
Appel à communications
L’univers sonore de Rétif de La Bretonne
Colloque international
Université Toulouse-Jean Jaurès
11-13 mars 2027
Comité d’organisation : Hélène Cussac, Fabrice Chassot, Françoise Le Borgne
Université Toulouse-Jean Jaurès (laboratoire PLH),
Université Clermont Auvergne (laboratoire CELIS)
Société Rétif de la Bretonne
Comité scientifique : Nicolas Brucker, Michel Delon, Aurélia Gaillard, Julien Garde, Stéphane Pujol, Pierre Testud
Le temps des Lumières a souvent été perçu comme le siècle de la vue, sens par excellence de la rationalité. L’idée semble encore confirmée par la lecture des « piétons de Paris » du dernier tiers du XVIIIe siècle : qu’il s’agisse de Louis-Antoine de Caraccioli (Paris en miniature, 1784), de Louis-Sébastien Mercier (Tableau de Paris, 1781-1788 ; Le Nouveau Paris, 1798), de Rétif de la Bretonne (Les Nuits de Paris, 1788-1794), de Charles Henrion (Encore un tableau de Paris, 1799-1800) ou de Jean-Baptiste Pujoulx (Paris à la fin du XVIIIe siècle, 1801), chacun, en offrant son tableau de la capitale, a fait entrer celui-ci dans une poétique et une littérature du regard. Les auteurs d’ailleurs le revendiquent : Rétif de la Bretonne, qui se veut « Spectateur nocturne », ne va-t-il pas jusqu’à se qualifier de Hibou, oiseau nyctalope ? Jean Sgard ne s’y est pas trompé en intitulant un de ses articles « L’œil du hibou » (Études rétiviennes, 1991, n° 15, p. 5-13).
Mais le temps des Lumières est aussi séduit par l’ouïe, qui lui renvoie des sons qui ravissent l’âme : ceux avant tout de la voix chantée et de la musique. Les travaux de ces deux dernières décennies ont de plus en plus souligné l’importance de l’audition aussi bien chez les romanciers que chez les théoriciens du siècle. Si dans le cas de Rétif de la Bretonne, cet aspect avait été entrevu – Pierre Testud en 1980 remarquait en citant la célèbre « Soirée grise » (222e Nuit) que des « sensations privilégiées, il en [était] aussi d’auditives[1] », Gisèle Berkman évoque dans un article de 2009 « la poétique sonore[2] » de Rétif et Arlette Farge ne l’oublie pas dans son Essai pour une histoire des voix[3] —, quelques contributions récentes ont confirmé que l’ouïe fut chez lui un sens aussi important que la vue[4], comme il le déclare dans la « Cinquième Époque » de Monsieur Nicolas : « Or on sait que j’avais tous les sens extrêmement fins, tant pour l’ouïe que pour la vue […] » (éd. P. Testud, Gallimard, Pléiade, 1989, t. I, p. 1059).
Sans doute parce qu’il est lui-même une personne particulièrement sensible, certainement aussi en raison de l’esthétique sensualiste, qui a mis en relief qu’un être pensant est d’abord un être sentant, Rétif de la Bretonne imprègne ainsi ses textes de sensations sonores les plus variées, lesquelles signent la modernité des Nuits de Paris. Or, si les deux dernières décennies ont été marquées dans le domaine scientifique par de nombreux travaux sur les paysages sonores dans la littérature[5], auxquels participe grandement depuis plusieurs années le laboratoire toulousain PLH[6] avec la tenue de plusieurs journées d’étude, colloques[7] et séminaires[8], dont les actes de certains ont été publiés, d’autres étant en cours de publication[9], il paraît pertinent de consacrer un tel événement à l’univers sonore du graphomane.
