Appel à contributions du n° 11,1 d'ATeM - Archives Texte et Musique
À l’intersection de l’opéra et de la musique populaire dans les langues romanes
Depuis maintenant 40 ans, les archives Textmusik in der Romania de l’université d’Innsbruck collectent des enregistrements sonores et des ouvrages de recherche sur les principales formes de musique populaire des pays de langue romane. Grâce à une importante donation du romaniste Albert Gier, les archives disposent également d’une vaste documentation sur la recherche dans le domaine des opéras et de leurs livrets. Après que tout cela a été trié et numérisé au cours des dernières années, le Portail de documentation pour la recherche sur les livrets d’opéra sera publié sur Internet en mars 2026 dans le cadre d’un événement festif en présentiel et en ligne.
À cette occasion, nous souhaitons consacrer le prochain numéro annuel d’ATeM (11,1 2027) aux croisements et influences réciproques entre l’opéra et les diverses formes de musique populaire. Au-delà de la chanson d’auteur, pop, rock ou rap, l’objet d’étude sous l’angle des interconnexions avec l’opéra peut également être un des genres qui combinent intrinsèquement le chant et la performance théâtrale, comme les comédies musicales, le cabaret, les revues, des formes régionales particulières comme la zarzuela ou la sceneggiata napoletana, sans oublier les clips vidéo.
Parmi les trois composantes indissociables de la musique se basant sur un texte – musique, texte et interprétation/performance –, chacune peut être mise en avant lorsqu’il s’agit d’aborder les ‹ croisements › ou les ‹ superpositions › avec l’opéra : la musique populaire peut se rapprocher de l’opéra en interprétant des séquences musicales ou en réinterprétant des airs d’opéra, elle peut ‹ citer › des passages de textes d’opéras et les intégrer ou les transformer de manière ludique, elle peut emprunter à la tradition de l’opéra sur le plan vocal (style appelé operatic pop en anglais) ou dans ses formes de mise en scène (en direct ou dans des clips vidéo), et bien plus encore.
À l’inverse, on peut également s’interroger sur la façon dont l’opéra se rapproche de la musique populaire, voire se présente comme telle. Quels éléments sonores et mélodiques ont été empruntés à la musique populaire par les compositions et productions d’opéra ? Quels rapprochements avec la musique populaire trouve-t-on dans l’histoire de la représentation et de la réception de l’opéra ? Dans quelle mesure Carmen de Bizet ou les productions de Rossini à Naples étaient-elles ‹ pop › ? Quels emprunts aux caractéristiques de la musique populaire trouve-t-on dans les mises en scène d’opéra contemporaines ? Qu’est-ce qui caractérise la forme encore relativement jeune de l’‹ opéra-pop › (dont Casanova Opera Pop, créé à Venise en 2022, serait un exemple), en quoi se distingue-t-elle de l’opéra traditionnel, mais aussi de la comédie musicale ?
Au-delà des croisements et des rapports entre l’opéra et la musique populaire évoqués ci-dessus, le livret ouvre la voie à d’autres contributions possibles. On peut ainsi se demander dans quelle mesure une base textuelle à la fois dramatique et narrative – ce qu’est le livret pour l’opéra – peut constituer, sous une forme similaire ou modifiée, une source d’inspiration ou un principe structurel pertinent pour la comédie musicale, le film musical, le music-hall, le cabaret ou même un album-concept.
La référence à l’opéra, qu’il s’agisse des spécificités du genre ou d’une œuvre particulière, doit être présente dans toutes les contributions proposées. Conformément au profil de la revue, les cas ou les œuvres étudiés doivent se situer dans le contexte des cultures romanes. L’appel est ouvert à des articles issus de disciplines diverses, notamment aux études littéraires, culturelles, linguistiques, musicologiques ou d’histoire culturelle, avec une préférence particulière pour les approches interdisciplinaires (également sous la forme de contributions ‹ à quatre mains ›, qui sont particulièrement appréciées par la revue).
https://atem-journal.com/index.php/ATeM/guidelines
Nous vous prions de bien vouloir nous envoyer le titre provisoire et un bref résumé de votre contribution avant le 15 mars 2026 (atem-journal@uibk.ac.at). La date limite de la remise du texte définitif, qui sera soumis à un processus d’évaluation anonyme, est le 15 juillet 2026.
Nous sollicitons également des comptes-rendus de publications correspondant thématiquement au profil de la revue. Une liste d’ouvrages à recenser se trouve sur le site d’ATeM sous la rubrique « Directives aux auteurs », mais vous pouvez également nous proposer des titres de votre choix. Enfin, la rubrique « Forum » permet de soumettre des comptes-rendus de colloques, de projets scientifiques ou de concerts, des présentations d’institutions ou de collections, des discours et allocutions, des notices nécrologiques, etc. La date limite pour les comptes-rendus et les contributions au Forum est le 15 septembre 2026.
Le numéro 11,1 paraîtra en janvier 2027. ATeM accepte des contributions dans les langues suivantes : allemand, français, italien, espagnol et anglais.
Dans l’attente de vous lire, et en vous priant de bien vouloir faire circuler cet appel à contributions,
l’équipe éditoriale
Gianpaolo Chiriacò (giovanni.chiriaco@uibk.ac.at)
Gerhild Fuchs (gerhild.fuchs@uibk.ac.at)
Serena Guarracino (serena.guarracino@univaq.it)
Ursula Mathis-Moser (ursula.moser@uibk.ac.at)
Birgit Mertz-Baumgartner (birgit.mertz-baumgartner@uibk.ac.at)