Actualité
Appels à contributions
Le Groupe de Coppet au prisme du genre (Cahiers staëliens, n° 76)

Le Groupe de Coppet au prisme du genre (Cahiers staëliens, n° 76)

Publié le par Marc Escola (Source : Laetitia Saintes)

Appel à contributions pour le numéro 76 des Cahiers staëliens

Dossier thématique : « Le Groupe de Coppet au prisme du genre »

Sous la direction de Laetitia Saintes (UCLouvain) et de Laurence Vanoflen (Université Paris Nanterre)

En dépit d’une richesse et d’une vitalité incontestables, les travaux consacrés à Germaine de Staël, à Benjamin Constant et au Groupe de Coppet dans son sens le plus large[1] semblent à ce jour ne pas encore avoir envisagé de manière directe et systématique les rapports qu’entretiennent ses membres au genre (gender), à entendre ici comme « un outil de perception critique susceptible de donner à voir la manière dont une œuvre peut se trouver travaillée par un imaginaire du rapport des sexes, dans la perspective relationnelle venue de Joan Scott[2] (effets de pouvoir portés par ce rapport inclus)[3] ». Cela même si, sur un ou deux points au moins, l’étude de la réception de Staël, ou de ses stratégies éditoriales, plusieurs travaux ont ouvert la voie. L’on songe notamment à ceux de Stéphanie Tribouillard[4], de Stéphanie Genand[5], mais également à l’essai récent consacré par John C. Isbell[6] au rôle majeur de l’autrice dans l’émergence du romantisme européen. Percevant en elle l’ambition d’une femme d’État, contrainte du fait de son sexe à agir sur la chose publique de façon indirecte, par l’intermédiaire des hommes, il pose ce constat : « La vie et l’œuvre de Staël, […] et même jusqu’à sa carrière posthume – portent un témoignage éloquent du contrat sexuel de son époque, et du désir pressant de bannir toutes les femmes, mères incluses, de l’arène publique[7] ». 

Ces travaux s’inscrivent dans le sillage des travaux pionniers de Christine Planté et de Martine Reid, croisant genre et fait littéraire pour analyser les écrits des femmes et leur réception au XIXe siècle. En se proposant de mettre les œuvres et la pensée du groupe de Coppet à l’épreuve de la catégorie de « genre », le présent numéro entend toutefois sortir du cadre des études « féminines » ou « sur les femmes », déjà abordé en 2006 dans le numéro 57 des Cahiers staëliens (« Madame de Staël et les études féminines », 2006), pour s’intéresser à tout ce qui mobilise l’analyse des rapports de sexe, éventuellement élargie à une perspective intersectionnelle. Les études consacrées au XVIIIe siècle français manifestent en effet une tendance récente à envisager la littérature comme « partie prenante d’un travail des représentations [...] où se produisent (se manifestent et se fabriquent) les conflits relatifs aux normes de sexe et aux effets de pouvoir qui s’y attachent[8] ». Partant de ce postulat, un nombre croissant de travaux, de numéros de revue[9] et de colloques[10] s’attachent à interroger au prisme du genre la production littéraire d’une période qui voit précisément la différence des sexes conceptualisée et légitimée[11] et les rapports sociaux entre les sexes pensés à nouveaux frais, a fortiori après la rupture paradigmatique que produit la Révolution. Du reste, simultanément, est devenue possible une interrogation sur la construction des masculinités, fort productive en histoire et en littérature, depuis l’Histoire de la virilité codirigée par Alain Corbin en 2011, et les travaux de Raewyn Connell[12]. 

La pensée de la différence des sexes et des rapports sociaux qui les lient s’énonce en effet dans un contexte social et politique particulier au tournant du siècle. « Âge d’or de l’ordre masculin[13] », le siècle que 1789 ouvre à bien des égards voit se consolider en France une « démocratie exclusive[14] » qui réserve l’égalité aux hommes, excluant les femmes à la fois de l’espace public et des « affaires de la cité[15] » ; en 1804, le Code civil permettra d’inscrire ce nouvel ordre des choses et des représentations dans la durée. Simultanément, dans cette période charnière, les partages s’avèrent beaucoup plus troubles, y compris chez l’auteur qui est resté le plus fervent défenseur d’une séparation des sexes, Rousseau[16], ou bien au théâtre, dans le jeu de Talma.  Et un nombre croissant d’autrices s’attachent à interroger à leur tour la différence des sexes comme une « construction sociale et culturelle dans son principe, politique dans ses effets, qui résulte d’un processus complexe et assigne les individus à des rôles complémentaires et hiérarchisés[17] ». 