Il s’agirait par conséquent d’envisager dans une ou plusieurs de ses œuvres les différentes facettes des sonorités, leurs variations et modulations, les circonstances dans lesquelles elles adviennent ainsi que leurs enjeux. Se dessinent en effet :
des enjeux ethnographiques : on pense ici notamment à la culture orale, celle de la campagne : les chants, les contes, les lectures pieuses à la veillée, toute une culture liée peut-être à la revendication d’une reconnaissance de la culture paysanne, mais aussi celle de la ville : l’éloquence du peuple, la conversation (en-dehors des codifications du savoir-vivre du Grand siècle), c’est-à-dire, comme le précise Marie Leca-Tsiomis, les « mécanismes mêmes de la pensée en dialogue, de la suite des idées, des voies de la communication orale[10] ».
des enjeux documentaires : il s’agirait d’observer l’univers sonore des villes (lié à la tradition des Cris de Paris ) : celui du Paris des Nuits ainsi que de la ville d’Auxerre où le jeune Rétif fit son apprentissage d’imprimeur. Sont susceptibles d’être examinés les sons de l’humain, qu’ils soient articulés ou inarticulés (rires, pleurs, cris, soupirs…) mais aussi les bruits d’objets, voire les sonorités animales. Il serait aussi tout à fait possible d’étudier le pendant du son : le silence, dans le sens où le silence en lui-même peut être considéré comme un son[11].
des enjeux musicaux et esthétiques : on pourrait analyser la prise en compte des modes contemporaines comme le vaudeville et l’ariette que Rétif mobilise dans Monsieur Nicolas, Sara..., et les comédies-ariettes (Le Loup dans la bergerie par exemple). Son ambition de contribuer à une théorie de la « musique sentimentée », qu’il expose dans Monsieur Nicolas, serait à examiner. Le chant est en effet un domaine encore mal exploité : on pense à l’attention de Rétif à la voix chantée, à la présence des chansons du temps dans l’œuvre (165 dans les volumes XXVIII et XXIX des Contemporaines du commun, d’après P. Testud[12]) mais aussi à ses propres compositions de chansons interprétées sur des timbres connus. Quel paysage sonore crée éventuellement l’inscription des chansons dans l’œuvre ? Quel goût, quelle culture se manifestent alors ?
On pourrait aussi accorder de l’intérêt à la poésie rétivienne sous l’angle sonore : l’auteur, dès l’âge de quinze ans, écrit nombre de poèmes, qui le désolent souvent comme il l’exprime dans Monsieur Nicolas sans pour autant qu’il ne cesse d’en écrire et d’en offrir. Si certains sont glissés subrepticement dans la main d’une belle, d’autres sont lus, déclamés à voix haute. En songeant que la lecture à haute voix était encore courante, on cherchera à rendre compte des effets recherchés et produits.
Il pourrait encore être pertinent d’interroger la présence du son dans la langue de l’écrit rétivien au cœur de l’esthétique romanesque du XVIIIe siècle. Qu’est-ce qui dans l’écrit fait entendre au lecteur une voix, un chant, un bruit ? Jusqu’à quel point Rétif décrit-il – ou non – les sons ? Ces derniers ne revêtent-ils qu’une fonction pragmatique (comme une phrase ferait intervenir le son d’une cloche pour introduire une nouvelle séquence narrative) ou sont-ils décrits à partir d’une rhétorique commune à d’autres romanciers et romancières qui, à partir des années 1760, marquent davantage que les romans de la première moitié du siècle l’entrée du sensualisme dans la littérature ? Si la comparaison avec Louis-Sébastien Mercier a déjà été en partie effectuée par Hélène Cussac[13], il serait possible de l’étendre.
des enjeux artistiques (gravures, peinture) : l’œuvre de Rétif est une des plus illustrées du temps ; or, l’image est loin d’être silencieuse : il s’agirait par conséquent d’observer en quelle mesure l’illustration fait entendre les personnages. Ou encore un paysage sonore est-il suggéré à travers certains objets et animaux qui seraient présents dans la gravure ? Qu’est-ce qui fait que la scène narrée par du visuel est parfois particulièrement sonore ?
des enjeux moraux, sociaux voire politiques : on sait combien l’auteur, à l’image de nombre de ses pairs, cherche à faire œuvre morale. Même s’il s’avère davantage conteur que philosophe, sa dénonciation des abus d’une « populace » caractérisée notamment par ses excès sonores semble confirmer son écriture moralisatrice. « La finesse très extrême de [s]on ouïe » (Monsieur Nicolas, éd. citée, t. I, p. 696) ne sert-elle pas alors sa peinture du drame que recèle le nocturne parisien ?
