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Colloque Graphè 2026 : Moïse (Arras)

Colloque Graphè 2026 : Moïse (Arras)

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Marc Vercruysse)

Au sein de l’axe TransLittéraires du centre de recherche Textes et Cultures (UR 4028) à l’université d’Artois, les colloques annuels Graphè ont pour objet d’étude la Bible et son influence sur le patrimoine culturel, littéraire et artistique des nations. L’exploration de cet horizon intertextuel est menée dans trois domaines principaux : la Bible en tant que littérature, la Bible et les productions littéraires et esthétiques, et enfin la Bible comme champ d’études épistémologiques et herméneutiques. 

MOÏSE

Jeudi 19 et vendredi 20 mars 2026

Université d’Artois, pôle d’Arras

Mosheh, Môusès, Moussa : Moïse, « tiré des eaux » selon l’étymologie populaire, est une figure essentielle présente dans les trois monothéismes. Abandonné sur les bords du Nil, puis recueilli par la fille de Pharaon, Moïse est interpellé par Dieu à travers le buisson ardent. Sa mission consistera à libérer le peuple hébreu de l’esclavage d’Égypte. Après la traversée de la mer des Roseaux, il reçoit les Tables de la Loi sur le mont Sinaï, signe de l’alliance de Yahvé avec son peuple, et, après quarante ans, finit par conduire les Hébreux aux abords du pays de Canaan qu’il découvre depuis le mont Nebo.

Dans ce colloque, il ne s’agira pas de s’attarder sur la question de l’historicité du personnage mais de sa réception littéraire et artistique. Selon la tradition, Moïse apparaît à la fois comme prophète, interprète de la volonté divine ou encore législateur. Figure identitaire, il est le héros fondateur du judaïsme. Philon d’Alexandrie et Flavius Josèphe lui attribuent la rédaction du Pentateuque. La lecture typologique oriente l’histoire mosaïque vers le messianisme christique (Jn 1,17). Moïse est présent avec Élie dans la scène de la Transfiguration. Grégoire de Nysse, qui est le seul Père de l’Église a lui consacré un ouvrage complet, le présente comme l’ami de Dieu. La figure se politise quand Catherine de Pisan rapproche Moïse de Jeanne d’Arc alors que les Romantiques, en particulier Vigny, soulignent sa solitude. Quant à Michel Tournier, il raconte la destinée du pasteur irlandais Éléazar en marche vers la Californie à l’aune de l’épopée vers la Terre Promise.

La musique avec Haendel, Telemann, Rossini et Schönberg, la peinture et la sculpture – citons Claude Suter et Michel-Ange, Botticelli et Chagall, sans oublier Poussin et Rembrandt – ont illustré les épisodes les plus marquants que sont le buisson ardent (Ex 3-4), le passage de la mer Rouge (Ex 14), la révélation du Décalogue (Dt 5,6-22), le veau d’or (Ex 32,19-20) ou le serpent d’airain (Nb 21, 4-9).

Bien que sans sépulture connue, Moïse n’a cessé de « rayonner » et de susciter l’intérêt. Il a l’apanage d’être celui que Dieu a regardé « face à face » (Dt 34,10). Écrivains et artistes interrogent et réinventent cet « homme bègue ayant au front deux jets de flamme », d‘après les mots d’Apollinaire – qu’il s’agisse d’illustrer telle ou telle étape de sa vie ou de revisiter son épopée dans un contexte nouveau, politique ou religieux. Thomas Römer parle de « Moïse l’incontournable » qui fait pleinement partie de l’imaginaire monothéiste. 

 Au regard des sources bibliques et extrabibliques, dans une perspective diachronique et une démarche interdisciplinaire, l’appel à communications porte sur les récritures littéraires et artistiques que la figure de Moïse a suscitées dans la culture occidentale afin de retracer les grandes étapes de sa réception.

Les actes seront publiés dans le volume Graphè 35 à l’Artois Presses Université.

Les propositions de communications (titre, court résumé et bref C.V.)

sont à adresser avant le 30 août 2025 à : jmarc.vercruysse@univ-artois.fr