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Les mots et l’espace urbain (Paris)

Les mots et l’espace urbain (Paris)

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : Helene CAMPAIGNOLLE)

[Projet CEEI-THALIM] Les mots et l’espace urbain (mercredi 4 juin 2025 : 13h30)

 
Centrée sur la thématique de l’écriture et de l’espace urbain, la seconde journée de présentation CEEI-Thalim : travaux en cours aura lieu le 4 juin 2025, à 13h30, à l’INHA, en salle Mariette. Ana Mannarino, enseignante-chercheure brésilienne en accueil à l’UMR THALIM et Lisa Garcia, docteure de l’université Sorbonne nouvelle, y présenteront leur travaux en cours dans ce domaine, respectivement côté brésilien et espagnol. 

En discussion avec Karine Bouchy et Hélène Campaignolle.

 
Résumés des présentations

Écriture et espace urbain dans l’œuvre de Paulo Bruscky : Poesia Viva, Ação Postal et Artdoor
Ana Mannarino 

L’artiste brésilien Paulo Bruscky (1949-) a expérimenté dans plusieurs domaines – objets, installations, happenings, livres d’artistes, art postal, art sonore. La relation avec l’écriture et la poésie traverse son œuvre, un aspect constant et central dans l’ensemble. Dans cette œuvre se croisent d’autres préoccupations que nous aborderons également – l’inconfort avec les espaces traditionnels d’exposition de l’art et leurs modes de circulation, ainsi que l’utilisation du mot dans ces contextes. De manière analogue au musée et à la galerie comme lieu de l’art, le livre comme lieu et support du mot écrit est également remis en question dans la poétique de Bruscky. D’un côté, l’artiste a plusieurs livres-objets que nous ne pouvons pas lire, sans mots, et de l’autre, le support pour l’écriture n’a pas besoin d’être un rectangle de papier ni d’être contenu dans un volume comme un livre. Le mot prend, dans plusieurs de ses œuvres, l’espace public et occupe également d’autres circuits. Dans son effort pour sortir l’art de la galerie, il explore d’autres possibilités, et l’espace public, au milieu des passants, en fait partie, tout comme l’art postal et l’annonce dans les journaux. Ces aspects seront abordés à partir de l’analyse de quelques œuvres des années 1970 et 1980 – “Poesia Viva” (performance dans l’espace public où “les personnes sont des lettres et le sol est la page”), “Artdoor” (interventions simultanées sur des panneaux publicitaires dans 22 capitales brésiliennes) et “Ação Postal” (performance qui combine art postal, parcours en ville et photographie).

Le graffiti ou la manie de l’écriture manuscrite Madrid 2000-2022
Lisa Garcia  

Nous proposons ici une incursion dans une communauté particulière, un groupe d’esthètes à la curieuse manie du signe écrit, les graffeurs. La signature du nom, telle qu’on la connaît aujourd’hui, mécanique et toujours identique, est rarement source de plaisir. Par le graffiti, elle redevient ludique, variée et réfléchie. Cette délectation de la lettre alphabétique (proche de l’obsession) est perceptible aussi bien sur les murs que dans les discours des graffeurs. Le plaisir de l’écriture passe par un travail de la lettre, pour l’amener vers de nouveaux horizons, en la tordant, en l’entortillant, en la renouvelant. L’étude de la génétique de l’écriture murale est en cela évocatrice, car elle révèle les griffonnages qui précèdent, conditionnent et accompagnent la « graffitomanie ». En effet, la relation qu’entretiennent les graffeurs avec la signature ne se limite pas au jeu dans l’espace public. La genèse des signes muraux s’avère tout aussi intense en écritures, sur toutes sortes de supports, quotidiennement, par plaisir du geste ou bien dans le but de s’exercer. Trouver le tracé parfait peut alors constituer le labeur d’une vie.

 

Bio-Biblio :
Ana Mannarino est professeure et chercheuse à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, et développe actuellement le projet de recherche « Arts visuels et mots dans l’art brésilien et ses dialogues internationaux : livres d’artiste, poèmes spatiaux et relations texte-image » au sein du Thalim – Paris 3, financé par le CNPq.

Lisa Garcia est agrégée d’espagnol et docteure en études hispaniques. Thèse sous la direction de Marie-Linda Ortega (Université Sorbonne Nouvelle), 2022. Jeu et mémoire : le monument liquide du graffiti, Madrid, 2000-2022.

 

Infos pratiques
La séance se déroulera en présentiel à l’INHA [salle Mariette] à partir de 13h30.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Adresse : Institut National d’Histoire de l’Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.

Contact responsable : Hélène Campaignolle helene.campaignolle-catel@sorbonne-nouvelle.fr