
“Heureux qui comme Ulysse...”. Mémoires d’exil dans les littératures et les arts du Liban. État de lieux et perspectives.
COLLOQUE EN LIGNE
7 ET 8 OCTOBRE 2025
“Heureux qui comme Ulysse...”. Mémoires d’exil dans les littératures et les arts du Liban. État de lieux et perspectives.
Le Liban est depuis toujours une terre d’accueil et une terre de départ. Tout le long de son histoire, ce petit pays du Moyen-Orient a été à la fois une patrie pour ceux qui, échappés à la guerre, à la famine ou aux persécutions religieuses, ont cherché refuge dans les hauteurs escarpées du Mont-Liban, dans la plaine de la Bekkaa ou sur le littoral, et un lieu de départ pour ceux qui, désireux de se soustraire à la misère et à la violence, ou simplement animés par la curiosité, avaient quitté leur terre natale à la recherche d’autres mondes.
Voilà pourquoi l'exil est un thème qui traverse toute la littérature libanaise, ainsi que le cinéma et les arts au Liban. Faisant écho aux perceptions des migrants qui se trouvent affrontés à des univers géographiques, linguistiques, culturels et sociologiques nouveaux, les œuvres des auteur.e.s et des artistes libanais.e.s retracent les causes et les conséquences de l’exil, vécu - ainsi que l’affirme Edward Saïd - tantôt comme un arrachement douloureux de sa patrie et de ses affects, tantôt comme une occasion de connaissance et de maturation de soi, et toujours comme le lieu de la découverte de l’Autre.
Une telle perspective d’enquête paraît particulièrement intéressante à l’heure présente, car elle reflète certains aspects cruciaux de la situation contemporaine à un niveau planétaire, permettant ainsi d’entamer une réflexion qui, tout en s’appuyant sur l’histoire, la littérature et les arts au Liban, s'étend aux grandes problématiques qui agitent l’humanité au troisième millénaire.
Le Colloque du Groupe de Recherche LACLib (Littérature, Arts et Cinéma du Liban) se tiendra en ligne les 7 et 8 octobre 2025.
Seront acceptées des communications portant sur :
· Les Libanais en exil : littérature migrante libanaise
· Le Liban, terre d’exil : l’expérience de migrants ayant trouvé refuge au pays
· L’expérience de l’exil, au point de vue psychologique, linguistique, culturel
· Les reconstructions mémorielles de l’exil
· La rencontre avec l’Autre
· Les langues de l’exil et l’exil des langues
· L’exil intérieur
· L’exil et l’engagement
La réflexion peut s’articuler à partir des axes méthodologiques suivants, sans aucune prétention restrictive. Les exemples ci-dessous ne sont que des suggestions et n’ont pas vocation à être exhaustifs. Le colloque encourage également l’exploration d’œuvres récentes et de nouvelles voix littéraires et artistiques:
• Histoire(s) littéraire(s). Avant d’être une réalité politique et culturelle, le Liban a nourri l’imaginaire des récits de voyage et des romans d’Orient au XIXe siècle. Des auteurs comme Chateaubriand, Nerval ou Flaubert ont façonné des représentations du pays, influençant parfois en retour la littérature libanaise.
• Littératures comparées et regards multiculturels. L’exil implique a fortiori de se mesurer avec un autre contexte et, parfois, avec une autre langue, non seulement littéraire. Les écrivain.e.s qui se réfugient ou qui quittent le Liban tel.le.s Abla Farhoud, Wajdi Mouawad, Georgia Makhlouf ou Yasmina Traboulsi, doivent ainsi se confronter avec d’autres formes et imaginaires littéraires, engendrant un dialogue entre héritages culturels et artistiques différents.
• Linguistique, plurilinguisme et traduction. L’axe veut explorer les spécificités linguistiques et stylistiques de l’exil, en privilégiant les deux aspects qui définissent mieux l’espace multiculturel du Liban littéraire : le plurilinguisme et la traduction ; la coexistence, voire l’hybridation, des langues ou bien leur transfert à travers une négociation linguistique et culturelle. C’est entre autres le cas de Dominique Eddé, Charif Majdalani ou de Sabyl Ghoussoub.
• Cinéma et arts visuels: Le Liban possède une riche tradition artistique et cinématographique où l’exil, la mémoire et l’identité sont au cœur des œuvres de réalisateurs comme Jocelyne Saab, Nadine Labaki ou Ghassan Salhab. Les arts visuels, de la photographie à la performance, offrent aussi des représentations alternatives de ces thèmes.
Les propositions, envoyées par mail à Chiara Denti (chiara.denti@unipr.it) e Michele Morselli (michele.morselli3@unibo.it) d’ici le 12 mai 2025, seront évaluées par le Comité Scientifique qui communiquera les résultats à partir du 16 juin 2025.