Parmi celles-ci, Germaine de Staël occupe résolument une place particulière, cela dès son entrée en littérature, contemporaine de l’événement révolutionnaire, même si elle n’est pas dépourvue de paradoxes. C’est en tant que femme s’adressant à ses concitoyennes qu’elle écrit, dans ses Réflexions sur le procès de la reine, par une femme (1793)[18] de leur titre complet : « Oh ! vous, femmes de tous les pays, de toutes les classes de la société, écoutez-moi avec l’émotion que j’éprouve[19] ». Le jalon est posé pour qu’émerge un sujet collectif féminin, qu’investiront à leur tour nombre d’écrits de femmes, au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle ; les études « féminines » américaines, dont le numéro 57 des Cahiers staëliens faisait un bilan en 2006, ont notamment souligné la façon dont le lien entre l’affirmation identitaire et la dimension de performance du discours staëlien, était présenté comme un substitut sororal à la communauté des frères. Qu’il renvoie à un être réel ou de papier, qu’il s’épanouisse dans l’essai ou dans la fiction, le sujet féminin staëlien naît de cette tension dialectique entre individu et collectif, vie privée et vie publique, condition singulière et condition des femmes – « je » et « nous » – tout en  s’efforçant de résister à toute tentative d’essentialisation[20]. Aussi le genre et les questionnements auxquels il invite traversent-ils en filigrane l’ensemble de l’œuvre depuis De la littérature (1800)[21], qui contient une réflexion systématique et spécifique, la première de son espèce en contexte français, sur la solitude des femmes qui « cultivent les lettres » dans le chapitre du même nom ; Corinne ou l’Italie (1807) sondera à son tour la possibilité pour une femme de concilier succès public et bonheur intime. 

Mais le contexte particulier dans lequel la réflexion de Staël s’épanouit mérite l’attention. Creuset de la pensée libérale, constellation intellectuelle d’envergure européenne dont les membres se sont illustrés dans un large éventail de genres littéraires, le Groupe de Coppet, salon mobile qui accompagne Staël « partout où elle se trouve[22] », présente à cet égard un terrain de choix, un lieu où peut s’expérimenter une « identité neutre », comme le montre les collaborations entre Staël et Constant, unis dans la passion de la liberté vers 1796-7, telles que Stéphanie Genand les analyse[23]. Cela amène à repenser les rapports du masculin et du féminin au sein du groupe, au-delà de l’apparente soumission aux normes de genre dont témoigne le traité de 1796, De l’influence des passions. Espace cosmopolite et liminaire – sur un plan géographique et chronologique –, Coppet, « centre à la périphérie[24] », invite par là même à changer de focale, à décentrer le regard pour envisager non plus les seuls XVIIIe et XIXe siècles français, mais également allemands, italiens, suisses et britanniques, tous représentés au sein du Groupe élargi. Passeurs entre les langues et les littératures parlées et pratiquées en son sein, Auguste Schlegel, Jean de Sismondi, Benjamin Constant, Charles de Bonstetten ou encore Friederike Brun, autrice germano-danoise, procèdent également d’un horizon intellectuel autre – car excédant les frontières d’une seule nation. Propre à l’esprit – libéral – de Coppet, cette « conscience à la fois soucieuse d’universalisme et de confrontation entre les héritages nationaux[25] », qui se traduit politiquement par la défense des libertés individuelles et d’un modèle parlementaire à l’anglaise, est aussi porteuse d’une certaine vision du social qu’il sera intéressant de penser ici en termes de normes et de rôles de genre. 

Aussi l’objectif de ce nouveau numéro des Cahiers staëliens sera-t-il d’ouvrir à nouveaux frais le dossier du genre dans le Groupe de Coppet au sens large. On envisagera à ce prisme heuristique ses écrits, fictionnels ou non – la fiction convoquant naturellement des enjeux propres –, privés (correspondance, journaux intimes) comme publics : dans quelle mesure interrogent-ils la différence des sexes en tant que « mode socialement et idéologiquement constituant de l’asymétrie des rapports de sexe[26] » ? On pourra également sonder les rapports sociaux de sexe qui se jouent au sein du Groupe : dans quelle mesure Coppet et la sociabilité qu’il convoque déjouent-ils ou rejouent-ils ces rapports ? Différence des sexes vaut-elle, dans les écrits de ses membres, hiérarchie ? Contester l’une amène-t-il nécessairement à remettre l’autre en question ?

