
La légende, corrompue par le mythe ou l’idéologie, ne saurait être tenue pour un document historique. Thierry Camous se demande toutefois Ce que la légende nous apprend de l'Histoire (Les Belles Lettres), à travers huit épisodes bien connus – la guerre de Troie, le Minotaure, les travaux d’Héraclès, Énée en Italie, Romulus et Rémus, l’enlèvement des Sabines, le viol de Lucrèce et les oies du Capitole. L'essayiste convoque dans l’analyse une archéologie qui n’a que trop peu bousculé le paradigme hypercritique malgré ses avancées spectaculaires, mais aussi l’épigraphie, l’ethnologie ou encore l’anthropologie. L’ouvrage cherche à décoder la trame de la légende et à en extraire l’inaltérable et précieux radical historique, constituant en cela une grammaire de la légende à l’usage de l’historien. Car si la légende est avant tout, au-delà des intentions qui la dévoient et des mythèmes qui l’habillent, un récit historique, il n’est pas une bonne méthode pour l’historien d’aujourd’hui de produire, comme on le voit de plus en plus souvent une histoire tournant complètement voire intentionnellement le dos à la légende. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…