des enjeux ‘biographiques’ : la vie de Rétif, en tant que personne et écrivain, ne serait-elle pas caractérisée tout particulièrement par le sens de l’ouïe ? Qu’il s’agisse de plaisir ou de déplaisir, ne traverse-t-il pas ses univers de vie en écoutant davantage que tout un chacun le monde qui l’entoure ? Qu’est-ce que sa pensée doit à l’ouïe ? N’en serait-elle pas tributaire ? Diderot a été qualifié à juste titre ici ou là de grand écouteur, le mot a été évoqué au sujet de Rétif (G. Bekman, art. cité), mais ne le serait-il pas d’une manière inédite ? Il pourrait être intéressant par conséquent de consacrer une étude à cet aspect de son être sensoriel.
Des contributions concernant les conceptions rétiviennes de la musique ou de la langue parlée sont aussi tout à fait bienvenues.
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Les propositions de communication sont à rendre pour le 31 mai 2026, simultanément à :
helene.cussac@univ-tlse2.fr; jean-fabrice.chassot@univ-tlse2.fr; francoise.le_borgne@uca.fr
Un titre, même provisoire, serait toutefois le bienvenu pour le 15 février 2026.
Les actes du colloque seront publiés dans la revue des Études rétiviennes, n° 59, décembre 2027.
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Indications bibliographiques
Études sur Rétif de la Bretonne associées au sujet :
Berkman Gisèle, « “Je ne considèrerai que les choses nocturnes”. Pour une poétique des Nuits de Paris », Études rétiviennes, n° 41, octobre 2009.
Carriot Paul, « Grétry et Rétif au temps de la Querelle des Bouffons (I) », Études rétiviennes, n° 42, 2010, p. 131-199.
Carriot Paul, « Grétry et Rétif au temps de la Querelle des Bouffons (II) », Études rétiviennes, n° 43, p. 77-103.
Cussac Hélène, « Paris la nuit à la fin du XVIIIe siècle ou une poétique des contrastes sonores chez Louis-Sébastien Mercier et Restif de la Bretonne », in Les Voix de la nuit, A. Montandon et S. Ledda (dir.), Paris, Champion, 2020, p. 112-140.
Cussac Hélène, « De l’attention à la participation : Rétif ou le corps sonore des Nuits », in Les Nuits de Paris in extenso, Études rétiviennes, n° 54, décembre 2022, p. 117-130
Cussac Hélène, « Le territoire vocal des Nuits révolutionnaires (1790 et 1793/1794 ) : du texte de Rétif de la Bretonne à la série télévisée de Charles Brabant (1989) », in Rétif après Rétif, Études rétiviennes, n° 56, 2024, p. 121-152.
Delon, Michel, « Rétif entre l’écrit et l’oral », Études rétiviennes, n° 8, 1988, p. 63-68.
Desmeuzes Jean, « Chanson saxiate », Études rétiviennes, n°12, p. 149-151.
Gianico, Marilina, « Entre rires et pleurs : le pathétique dans l’Histoire de ma vie de Casanova et Monsieur Nicolas de rétif de la Bretonne », Études rétiviennes, n°53, 2021, p. 17-33.
Krief, Huguette, « Rétif devant Rousseau : une polémique autour du chant français », Études rétiviennes, n° 34, 2002, p. 173-194.
Masson, Nicole, « Rétif et la culture populaire : ouvrons le débat », Études rétiviennes, n° 40, 2008, p. 9-19.
Rétif et l’image [Dossier], Études rétiviennes, n°31, 1999 [14 contributions dont l’une, de Martine de Rougemont, explorant le silence].
Testud, Pierre, « Jeux, contes et chansons : la culture populaire dans l’œuvre de Rétif », Études rétiviennes, n° 40, 2008, p. 51-76.
Testud, Pierre, « Culture populaire et création littéraire. Le cas de Rétif de la Bretonne », Dix-huitième Siècle, n° 18, 1986, p. 85-97.
Thibault, Gabriel, « Le Ménage parisien et la tradition comique », Études rétiviennes, n° 6, 1987, p. 37-46.
