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La littérature : nos vies en actes ? Avec G. Bridet, X. Garnier, A. Schaffner (Paris Sorbonne & en ligne)

La littérature : nos vies en actes ? Avec G. Bridet, X. Garnier, A. Schaffner (Paris Sorbonne & en ligne)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Guillaume Bridet)

La littérature : nos vies en actes ?

Séminaire 2024-2025 

Salle F007 en Sorbonne

(17 rue de la Sorbonne – 75005 Paris)

Séance du mardi 8 avril 2025, 14h-16h

Guillaume Bridet : De nos vies en actes au passage à l’acte : une littérature de l'action directe.

Mon propos s’appuiera sur un essai de Pierre-Henri Castel, Le Mal qui vient (2018), et, en particulier, sur ses dernières pages, pour montrer comment, dans un certain nombre de récits contemporains, le désir de changer de vie ou de changer la vie est associé à la nécessité d’un passage à l’acte dont la violence est moins suscitée par une rage solitaire que par une réflexion concertée. Quelles fonctions éthiques et politiques jouent dans ce cas les récits qui nous sont donnés à lire ?

Xavier Garnier : Donner du souffle au temps et polariser l’espace.

Je partirai d’un texte sur le théâtre africain écrit en 1983 par l’écrivain congolais Sony Labou Tansi, pour présenter deux essais récents de Jean-Christophe Goddard (Ce sont d’autres gens, 2024) et de Mohamed Amer Meziane (Au bord des mondes, 2024), qui interrogent le rapport que les sociétés occidentales entretiennent avec l’invisible. Pour reprendre les mots de Sony, s’il veut être un art de vivre le théâtre ne doit pas se contenter de « jouer, montrer, toucher », mais s’ouvrir à l’au-delà pour « se jouer, se montrer et s’atteindre ». La proposition de mettre nos lectures du monde contemporain à l’épreuve de l’expérience métaphysique a des conséquences politiques importantes dont on retrouve la trace dans les débats actuels sur la laïcité, l’écologie décoloniale et de nouvelles formes de mobilisations sociales. 

Alain Schaffner : Écrire pour améliorer la relation de soin. 

Mes réflexions partiront d’un essai polémique de Martin Winckler intitulé Les Brutes en blanc publié chez Flammarion en 2016. Je m’interrogerai sur le regard critique que porte Martin Winckler sur l’exercice de la médecine en France et sur la manière dont il déploie personnellement son action à la fois dans et hors du livre :  dans sa vie, dans ses multiples formes d’écriture et dans son cycle romanesque des Médecins de Tourmens, publié chez POL, qui comprend notamment La Maladie de Sachs (1998), Les Trois médecins (2004), Le Chœur des femmes (2009) et L’Ecole des soignantes (2019).