Agenda
Événements & colloques
Lacan, le savoir, les savoirs

Lacan, le savoir, les savoirs

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Clarence Melse)

Séminaire del’Ecole Doctorale : “ Pratiques et théories du sens ”
Mardi 20 Mars,
Université Paris 8 Saint-Denis
Amphithéâtre D


 
          LACAN, LE SAVOIR,LES SAVOIRS


9h30-10h00
  Accueil et présentation de la journée
   Fabienne Hulak, Gérard Miller


  10h-10h45
  Psychanalyse et philosophie
  Barbara Cassin
(avec Fabienne Hulak, Estella Solano-Suarez et Alain Vaissermann)

 Parler, c’est dire quelque chose, c’estsignifier une seule chose pour soi-même et pour autrui ». C’est ainsiqu’Aristote démontre l’indémontrable principe de non-contradiction,auquel il semble que nous soyons toujours déjà soumis. J’interrogerai,en fonction de Freud et de Lacan, les pondérations du sens et dunon-sens, en particulier cette « homonymie » à même de faire de nous,selon Aristote, des « plantes qui parlent ».

Barbara Cassin, philologue et philosophe,est directrice de recherches au C.N.R.S. et dirige actuellement leCentre Léon Robin de Recherche sur la pensée antique (CNRS-Paris IVSorbonne-ENS Ulm). Spécialiste de philosophie grecque, elle travaillesur  ce que peuvent les mots. Elle a publié notamment * *La Décision dusens, Le livre Gamma de la Métaphysique d'Aristote (en collaborationavec Michel Narcy, Vrin, 1989) ; L’Effet sophistique  (Gallimard, 1995); Aristote et le  logos, Contes de la phénoménologie ordinaire, PUF,1997 ; Parménide, Sur la nature ou sur l'étant. Le grec, langue del’être? Seuil, 1998 ; Voir Hélène en toute femme. D'Homère à Lacan,illustrations de M. Matieu, Les Empêcheurs de penser en rond, 2000 ; Google-moi (Albin-Michel, 2007). Elle a dirigé le Vocabulaire Européendes Philosophies, Dictionnaire des Intraduisibles, Seuil/Le Robert,2004.



   

10h45-11h30

Psychanalyse etmathématiques

Stéphane Dugowson
(avec Nathalie Charraud, Gilles Chatenay et Pierre Naveau)


 Le constat d'une scission au sein même duconcept mathématique de connexité nous conduit à considérer, outre lesespaces topologiques et les graphes, une catégorie d'espaces connectifségalement travaillée par la dialectique du lien et de la séparation. Ils'avère que le plus simple des espaces proprement connectifss'identifie au nœud borroméen. A partir ou non de celui-ci,d'innombrables objets de ce genre peuvent alors être élaborés.
Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, docteur en histoireet philosophie des sciences, Stéphane Dugowson est professeur agrégé demathématiques à l'Institut supérieur de mécanique de Paris. On pourrapar exemple lire de lui :"Les frontières dialectiques », inMathématiques et sciences humaines  à paraître en 2007, "Lesmathématiques des frontières floues", Pour la Science, n°350, (numérospécial Frontières floues), décembre 2006; "L'élaboration par Riemannd'une définition de la dérivation d'ordre non entier", Revue d'histoiredes mathématiques, 3, fascicule 1, (1997).



11h30-12h15
Psychanalyse et criminologie
Véronique Voruz
(avec Pierre-Gilles Guéguen, Marie-Hélène Brousse et FrancescaBiagi-Chaï)

Dans son /Pouvoir psychiatrique/, Foucaultarticule réalité et vérité : le discours psychiatrique se donne lestatut de vérité médicale (nosologie) adossée à la garantiematérialiste offerte par l’anatomo-pathologie (étiologie). Quant autraitement des patients, il passe par l’imposition du réel (le“sur-pouvoir de la réalité”). Par contraste, Foucault pose “que lapsychanalyse peut être interprétée comme le premier grand recul de lapsychiatrie, le moment où … le jeu de la vérité et du mensonge dans lesymptôme s’est trouvé imposé de force au pouvoir psychiatrique.” Cetteproposition met l’accent sur l’accueil fait au retour de la véritésubjective. Dans le monde anglophone, les discours critiques visent lagouvernementalité libérale, son obsession pour la gestion du risque parle biais de la surveillance. La criminologie, discipline qui y est trèsdéveloppée, est aujourd’hui le site d’une résistance au contrôle socialdont les stratégies sont inspirées du travail de Foucault. L’échecrelatif de ces stratégies fait question et souligne la spécificité dudiscours analytique.
Ph. D, docteur en droit (université de Londres), enseignante endroit et criminologie à la Faculté de droit de l’université deLeicester (Royaume-Uni), Véronique Voruz est également chargée de coursinvitée à l’Ecole de Criminologie de l’université catholique deLouvain-la-Neuve (Belgique)