Axes de réflexion possibles, nullement exhaustifs

§  Modalités et enjeux de la représentation des rapports sociaux de sexe, des rôles sexués et des rôles de genre dans les textes des membres du Groupe de Coppet au sens large : comment les écrits issus du Groupe représentent-ils la différence et la hiérarchie entre les sexes ?  Quelle(s) image(s) du féminin et du masculin, plus ou moins pluriel, y trouve-t-on à l’œuvre ? 

§  Coppet et ses contemporain·es à l’épreuve du genre : dans une perspective comparée, quels parallèles, quelles différences peut-on établir entre le rapport au genre qui innerve les écrits du Groupe et celui qui traverse les écrits d’auteurs et d’autrices du temps (cf. supra), à l’échelle européenne ? 

§  Normes de genre et subversion ; dans quelle mesure la représentation des rapports sociaux de sexe, des rôles sexués et des rôles de genre dans les textes des membres du Groupe de Coppet prend-elle à revers les normes de genre ? Peut-on parler de subversion, et le cas échéant, dans quelle mesure ?

§  Normes de genre et stratégies éditoriales : la répartition consciente des rôles est avérée, entre Constant et Staël notamment, mais aussi entre Schlegel et Staël ; que révèle cette répartition des stratégies éditoriales déployées au sein du Groupe ?

§  La sociabilité de Coppet au prisme du genre : dans quelle mesure la sociabilité telle qu’elle se joue au sein du Groupe de Coppet déjoue-t-elle ou rejoue-t-elle les normes de genre du temps ? 

§  Enjeux de méthode ; quels concepts, quel cadre méthodologique mobiliser pour penser le rapport au genre des membres du Groupe ?

Modalités

Les propositions de contributions – un titre provisoire, un résumé de l’article (300 mots max.), ainsi qu’une brève biobibliographie (150 mots max.) en anglais ou en français – sont à envoyer avant le 20 janvier 2026 à l’adresse cahierstaelien76@gmail.com 

Les auteurs et autrices des propositions retenues seront contactés le 31 janvier 2026 par les responsables du numéro, Laurence Vanoflen et Laetitia Saintes.

Les articles retenus, d’une longueur de 50.000 signes maximum, devront être envoyés pour le 15 avril 2026  ; ils feront l’objet d’une double lecture à l’aveugle par le comité de lecture de la revue. Les articles, sous leur forme définitive, devront être remis le 15 juin 2026 pour pouvoir assurer la publication du numéro à l’automne.

Ce Cahier staëlien comportera par ailleurs une partie « Varia », soumise aux mêmes conditions de calendrier.

Bibliographie indicative

« À la lumière des études de genre », ELFe XX-XXI, 2016.

« Gender studies et sociologie de la littérature. Perspectives croisées », L. Degrande, N. Duriau, S. Lucca et L. Zinzius(dir.), COnTEXTES, 33, 2023.

« Le concept de genre a-t-il changé les études littéraires ? », Francofonia. Studi e ricerche sulle letterature di lingua francese, 2018, n° 74.

« Les Voies du ‘genre’. Rapports de sexe et rôles sexués (XVIe-XVIIIe s.) », F. Lotterie (dir.), Littératures classiques, n° 90, 2016.

« Masculinités », Annales historiques de la Révolution française, 2025, Vol.n° 420 (2), p. 3-8. 

« Normes et genres dans l’Europe des Lumières », Jean-Christophe Abramovici, Stefania Ferrando, Stéphanie Genand et Florence Lotterie (dir.), Dix-huitième siècle, n° 55, 2023.

Caron, Mélinda, « Les études sur les femmes et le genre », Dix-huitième siècle, n° 46, 2014, p. 219-234.

Connell, Raewyn, Des masculinités. Hégémonie, inégalités, colonialité, Paris, Payot, 2024.

–, Masculinities, 1995, réed. Cambridge, Polity Press, 2005.

Cossy, Valérie, « Genre romanesque en devenir et genre féminin/masculin », in Une « période sans nom ». Les années 1780-1820 et la fabrique de l’histoire littéraire, F. Lotterie, S. Genand et F. Bercegol (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2016, p. 381-404.

