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Disparition de Dominique Kalifa

Disparition de Dominique Kalifa

Publié le par Vincent Ferré

Claire Devarrieux, sur liberation.fr :

"Mort de Dominique Kalifa, historien et fidèle contributeur de «Libération».
Le spécialiste de l'histoire du crime et de ses représentations, professeur à l'université Panthéon-Sorbonne et collaborateur régulier depuis plus de trente ans des pages Livres de «Libération», s'est éteint samedi à l'âge de 63 ans."

Nicolas Offenstadt, Libération :
" Dans l'université, comme dans d'autres milieux sans doute, il y a des bonnes fées. Dominique Kalifa jouait si souvent ce rôle qu'il est comme impensable qu'il ne soit plus là, muni de sa baguette protectrice qui a porté en avant tant de collègues et d'étudiants. Sans relâche, il encourageait les travaux des plus jeunes, et pas seulement de ses élèves, soulignant les pro-ductions les plus riches ou les plus neuves dans ses domaines et autour. ... Il n'est pas donné à tous les universitaires d'allier une oeuvre personnelle variée, fécondante et de grande ampleur, une écoute de tous les bruissements de la discipline, un engagement dans l'administration de l'enseignement et de la recherche et une telle capacité à dispenser de la bienveillance à la fois critique et motivante. C'est dire combien le mot de perte est faible."

 Florent Georgesco, sur lemonde.fr :

"L’historien Dominique Kalifa, spécialiste des imaginaires sociaux, est mort à l’âge de 63 ans

Professeur à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il dirigeait le Centre d’histoire du XIXe siècle, il était également un collaborateur régulier du quotidien Libération. Spécialiste des imaginaires sociaux, il s’intéressa aussi bien aux faits divers de la Belle Epoque ou aux bagnes coloniaux qu’au mythe des bas-fonds ou à la figure de Fantômas […] Il soutient en 1994, sous la direction de Michelle Perrot, une thèse de doctorat sur les récits de crimes dans les années 1900. Elle devient, l’année suivante, son premier ouvrage, L’Encre et le Sang (Fayard), dont « Le Monde des livres » écrit : « L’inventivité et l’érudition se mêlent ici pour faire de ce livre un modèle d’étude culturelle. » L’œuvre qui vient de s’ouvrir sera marquée jusqu’au bout par un mélange d’insatiable curiosité et de rigueur, d’éclectisme et de recherche tenace d’une image exacte des manières de vivre et de se représenter la vie.

Suivront une dizaine de livres, auxquels s’ajoutent des directions d’ouvrages collectifs et quelques collaborations avec d’autres historiens, comme le marquant Vidal le tueur de femmes. Une biographie sociale (Perrin, 2001, rééd. Verdier, 2017), coécrit avec Philippe Artières, où, à travers un montage d’archives, sont reconstitués la trajectoire du tueur en série Henri Vidal et, plus encore, l’impact que cette affaire eut sur la société française. De La Culture de masse en France (La Découverte, 2001) à Biribi : les bagnes coloniaux de l’armée française (Perrin, 2009), en passant par Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle (avec Anne-Emmanuelle Demartini, Creaphis, 2005), il impose ses sujets et ses méthodes. Ce disciple d’Alain Corbin ajoute à l’histoire des sensibilités des pistes nouvelles, avec lesquelles il faut désormais compter."

France culture (Twitter) :

"L'historien Dominique Kalifa, spécialiste du crime et de ses représentations, est mort ce samedi 12 septembre. Dans cette émission diffusée en mai dernier, il débattait du dernier livre collectif qu'il avait dirigé, sur les "noms d'époques"

Dominique Kalifa, au micro de #CheminsDHistoire , janvier 2020 « L’imaginaire, il n’y a rien de plus matériel que ça. Ce n’est pas l’imagination ou la fantaisie. Ce sont des textes, des chansons, des films, des bouquins. C’est du costaud. »

Lire aussi sur Diakritik.com… : "Diacritik a consacré de nombreux articles à son travail, scientifique comme plus médiatique (chroniques dans Libération depuis 30 ans, émissions de radio, de télévision). Vous pourrez retrouver ici des articles consacrés à « Faits divers à la une », exceptionnelle série sur Arte, de Violette Nozière à Lady Di. Ici plusieurs articles sur le magnifique livre qu’il avait publié avec Philippe Artières, Vidal tueur de femmes, un texte qui dit beaucoup de sa manière de lire et transmettre l’histoire, depuis ses supposées marges et ses archives, comme l’écrivait Christine Marcandier."