
Colloque international : Les mots du terroir : entre langues, littératures et didactisation (Université du 20 août 1955 de Skikda, Algérie)
Appel à communication pour un colloque international organisé par le département des lettres et langues étrangères et la faculté des langues :
"Les mots du terroir : entre langues, littératures et didactisation"
Université du 20 août 1955 de Skikda (Algérie)
10 et 11 décembre 2025
Argumentaire
La carte et le territoire sont deux environnements prompts à la parole qui perdurent depuis les bribes articulées d’un langage hominidé qui remonte à la préhistoire. Humaine, la parole a inopinément investi le jeu de ces porteurs discursifs qui l’ont bâtie puis érigée comme étendard du genre humain puisqu’il en porte le sceau à travers ces récits premiers que nous connaissons aujourd’hui. Des mots communs et d’autres qui le sont moins à portée du Tout-locutif défini ici comme la coprésence de plusieurs énoncés au fil des âges émis, énoncés ou produits par un ensemble atemporel d’énonciateurs. Autrement dit, des histoires contées depuis l’avènement des grandes civilisations par des voix distinctes que nous n’avons cessé d’entendre et d’autres qui se diluent tandis que le reste est aphone dans ce même jardin de lumières qu’abrite le territoire.Bien entendu, la volonté qu’ont ces mêmes-locuteurs de peindre différemment leurs espaces respectifs en des mots concis, bien à eux, restreints à l’espace-temps premier démontre un processus territorial intellectualisant qui relève le cas présent d’une cartographie territoriale bien distinctes à plusieurs égards.
En effet, si la parole se sert du langage pour dire l’insondable et conter les récits premiers qui nous échappent un temps, le langage est en filigrane cette matière crue qui donne à penser le maniement de l’esprit et son évolution ou ce que les principes fondamentaux du modèle chomskien désigne par mentalisme (Chomsky, 1965). Une perspective mentaliste permettant en l’état de connaître au mieux la somme de connaissances linguistiques d’un locuteur atemporel dont la parole est la manifestation active de ces langues tacites qui traversent ces lieux désignés sur la carte territoriale. Des lieux souvent oubliés, terrés, enfuis dans les abysses d’une mémoire qui peine à se souvenir et qui prend des histoires d’ailleurs pour modèle antinomique alors que les siennes sont bien plus proches qu’il n’y parait d’un sentiment indigène, natif et inné. Des histoires répandues dans l’espace-temps du terroir qui ne demande qu’à germer dans l’universel.
Dire ainsi les histoires d’antan passe indéfectiblement par le prisme de l’oralité et les lois qui régissent sa teneur. Des contes, des fables et des légendes faites de mots qui empruntent les sentiers d’une poésie tue. Celle des récits ancestraux qui définissent non seulement l’espace originel de ces voix passées mais établissent de fait la cartographie littérairedu territoire telle que nous la concevons ici, autrement dit,« un ensemble fait de pierres de de rochers, d’alcôves ou de grottes,de vallons, de plaines ou de collines que traversent les sentiers ou ces routes escarpées que les monts et vallées contemplent depuis ces demeures éloignées qui en dressent l’âme, le cœur et l’esprit » (Mouats, 2024). Des chemins oniriques et ontologiques de l’esprit qui façonnentles reliefs et les moindres coins du territoire qui peut résolument être un village, une ville, un pays, une nation voire le tout d’un continent intellectuellement cartographié. Cela va ainsides reliefs del’histoire des individus qui y partagent le sol et qui en portent la mémoire en passant en revue les contours d’une culture orale intrinsèque qui peutpar ailleurs se trouverperpétuellement altérée jusqu’à en arriver à ces langues et ces dialectes qui en sont la voix et qui permettent d’en savoir bien plus sur l’enclave de la carte et du territoire tels quels.
Dès lors, il s’agit de quêter l’essence même de cette littérature-mondedans son versant oral envisagée ici comme l’édifice des récits produits par l’humanité« pour comprendre comment, et dans quelle mesure les cultures humaines diffèrent entre elles et si ces différences s’annulent ou se contredisent » (Lévi-Strauss, 1987) et de revenir à ces récits premiers énoncés dans une tentative de les répertorier, d’en faire des écrits et de mener la réflexion sur la carte, le territoire et la littérature-mondeà terme.Qu’est-ce qui nous amène alors en tant que chercheurs et universitaires à s’ouvrir vers les récits ancestraux ? En quoi cela peut contribuer à l’élaboration d’une quelconque cartographie littéraire ? Comment ces récits oraux peuvent-ils être transcrits ? Et s’ils sont le sujet d’une quelconque transcription à l’écrit, quels en sont les modalités ? Ainsi, il est surtout question d’aller à la recherche des récits ontologiques où qu’ils soient sur cette terre, en Afrique, en Amérique, en Asie ou en Europe et d’en relever l’objet, la matière et donner sens aussi à la parole humaine à travers ces legs antérieurs.