De Freitas Boe, Ana et Coykendall Abby (dir.), Heteronormativity in Eighteenth-Century Literature and Culture, New York, Routledge, 2015.

Del Lungo, Andrea, et Louichon, Brigitte (dir.), La Littérature en bas-bleus, Paris, Classiques Garnier, coll. « Masculin/féminin dans l’Europe moderne », 2010, 2013 & 2017, 3 vol.

Genand, Stéphanie, La Chambre Noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif, Genève, Droz, 2017.

– « Les Folles de Germaine de Staël (1786). Repenser la folie féminine », Femme et Folie sous l’Ancien Régime, Marianne Closson, Nathalie Grande, Claudine Nédélec et Ghislain Tranié, Paris, Classiques Garnier, 2022, p. 227-239.

– « Féminités scandaleuses : Delphine de Germaine de Staël et Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir », Savoirs en lien, Université de Bourgogne, 2022, n°1. 

–, « Staël, auteure ? », Cahiers staëliens, n° 71-72, « Coppet et l’auctorialité », 2022, p. 41-59.

–, « La femme eunuque : Germaine de Staël et la lecture négative du despotisme dans les œuvres du Groupe de Coppet », Cahiers staëliens, n° 65, « Despotes et despotismes », 2015, p. 89-113.

Griffin, Aurélie, Coatalen, Guillaume et de Lencquesaing, Marion (dir.), Corpus Feminae : identité auctoriale et matérialité des écritures féminines en Europe, XVIe-XVIIIe siècles, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2025.

Haraway, Donna J., « Savoirs situés : la question de la science dans le féminisme et le privilège de la perspective partielle » dans Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais. Sciences, fictions, féminismes, anthologie établie par Laurence Allard, Delphine Gardey & Nathalie Magnan, traduit de l’anglais par Denis Petit en collaboration avec Nathalie Magnan, Paris, Exils Éditeur, 2007, p. 107-142.

Harding, Sandra G. (dir.), The Feminist Standpoint Theory Reader, NY, Routledge, 2003

–, Whose science? Whose knowledge? Thinking from Women’s Lives, Ithaca, NY, Cornel University Press, 1991. 

Hartsock, Nancy, « The Feminist Standpoint: Developing the Ground of a Specifically Feminist Historical Materialism », dans Discovering reality: Feminist Perspectives on Epistemology, Metaphysics, Methodology and Philosophy of Science, sous la direction de Sandra G. Harding & Merrill B. Hintikka, Dorecht, Reidel, 1983 [rééd. Kluwer Academic Publishers 2003], p. 283-310.

Lenne-Cornuez, Johanna, « Identifications féminines, solidarités politiques et question sociale chez Staël et Charrière », Dix-huitième siècle, 2023/1 n° 55, 2023. p. 193-212.

Lotterie, Florence, Le Genre des Lumières. Femme et philosophe au XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2013.

–, « ’et la pensée en moi est homme’ : Monde nouveau et virtù staëlienne », Comment sortir de l’Empire ? Le Groupe de Coppet face à la chute de Napoléon. Actes du Xe Colloque de Coppet, Léonard Burnand et Guillaume Poisson (dir.), Lausanne, Slatkine, coll. « Travaux et recherches de l’Institut Benjamin Constant », 2016, p. 57-80.

Maira, Daniel, et Roulin, Jean-Marie, Masculinités en révolution : de Rousseau à Balzac, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll. "Des deux sexes et autres", 2013.

Planté, Christine, La Petite Sœur de Balzac, Paris, Seuil, coll. « Libre à elles », 1989.

–, « Le genre en littérature : difficultés, fondements et usages d’un concept », Épistémologies du genre, GenERe, ENS Éditions, 2018. 

Puig de la Bellacasa, María, Politiques féministes et construction des savoirs : « penser nous devons ! », Paris, L’Harmattan, 2012.

Reid, Martine (dir.), Femmes et littérature. Une histoire culturelle, t. I, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 2020.

Riot-Sarcey, Michèle, Le Genre en questions. Pouvoir, politique et écriture de l’histoire, Paris, Créaphis éditions, 2016.

Roulin, Jean-Marie, « Échanges épistolaires et construction de la différence sexuelle : la correspondance entre Isabelle de Charrière et Benjamin Constant », Romantisme, 2018/1 n° 179, 2018. p.12-25. 

