
Deux romans ont radicalement infléchi l’histoire du discours indirect libre : L’Assommoir d’Émile Zola (1877) et I Malavoglia de Giovanni Verga (1881). Novateurs par leur traitement de l’écriture romanesque, ils ont contribué, pour le premier, à l’extension de l’indirect libre dans la littérature française et, pour le second, à la première application systématique en Italie d’un dispositif visant à représenter l’exercice de la parole et de l’intimité mentale. L’histoire littéraire a souvent considéré que Verga avait pris Zola pour modèle, mais elle n’a jamais mis en regard, de façon précise, les pratiques des deux écrivains en prenant en considération les formes linguistiques et les enjeux esthétiques de leur emploi. C'est désormais chose faite, par les soins de Carlotta Contrini qui publie chez Lambert-Lucas, Donner une voix, laisser entendre : l’indirect libre chez Zola et Verga, un essai issu d’une thèse de doctorat réalisée à l'Université de Lausanne sous la direction de Gilles Philippe et Joël Zufferey. L'ouvrage est dès lors également disponible en libre accès…