Études générales associées aux pistes proposées :
Bardez, Jean-Michel, Les Écrivains et la musique au XVIII e siècle, Paris, Honoré Champion, 1975 pour le t. I ; Génève, Slatkine, 1980 pour les t. II et III [I-sur Diderot, II-sur Rousseau, III : Philosophe, encyclopédistes, musiciens, théoriciens].
Buffard-Moret, Brigitte, La chanson poétique du XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006. Chap. VI tout particulièrement : La chanson au XVIIIe siècle : un micro-genre de la poésie fugitive, p. 135-160, https://books.openedition.org/pur/31703?lang=fr#bodyftn11
Charles Collé (1709-1783). Au cœur de la République des Lettres, Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval et Dominique Quéro (dir.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Chion Michel, Promeneur écoutant. Essai d’acoulogie, Paris, Plume, 1993.
Corbin, Alain, Les cloches de la terre. Paysages sonores et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle, Paris, Flammarion, 2013, 1re éd. 1994].
Corbin, Alain, Histoire du silence. De la Renaissance à nos jours, Paris, Albin Michel, 2016.
Cuille, Tili Boon, Narrative Interludes: Musical Tableaux in Eighteenth-Century, French Texts, Toronto, University of Toronto Presse, 2006.
Coudreuse, Anne, La Goût des larmes au XVIIIe siècle, Paris, PUF, 1999.
Courson, Clara de, « Des voix confuses et lointaines » Représentations acoustiques du discours chez Diderot, Paris, Classiques Garnier, 2024.
Cussac, Hélène, « Place et sens de l’instrument de musique dans le roman des Lumières », dans Thomas Vernet (dir.) Dix-Huitième Siècle, n° 43, 2011, p. 229-255 [en accès libre sur Cairn].
Cussac, Hélène, « Anthropologie du bruit au siècle des Lumières », dans actes du colloque Bruits, ENS Louis Lumière/Cité du cinéma, déc. 2015, L’Autre musique, vol. IV, 2025, https://www.lautremusique.net/images/Page/90/56f945375f047.pdf
Delon, Michel, « La musique dans le roman, de La Nouvelle Héloïse à Corinne », dans Thomas Hunkeler, L’art du roman. L’art dans le roman, colloque en l’honneur du soixantième anniversaire de Roger Francillon et Luzius Keller, Francfort sur le Main, Peter Lang, 2000, p. 23-36.
Éloquences révolutionnaires et traductions rhétoriques (XVIIIe et XIXe siècles), Patrick Brasart, Hélène Parent et Stéphane Pujol (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2023.
Didier, Béatrice, La Musique des Lumières, Paris, PUF, 1985.
Farge Arlette, Vivre dans la rue à Paris au dix-huitième siècle, Folio histoire, 1992.
Farge Arlette, Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Paris, Bayard, 2009.
Fritz, Jean-Marie, « Du sonore dans la littérature narrative : des enjeux rhétoriques aux enjeux esthétiques », dans Hélène Cussac (dir.), Le paysage sonore dans la littérature d’Ancien Régime, ou du son comme topos de scènes narratives, Topiques. Études satoriennes, n° 6, 2022, https://www.erudit.org/fr/revues/topiques/2022-v6-topiques07705/1096695ar/
Fritz, Jean-Marie, Paysages sonores du Moyen-Âge : le versant épistémologique, Paris, Honoré Champion, 2000 [même s’il ne s’agit pas du XVIIIe siècle, cet ouvrage sur le son dans la littérature médiévale est très instructif. Du même auteur : La Cloche et la Lyre. Pour une poétique médiévale du paysage sonore, Genève, Droz, 2011].
Gutton, Jean-Pierre, Bruits et sons dans notre histoire, Paris, PUF, 2000.
Jamain, Claude, Idée de la voix : études sur le lyrisme occidental, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003. [Les études sur la voix sont très nombreuses ; on ne saurait ici les donner toutes. Voir par exemple les travaux de Michel Poizat, de Jean-Michel Maulpoix, Mac Fumaroli, Dominique Rabaté, Jacques-Philippe Salazar pour la voix au XVIIe siècle, etc.].
Jamain, Claude, L’Imaginaire de la musique au Siècle des Lumières, Paris, Honoré Champion, 2003.