Seth, Catriona, « Qu’est-ce qu’une femme auteur ? », in Une « période sans nom ». Les années 1780-1820 et la fabrique de l’histoire littéraire, F. Lotterie, S. Genand et F. Bercegol (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2016, p. 167-188.

Tamas Jennifer, Au nom des femmes. Libérer nos classiques du regard masculin, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2023.

Vanoflen, Laurence, « La femme auteure et la question des femmes dans De la littérature », Cahiers staëliens, n° 75, « Relire De la littérature », 2025, p. 111-128.

– (dir.), Femmes et philosophie des Lumières. De l’imaginaire à la vie des idées, Paris, Classiques Garnier, collection « Masculin/féminin », 2020.

Zancarini-Fournel, Michelle, « Condition féminine, rapports sociaux de sexe, genre… », Clio - Femmes, Genre, Histoire, 32 (2), 2010, p. 119-129.

Zanone, Damien, « Introduction », Questions de genre au XIXe siècle, D. Zanone et C. Planté (dir.), Romantisme, vol. 1, n° 179, 2018, p. 9.

Zenetti, Marie-Jeanne, « Un point de vue critique qui ne s’ignore pas comme tel », COnTEXTES [En ligne], 33 | 2023, mis en ligne le 19 octobre 2023, consulté le 18 novembre 2025.

