Pour une poétique des villes-fleuves du monde, entre écocritique et géocritique
Appel à contributions pour un ouvrage collectif
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Description :
Deux grands courants critiques modernes se partagent aujourd’hui l’étude des lieux, joignant études géographiques et études littéraires : d’une part, la géocritique de Bertrand Westphal (La Géocritique. Réel, fiction, espace), la géographie littéraire de Franco Moretti ou Michel Collot, ainsi que la géopoétique de Michel Deguy et Kenneth White ; d’autre part, l’écocritique d’Alain Suberchicot ainsi que l’écopoétique de Thomas Pughe ou Pierre Schoentjes (Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique). Claire Jaquier définit clairement ce large champ de l’espace et de la littérature, véritable « territoire critique », dans plusieurs articles de l’Atelier Fabula où elle montre que « l’espace devient un critère d’intelligibilité majeur de l’existence humaine, individuelle et collective ».
Or, nous souhaitons engager la réflexion sur un espace qui nous paraît éminemment riche de potentialités d’étude : les villes-fleuves du monde. En fait, l’ouvrage ne part pas de zéro, puisqu’il se propose d’infléchir le travail déjà esquissé dans un colloque qui a eu lieu à Orléans les 16 et 17 mars 2017, principalement centré sur la Loire mais déjà entr’ouvert aux villes-fleuves du monde. Des articles sont déjà écrits de la part d’universitaires ayant participé au colloque, mais également par des collègues ayant rejoint le projet éditorial indépendant puisqu’il ne s’agit pas de publier des actes du colloque en tant que tels. Nous souhaitons en effet que l’ouvrage envisage un maximum de villes-fleuves du monde ; c’est dans ce sens que nous ouvrons aujourd’hui davantage ses portes à de nouvelles contributions.
Vivre le fleuve, représenter et se représenter le fleuve, maîtriser le fleuve ou se détourner du fleuve, telles sont les premières pistes ; mais il s’agit avant tout de choisir une ville-fleuve du monde et d’en exprimer la réalité voire l’essence et même la substance poétique jaillie de son réel ou de notre imaginaire, quel que soit le continent, pour aboutir à une carte du monde, sinon la plus complète, du moins la plus représentative possible de la diversalité que ces villes-fleuves représentent.
Notre projet est destiné à prolonger le remarquable travail que Nathalie Carcaud, Gilles Arnaud-Fassetta et Caroline Evain ont publié aux éditions du CNRS (Villes et rivières de France), avec deux spécificités : d’une part le champ géographique plus étendu, le monde, impliquant de grands fleuves, par la longueur ou par l’importance qu’ils ont dans l’économie du pays ou l’imaginaire des hommes ; d’autre part la possibilité de faire travailler ensemble géographie et littérature puisque les deux courants critiques évoqués précédemment le permettent avec des lectures originales.
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Les propositions d’article (titre + résumé en 15 lignes) accompagnées d’un CV seront adressées aux deux directeurs de l’ouvrage avant le 15 décembre 2019 pour une remise des articles de préférence avant le 15 mars 2020 (avec le 15 juin comme date limite) et une publication fin 2020 / début 2021.
Patrick Voisin, Professeur de chaire supérieure (H) ; http://babel.univ-tln.fr/voisin-patrick/ ; membre du projet Liter/nature / Littérature, Environnement et Écologie de l’Université de Gand (Belgique) : www.literature.green
patrick-voisin@wanadoo.fr
Bertrand Sajaloli, Département de géographie, Université d'Orléans, responsable Master GEOGRAM spécialité Développement Durable Local des Territoires Emergents (DDLTE). Laboratoire CEDETE UA 1210
bertrand.sajaloli@univ-orleans.fr