Kaci, Maxime, « S’engager en musique. Chansons et mobilisations collectives durant la Révolution française », Sociétés & Représentations, n° 49, 2020/1, p. 61-77.
Kintzler, Catherine, Poétique de l’Opéra français de Corneille à Rousseau, Paris, Minerve, 1991.
La voix dans la culture et la littérature françaises, 1713-1875. Actes du colloque international de l’Université Blaise Pascal (1997), Jacques Wagner (dir.), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2000.
La Voix du public en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Sarah Nancy et Julia Gros de Gasquet (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019.
Le monde sonore [dossier], Thomas Vernet (dir.), Dix-Huitième Siècle, n° 43, 2011.
Le Paysage musical. Musique et littérature dans la première moitié du XIXe siècle, Fabienne Bercegol (coord.), Littératures, n° 84, 2021.
Le paysage sonore dans la littérature d’Ancien Régime, ou du son comme topos de scènes narratives, Hélène Cussac (dir.), Topiques, études satoriennes, n° 6, 2023,
https://www.erudit.org/fr/revues/topiques/2022-v6-topiques07705/ [23 contributions dont 10 sur le XVIIIe siècle].
Le rire [dossier], Lise Andries (dir.), Dix-Huitième Siècle, n°32, 2000.
L’ouïe dans la pensée européenne au XVIIIe siècle, Clémence Couturier-Heinrich (dir.), Revue germanique internationale, n° 27, 2018 [15 contributions].
Leca-Tsiomis, Marie, « Parler comme Diderot ! », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, n° 23, 2016.
Masson, Nicole, La Poésie fugitive au XVIIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2002.
Nancy, Sarah, La Voix féminine et le plaisir de l’écoute en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Classiques Garnier, 2012.
Noudelmann, François, Penser avec les oreilles, Paris, Max Milo, 2019.
Reichardt, Rolf, Schneider, Herbert, « Chanson et musique populaires devant l’Histoire à la fin de l’Ancien Régime, Dix-Huitième Siècle, n° 18, 1986, p. 117-142.
Richardot, Anne, Le Rire des Lumières, Paris, Champion, 2002.
Roche, Daniel, Le Peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au XVIIIe siècle, Paris, Aubier/Montaigne, 1981 [éd. revue en 1998].
Schafer, Murray R., Le Monde comme musique, S. Gleize (trad.), Paris, Domaine Sauvage, 2010 [1re éd. : The Tuning of the World, A. A. Knopf, 1977].
Schweitzer, Claudia, Parole et chant. Histoire des théories du son du français à l’âge classique (XVIIe et XVIIIe siècles) (2e thèse, Laboratoire HTL, Paris, 2018, HAL Id: tel-02426021 https://theses.hal.science/tel-02426021v1). [Cette thèse se situe à cheval entre linguistique et musicologie et concerne les sons et les liens entre la musique et la prosodie françaises aux XVIIe et XVIIIe siècles].
Sempère, Emmanuelle, « Expérience auditive et scène imaginaire dans les fictions du XVIIIe siècle : merveille et suggestion », dans Clémence Couturier-Heinrich (dir.), L’ouïe dans la pensée européenne au XVIIIe siècle, Revue germanique internationale, n° 27, 2018, p. 85-100.
Sterne, Jonathan, Une Histoire de la modernité sonore, M. Boidy (trad.), éditions La Découverte-Cité de la musique, 2015 [1re éd. The Audible Past. Cultural origins of Sound reproduction, Duke University Press, 2003].
Szendy Peter, Écoute. Une histoire de nos oreilles, Paris, Minuit, 2001.
Wåhlberg, Martin, La Scène de musique dans le roman du XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2015.
Et aussi :
Trondheim Barokk [ensemble instrumental], Le Roman des Lumières. Chansons dans le roman français (1750-1800), Martin Wåhlberg [directeur musical], K617, France, 2012.
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[1] Pierre Testud, Rétif de la Bretonne et la création littéraire, Service de reproduction des thèses, Université de Lille III, 1980, p. 414.