------------------------------------------------------------------------------------------------ 
[1] On peut ainsi y associer Charles de Villers, Mathieu de Montmorency, Wilhelm von Humboldt, Joseph-Marie de Gérando, Chateaubriand, Camille Jordan, Friedrich Schlegel, les Barante père et fils, Victor de Broglie, Juliane de Krüdener, Zacharias Werner, Claude Hochet, Elzéar de Sabran, Auguste de Prusse, Adam Gottlob Oehlenschläger, Juliette Récamier ou encore George Byron.
[2] Cf. par exemple Joan Scott, « Genre : une catégorie utile d’analyse historique », Les Cahiers du GRIF, n° 37-38, 1988.
[3] Florence Lotterie, « Un ‘sexisme intelligent’ ? Études de genre et usages de Rousseau », Francofonia. Studi e ricerche sulle letterature di lingua francese, 2018, n° 74, « Le concept de genre a-t-il changé les études littéraires ? », p. 55-69.
[4] Le Tombeau de Madame de Staël. Les discours de la postérité staëlienne en France (1817-1850), Genève, Slatkine, 2007.
[5] Notamment, sur les stratégies éditoriales de Staël dans ses premiers textes, et la collaboration avec B. Constant, Stéphanie Genand, La Chambre Noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif, Genève, Droz, 2017, ch. III et IV. 
[6] John Claiborne Isbell, Staël, Romanticism and Revolution. The Life and Times of the First European, Cambridge University Press, 2023.
[7] Ibid., p. 11. Nous traduisons.
[8] Florence Lotterie, « Introduction », Littératures classiques, vol. 2, no  90, 2016, « Les Voies du ‘genre’. Rapports de sexe et rôles sexués (XVIe-XVIIIe s.) », F. Lotterie (dir.), p. 9.
[9] « Les Voies du ‘genre’. Rapports de sexe et rôles sexués (XVIe-XVIIIe s.) », F. Lotterie (dir.), Littératures classiques, n° 90, 2016 ; « À la lumière des études de genre », ELFe XX-XXI, 2016 ; « Le concept de genre a-t-il changé les études littéraires ? », Francofonia. Studi e ricerche sulle letterature di lingua francese, 2018, n° 74.
[10] Ainsi des collections spécialisées  « Littérature et Genre » (Honoré Champion) ; « Masculin/féminin dans l’Europe moderne » (Classiques Garnier) ; « Des deux sexes et autres » (Publications de l’Université de Saint-Étienne et Presses universitaires de Lyon) ; « Genre à lire… et à penser » (Presses universitaires de Rouen et du Havre) ; « Archives du féminisme » (Presses universitaires de Rennes) ; « Écrits de femmes » (Presses universitaires de Strasbourg). Pour les colloques, l’on songe notamment à : « Male gaze, female gaze, feminist gaze, queer gaze : quel(s) style(s) pour les études de genre ? XVIIIe-XXIe s. » (20-21 juin 2024, Université Libre de Bruxelles) et « Que sont nos autrices devenues ? XVIIe-XVIIIe s. » (23-24 janvier 2025, Université Paris Est-Créteil).
[11] Jean-Christophe Abramovici, Stefania Ferrando, Stéphanie Genand et Florence Lotterie, « Introduction », Dix-huitième siècle, 2023, n° 55, « Normes et genres dans l’Europe des Lumières », Jean-Christophe Abramovici, Stefania Ferrando, Stéphanie Genand, Florence Lotterie et Anne Verjus (dir.).
[12]Alain Corbin et alii (dir.),  3 volumes, Paris, Seuil, 2011 ; Raewyn Connell, Des masculinités. Hégémonie, inégalités, colonialité, Paris, Payot, 2024 ; Raewyn Connell, Masculinities, 1995, réed. Cambridge, Polity Press, 2005. Raewyn Connel et James W. Messerschmidt, « Hegemonic Masculinity : Rethinking the Concept », Gender & Society, vol. 19, no 6, 2005, p. 829-859. Voir aussi le numéro 33 « Masculinités », de la  revue Clio - Femmes, Genre, Histoire, 2011. 
[13] Selon l’expression d’Éliane Viennot, L’Âge d’or de l’ordre masculin. La France, les femmes et le pouvoir 1804-1860, Paris, CNRS Éditions, 2020.
[14] Geneviève Fraisse, Muse de la raison. Démocratie et exclusion en France [1989], rééd. avec une postface, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1995 ; La Raison des femmes, Paris, Plon, 1992. On verra également à ce propos les travaux d’Anne Verjus, notamment Le Cens de la famille. Les Femmes et le Vote, 1789-1848, Paris, Belin, 2002 ; Le bon mari : une histoire politique des hommes et des femmes à l’époque révolutionnaire, Paris, Fayard, 2010.
[15] Damien Zanone, « Introduction », Romantisme, 2018, no 179, vol. 1, « Questions de genre au XIXe siècle », D. Zanone et C. Planté (dir.),  p. 9.
[16] Voir notamment l’article de Christophe Martin, « La fontaine de Salmacis. Hantise de la mollesse et construction du masculin chez Rousseau »,  dans Daniel Maira, Jean-Marie Roulin, Masculinités en révolution : de Rousseau à Balzac, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2013, p. 31-48.
[17] D. Zanone, « Introduction », art. cité.
[18] On lira à ce propos Jean-Marie Roulin, « Réflexions sur le procès de la reine : du procès d’une femme au procès de la révolution », Cahiers staëliens, 2006, n°57 ; Johanna Lenne-Cornuez, « Identifications féminines, solidarités politiques et question sociale chez Staël et Charrière », Dix-huitième siècle, 2023/1 n° 55, 2023, p. 193-212. 
[19] Germaine de Staël, Réflexions sur le procès de la reine, par une femme, dans Œuvres complètes, série III, Des circonstances actuelles et autres essais sous la Révolution, Lucia Omacini (dir.), Paris, Honoré Champion, 2009, p. 33.
[20] M. Gutwirth explore notamment les paradoxes du roman, en dotant Corinne, « d’une qualité puissante, voire transcendante, qui dépasse les tracasseries de la vie civique », « [e]lle incorpore plutôt qu’elle ne résiste à l’essentialisme de genre qui domine l’âge révolutionnaire », « Circé et Corinne », Cahiers staëliens, n° 57, 2006, p. 62.
[21] On signalera à ce propos le dernier numéro des Cahiers staëliens, « Relire De la littérature », Blandine Poirier (dir.), n° 75, 2025.
[22] Simone Balayé, « Âme et unité du Groupe de Coppet », dans Coppet, creuset de l’esprit libéral, Lucien Jaume (dir.), Paris/Aix-en-Provence, Economica/Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2000, p. 15.
[23] Stéphanie Genand, La Chambre Noire. Germaine de Staël et la pensée du négatif, Genève, Droz, 2017, p. 212-225, et p. 221. 
[24] Étienne Hofmann, François Rosset, Le Groupe de Coppet. Une constellation d’intellectuels européens, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, coll. « Le Savoir Suisse », 2005.
[25] Lucien Jaume, « Le Groupe de Coppet : pour repenser la modernité et le libéralisme », dans Coppet, creuset de l’esprit libéral, op. cit., p. 10.
[26] Stéphanie Genand, « Introduction », art. cité.