Nous cherchons ainsi à combler ces blancs qui peuvent entraver le cours de l’histoire de l’humanité et l’origine des récits contés par les peuples de toutes ces terres que nous semblons parfois ignorées. L’enjeu est aussi de porter ces récits à l’écrit, de chercher les traces de leur transposition passée dans le champ littéraire et artistique aussi afin de pouvoir en parler, les véhiculer ou en faire un corpus en soi. Ce qui rejoint le volet didactique d’un enseignement-apprentissage de la littérature orale (ou des littératures orales) que nous posons ici comme approche intrinsèquement liée à l’évolution de la parole humaine, du langage et des langues d’un lointain passé qui n’est pas pour autant flétri. Lettrés, linguistes et didacticiens peuvent s’en emparer et en faire à leur tour un récit où le fil de l’humanité reprendra de plus belle.
Axes thématiques
-La carte et le territoire comme composantes essentielles de la parole humaine.
-La parole, vecteur humaniste de l’histoire des ancêtres.
-La filiation littéraire et l’enjeu historique dans la transmission des contes et des légendes anciennes.
-L’évolution de la parole humaine dans les contes, les fables et les légendes anciennes.
-La littérature orale à l’épreuve de l’enseignement-apprentissage des langues nationales ou étrangères.
-L’usage de la parole humaine dans la littérature orale au fil des siècles.
-La traduction des récits (fables, contes, légendes...) en langue maternelle vers les langues étrangères (français, anglais, allemand, espagnol, italien...)
Comité scientifique
Dr. AfifMouats (Université de Skikda)
Dr. Cheridi Said (Skikda University)
Pre. Samira Boubakour (Université Batna 2)
Pre. Leila Boutamine (Université Batna 2)
Dr. Mohamed Bouchelta (Université Alger 2)
Dr. Tarek Benzaroual (Université Batna 2)
Dr. Boudjadi Ali (Université de Skikda)
Pr. Mohamed Tajjo (Université du Roi Saoud-Arabie Saoudite)
Dre. Wafa Ghorbel (Université Tunis El Manar)
Pre. Sabrina Fatmi (Université Alger 2)
Dre. Samira Mohamed Benali (Université de Skikda)
Dr. LakhalIlyas(Université de Skikda)
Dr. Yamina Benachour (université de Skikda)
Dre. Camélia Béchiri(Université de Skikda)
Dre. AmiraZighed(Université de Skikda)
Dre. Selma YamounaBeldjoudi(Université de Skikda)
Dr. Salim Sista(Université de Skikda)
Dr. Mounir Karek (Université de Skikda)
Abdelmalek Benkhallef (Université de Skikda)
Dre. Fatima Zohra Laidi (Université de Skikda)
Dre. Sandra Teriki (Université d’Annaba)
Prof. Abu Amerieh Yousef (The University of Jordan)
Dr. Sumaya Hajj (Birzeit University-Palestine)
Dr. Hana Bougherira (Skikda University)
Dr. Bochra Bouteraa (Skikda University)
Dr. OumelazSihem (Skikda University)
Dr. Hesna Laboudi (Mentouri University Constantine)
Dr. MouissaFattoum (Université de Laghouat)
Dr. Meriem Bougherira (Skikda University)
Dr. Boutine Mouna (Skikda University)
Dr. Aymen Hameras (Université de Skikda)
Dr. Abbes Badi (Université de Skikda)
Dr. TayebTeberkane (Université de Skikda)
Dr. Sbaghdi Ines (Université de Skikda)
Comité d’organisation
Dre. Bougherira Meriem
Dre. Hana Bougherira
Dr. Mchtouf Sofiane Mechtouf (Université de Skikda)
Dr. Laachouri Toufik (Université de Skikda)
Dre. Bouteraa Bouchra (Université de Skikda)
Dre. Boutine Mouna (Université de Skikda)
Dr. Youb Mohammed
Pr. Karek Mounir
Dre. Mohammed Benali Samira
Boukahla Karim (Université de Skikda)
Mouats Youcef (Université de Skikda)
Dre. Zbaghdi Ines (Université de Skikda)
Dre. Kahla Narimen (Université de Skikda)
Dre. Loucif Imen (Université de Skikda)
Daoudi Aymen (Université de Skikda)
Djilani Amine (Université de Skikda)
Brighet Alaeddine (Université de Skikda)
Laifa Manar (Université de Skikda)
Bouabsa Tesnim Nayla (Université de Skikda)
Boufafa Mohammed Yacine (Université de Skikda)
Bounour Mohammed (Université de Skikda)
Boughanem Moncef (Université de Skikda)
Ghanem Sid Ali (Université de Skikda)
Merzelakad Fatima Zohra (Université de Skikda)
Chaabane Assala (Université de Skikda)
Bouaffar Lina Sirine (Université de Skikda)
Amiour Ibtissem (Université de Skikda)
Les propositions de communication ne doivent pas dépasser les 300 mots (maximum) et seront impérativement accompagnées d’une brève présentation de l’auteur (statut, établissement et équipe de recherche de rattachement, résumé bio-bibliographique) puis envoyées à l’adresse du colloque : universitedeskikdacolloquelitt@gmail.com
Langues du colloque : français, anglais, arabe, allemand, italien, espagnol
Chronogramme
Délai de soumission des propositions de communication : 20 novembre 2025
Réponse du comité scientifique : 1 décembre 2025
Date du colloque : 10 et 11 décembre 2025
Les contributions feront l’objet d’une expertise complémentaire et d’une publication après le colloque (ouvrage collectif ou numéro de revue).
Frais de participation
Enseignant-chercheur algérien : 4000 da
Doctorant : 2000 da
Enseignant-chercheur étranger : 50 euros