[2] Gisèle Berkman, « “Je ne considèrerai que les choses nocturnes”. Pour une poétique des Nuits de Paris », Études rétiviennes, n° 41, octobre 2009, p. 152 à 154.
[3] Arlette Farge, Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Paris, Bayard, 2009, tout particulièrement p. 26, p. 37, p. 160-161, p. 274.
[4] Voir les travaux d’Hélène Cussac : « De l’attention à la participation : Rétif ou le corps sonore des Nuits », in Les Nuits de Paris in extenso, Études rétiviennes, n° 54, décembre 2022, p. 117-130 ; « Le territoire vocal des Nuits révolutionnaires (1790 et 1793/1794) : du texte de Rétif de la Bretonne à la série télévisée de Charles Brabant (1989) », Études rétiviennes, n° 56, 2024, p. 121-152.
[5] Nous pensons tout particulièrement aux ouvrages de Jean-Marie Fritz. Hélène Cussac a soutenu une thèse de doctorat en 2005 (inédite) au titre d’Espace et Bruit. Le monde sonore dans la littérature française du XVIIIe siècle (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand). Voir la bibliographie à la fin de cet appel à communication.
[6] Patrimoine Littérature Histoire.
[7] Ont eu lieu à la MSH de l’Université Toulouse-Jean Jaurès le 1er avril 2019 une journée d’étude intitulée « Le paysage musical. Littérature et musique dans la première moitié du XIXe siècle », organisée par Fabienne Bercegol et Alkesandra Wojda ; du 17 au 19 mai 2019 le colloque international « Sons, voix, bruits, chants : place et sens du sonore dans l’analyse topique des textes narratifs d’Ancien régime », organisé par Hélène Cussac ; et du 4 au 6 novembre 2021 le colloque international « Présences de la voix. XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles », organisé par Pascale Chiron, Philippe Chométy, Hélène Cussac et Agnès Rees.
[8] Parallèlement au colloque sur la voix (cf. note ci-dessus), les organisateurs de ce dernier ont de 2021 à 2023 animé le séminaire « Présences de la voix », qui s’est ouvert à des périodes plus larges, en envisageant la thématique du Moyen âge au XXe siècle. Depuis 2024 jusqu’en mai 2025, se tient, toujours à la MSH-T, le séminaire « Empreintes sonores », organisé par Catherine Aventin, Thibault Christophe, Nicolas Courneil, Américo Mariani, Cynthia Magnen, Julie Métais et Julien Tardieu.
[9] Ont été publiés en 2021 Le Paysage musical. Musique et littérature dans la première moitié du XIXe siècle, coordonné par Fabienne Bercegol (cf. Bibliographie ci-dessous) et en 2022 Le paysage sonore dans la littérature d’Ancien Régime, ou du son comme topos de scènes narratives, dirigé par Hélène Cussac. Sont en cours de publication le volume d’actes Présences de la voix. XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, P. Chiron, P. Chométy, H. Cussac, A. Rees (dir.), à paraître aux Classiques Garnier, et les actes du séminaire (voir note précédente) qui s’intituleront Représenter la voix. Transcrire, incarner, restituer, du Moyen Âge au XXIe siècle, P. Chiron, P. Chométy, H. Cussac, A. Rees (coord.), à paraître dans la revue Littératures, n° 92, 2026.
[10] Marie Leca-Tsiomis, « Parler comme Diderot ! », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, n° 23, 2016, p. 50.
[11] « Le sommeil, le calme de la nuit, la solitude et le silence même entrent dans les tableaux de la musique. On sait que le bruit peut faire l’effet du silence et le silence l’effet du bruit […] » (J.-J. Rousseau, Essai sur l’origine des langues [1781], Catherine Kintzler (éd.), Paris, GF Flammarion, 1993, p. 116).
[12] P. Testud, « Jeux, contes et chansons : la culture populaire dans l’œuvre de Rétif », Études rétiviennes, n° 40, 2008, p. 62.
[13] Hélène Cussac, « Paris la nuit à la fin du XVIIIe siècle ou une poétique des contrastes sonores chez Louis-Sébastien Mercier et Restif de la Bretonne », in Les Voix de la nuit, Alain Montandon et Sylvain Ledda (dir.), Paris, Champion, 2020, p. 112-140.