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Autour des approches interdisciplinaires : regards croisés sur le rituel dans la fiction médiévale. En hommage au professeur Martin Aurell (Bucarest)

Autour des approches interdisciplinaires : regards croisés sur le rituel dans la fiction médiévale. En hommage au professeur Martin Aurell (Bucarest)

Publié le par Marc Escola (Source : Catalina Girbea)

Colloque international organisé par la branche roumaine de la société Internationale Arthurienne et par le centre Iconographè de l’Université de Bucarest (Faculté de Langues et Littératures Etrangères, Département de Français)

Les 5-7 novembre 2026, en hommage au professeur Martin Aurell (1958-2025)

Depuis une trentaine d’années la notion d’interdisciplinarité occupe le vaste champ des sciences humaines à la fois comme méthode et comme objet de recherche. Recommandée, contestée, théorisée (on se reportera par exemple aux considérations de Patrick Charaudeau, « Pour une interdisciplinarité focalisée dans les sciences humaines et sociales » dans la revue Questions de communication, 2010), l’interdisciplinarité est devenue une notion omniprésente, souvent accompagnée de ses dérivés, la pluri- ou la multidisciplinarité ou bien la transdisciplinarité, à tel point qu’elle finit par être galvaudée. Elle reste pourtant soumise à un grand paradoxe. D’une part, tout projet de recherche universitaire se doit d’afficher une dimension interdisciplinaire et emprunter des outils d’investigation ou des sources d’une autre discipline, souvent en guise de faire valoir pour la sienne. D’autre part, l’organisation des structures universitaires, qui orientent assez souvent les directions de la recherche, suggère, au nom des spécificités de chaque discipline, des réserves face aux méthodes de travail interdisciplinaires. Ces dernières, qui supposent, pour faire simple, le dialogue entre les outils d’investigation ou des sources qui se revendiquent de domaines du savoir différents, oscillent donc au gré de ces deux pôles contradictoires.

Les études littéraires et philologiques médiévales sont de longue date aux prises avec ces oscillations qu’elles contribuent à engendrer ou qu’elles subissent. Le linguistic turn a pendant un temps ouvert le dialogue entre le littéraire et le philosophe et a déblayé la voie vers les approches interdisciplinaires et leur conceptualisation. Puis des concepts féconds comme ceux « d’imaginaire », de « civilisation » ou de « représentation » ont facilité le dialogue du littéraire avec les méthodes d’investigation de l’historien, de l’historien de l’art ou de l’anthropologue et ont permis de maintenir aussi l’ouverture face à la philosophie. 

Croiser des sources traditionnellement revendiquées par d’autres disciplines est pour le chercheur médiéviste une autre manière d’avancer ses investigations et cela entraîne d’autres questions. Comment le littéraire peut-il lire et interpréter une chronique, un sermon, un traité philosophique, des bestiaires ou des éléments d’héraldique imaginaire? Comment l’historien peut-il analyser des romans, des chansons de geste, des poèmes ou des pièces de théâtre ? Comment l’un ou l’autre peuvent-ils se pencher sur les images et avec quelles techniques ? Quelle est la place des « effets de source » ou des stéréotypes dans le cadre de ces analyses ?

 Les réponses sont évidemment toujours partielles. Ces questions surgissent régulièrement dans le cadre de rencontres où les médiévistes s’interrogent au sujet de leur propre discipline et on rappellera l’article de Martin Aurell sur la philologie romane et l’interdisciplinarité dans le cadre du numéro thématique de la revue Critica del testo (2012) sur la philologie romane au XXe siècle.  

Afin de nuancer ces questionnements et multiplier éventuellement les réponses notre rencontre portera sur la place du rituel dans la fiction médiévale, dans ses manuscrits et dans leur iconographie, de même que sur d’autres sources qui croisent la fiction et le savoir comme les bestiaires, les encyclopédies, les récits moralisants. Objet d’étude ayant donné lui-même lieu à de multiples débats ces dernières années, le rituel problématise et renouvelle systématiquement les enjeux de l’interdisciplinarité, enjeux qu’il contribue à clarifier.    

Comité d’organisation :

Catalina Girbea (Bucarest), Veronica Grecu (Bacau), Mihaela Voicu (Bucarest), Ruxandra Apetrei (Bucarest), Camelia Rizoiu (Bucarest)

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 30 janvier 2026 aux adresses :

catalina.arth@gmail.com, grecu.veronica@gmail.com, alexandra.rizoiu@lls.unibuc.ro, ruxape@gmail.com