*****

14h00-14h30
 Psychanalyse et connexions
Jacques-Alain Miller



14h30-15h15
Psychanalyse et médecine
François Ansermet
(avec Jacques-Alain Miller, Serge Cottet et Dominique Wintrebert)

La médecine prédictive débouche sur uneclinique inédite dont les vertiges amènent un appel renouvelé à lapsychanalyse, à partir des points de butée rencontrés tant par lesmédecins que par les patients face aux dimensions impensables qu’ellegénère. Nous partirons de cette clinique nouvelle (entre prédictionprénatale, diagnostic pré-implantatoire, bébé-médicament, etc…) pouraborder le rapport particulier au savoir qu’ implique le fait deprédire. Toute prédiction révèle en effet du même coup l’infini de cequi ne peut être prédit. De plus, la prédiction est le plus souventposée en terme de probabilité, ce qui amène les sujets à des décisionsimpossibles, qui impliquent un pari plutôt qu’un choix. De plus, lamédecine prédictive amène à des effets ségrégatifs, distinguant eux etnous, piégeant certains sujets dans la croyance à des identitésnouvelles générées par la prédiction.
Nous utiliserons cette série de provocations prédictives pourposer de façon nouvelle, en prenant appui sur la psychanalyse et àpartir de Lacan, la question du déterminisme, avec en contre-pointcelle de la causalité du sujet qui introduit une discontinuité, unecoupure dans les déterminations, à travers le jeu complexe de lanécessité et de la contingence, où se démontre que pour le sujet, commele dit Lacan, il n’y a finalement « de cause que de ce qui cloche »
Professeur de psychiatrie d’enfants et d’adolescents, Universitéde Genève, psychanalyste, François Ansermet a notamment publié :/Bibliographie : Magietti Pierre, A chacun son cerveau. Plasticiténeuronale et inconscient, /Paris, Odile Jacob, Sciences, 2004 ;/Clinique de l’origine : l’enfant entre la médecine et la psychanalyse,/Payot, 1999 ;/ Malaise dans l’institution : le soignant et son désir,/Anthropos, 1991.


 

15h15-16h
Psychanalyse et histoire
Emmanuel de Waresquiel
(avec Christiane Alberti, Dominique Miller et François Leguil)

L'abondance des sources dont disposel'historien, en particulier lorsque son champ de recherches estpostérieur à la révolution, est une illusion de savoirs. Ces sources –administratives ou personnelles (lettres, journaux, mémoires,pamphlets) sont autant de discours qui disent le vrai de l'histoiremais ne la restitue pas pour autant. L'histoire est problème, elle nenous est jamais donnée. elle dépend de la (juste) question posée parl'historien à son objet. Je tacherai de mesurer à travers quelquesexemples dont celui de Talleyrand l'espace des représentations quiséparent le sujet de l'histoire, de son présent, et l'historien, dupassé qui constitue le champ de ses recherches. La question desintentions, l'usage de l'anachronisme - poser une question que lescontemporains de son étude ne se posaient pas - sont autant d'outilsdont il peut user, avec cette modestie qui voudrait qu'il prenneconscience des déformations du discours étudié mais qu'il ne cherchepas pour autant à le réécrire. Il y a dans ce rapport que devraitentretenir l'historien à son objet quelque-chose de la dialectique dusphinx.
Ancien élève de l'Ecole normale  supérieure, docteur en histoire,docteur habilité à diriger des recherches, et ingénieur de recherches àl'École pratique des hautes études, Emmanuel de Waresquiel estbiographe et essayiste, Il est notamment l’auteur d'un Talleyrand en2002-2003.


16h-16h45
Psychanalyse et théâtre
François Regnault
(avec Eric Laurent, Gérard Wajeman et Gérard Miller)


J’ai enseigné près de trente ans lapsychanalyse à l’université de Paris VIII, en même temps que je melivrais à des activités théâtrales (traduction, « dramaturgie »,critique, jeu). Ces deux activités n’avaient en tant que telles rien àvoir l’une avec l’autre, et je ne cherchais pas de lien arbitraireentre la scène (théâtrale) et l’«autre scène» (analytique). Mais je nepouvais oublier l’aristotélisme foncier de Freud en matière de théâtre,ni que pour Lacan : « La tragédie est  la racine de notre expérience,comme en témoigne le mot-clé, le mot pivot de catharsis. » [/LeSéminaire/, Livre VII, p.286]. On ne devrait jamais oublier non plusqu’il analyse nombre de grandes pièces de théâtre comme autantd’exemples par excellence du «discours de l’Autre».
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie,François Regnault a été maître de conférences à l’université Paris 8(1969-2004), co-directeur avec Brigitte Jaques-Wajeman du Théâtre de laCommune à Aubervilliers (1991-1997) et professeur au Conservatoirenational supérieur d'Art dramatique de Paris (1994-2001). Il anotamment publié : Percé jusqu’au fond du cœur , Navarin, 2006 ; Notreobjet a, Verdier, 2003 ; Théâtre 2, Théâtre-Solstices Actes Sud, 2002,Théâtre 1, Théâtre Equinoxes , Actes Sud, 2001,.