture littéraire.

D’autres affinités électives foucaldiennes pourront aussi nourrir notre réflexion comme l’amitié pour Mathieu Lindon et Hervé Guibert, ce dernier affirmant, dans A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, avoir pratiqué l’écriture de soi dans l’esprit des pratiques de soi selon Foucault.

 Mais notre intérêt se portera avant tout, dans ce premier temps de notre réflexion, sur un dialogue possible avec Barthes et Mauriac, dialogue avec la théorie et la pratique littéraire dans la pensée foucaldienne.

Le colloque pourra s’organiser autour de quatre axes :

  • Processus de subjectivation et écritures politiques
  • Pratique de soi et formes d’existence
  • De la théorie littéraire comme processus de subjectivation
  • Poétiques de l’écriture de soi

Comité scientifique

Oscar Barroso (Université de Granada)

Philippe Baudorre (Université Bordeaux-Montaigne)

Arnold Davidson (Université de Chicago)

Valéry Laurand (Université Bordeaux-Montaigne)

Judith Revel (Université Paris-Nanterre)

Tiphaine Samoyault (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

*

Les propositions de communication (300 mots maximum), en français, espagnol ou anglais, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique devront être adressées à l’adresse suivante : isabelle.galichon@orange.fr

La durée des communications sera de 20 minutes

Date limite d’envoi des propositions : 31 mai

Date limite de réponse : 30 juin

À l’issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l’objet d’une publication.