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Le terme-concept « Révolution » dans les textes : contextes, modes et sens (Alger)

Le terme-concept « Révolution » dans les textes : contextes, modes et sens (Alger)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Nawel Krim)

Le terme-concept « Révolution » dans les textes : contextes, modes et sens

4-5 mai 2025, Université d’Alger 2

L’Algérie fête en 2024, le 70ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, appelée aussi la Révolution algérienne. Le Laboratoire Etudes de pragmatique inférentielle de l’Université d’Alger2 et la Faculté de Langue et Lettres arabes et des langues Orientales, lancent le présent appel à communications portant sur le terme-discours « Révolution » qui, en tant que tel, se constitue comme un référent de portée sémantique et pragmatique structurant les discours, leurs réseaux sémantiques, les domaines de connaissances et de pratiques qu’ils sous-tendent. En effet, marqueur de portée idéologique, il est chargé de connotations renvoyant à des concepts qui fonctionnent comme “emblèmes discursifs” (Guilhaumou, 2020), mettant en lumière des rapports de “pouvoir implicites” (Van Djik, 1998, 2008).    

Le concept de « révolution » est l’objet d’une écriture donnant lieu à une production langagière, pluri-sémiotique et foisonnante, qui, selon les conditions contextuelles où émergent et évoluent les textes, participe de la modulation de son sens et de sa performativité. Unité de langage et de pensée, en tant que significant “flotant” polysémique et ambigu (Ernesto Laclou, Chantal Mouffe), il participle d’une dynamique sociale interdicursive, marquée par les glissements de sens (Norman Fairclought et Ruth Wodak, 1997) constituant par “réappropriations” un projet d’ensemble. Ainsi, il est à articuler par la recherche de sens contextualisé à la perspective d’une histoire Culturelle (Enzo Traverso, 2022), révolutionnaire (Hans Jurgen Lusebrink, ) ancrée dans des contextes nationaux (Quentin Skinner, 1998 ; Reinhart Kosselek, 2002) et modernes (Jean Christian Pleau, 2002).       

Il est question de convoquer des textes-contextes, et autres matériaux sémiotiques, aussi variés que ceux relatifs à la constitution de nouveaux paradigmes d’Etats et d’ordres mondiaux, qu’à ceux des indépendances dans le contexte colonial et colonialiste, et à ceux proches de nous, ancrés dans les contextes de refonte sociopolitique, en Europe, au Maghreb, en Afrique, au Moyen Orient, en Asie mineure, en Asie de l’Est, aux Amériques.   

Ces textes, qu’ils soient de facture conceptuelle et idéologique, sociale et (géo)politique, historique et mémorielle, littéraire et artistique, ont permis d’assurer au terme-concept « Révolution » sa prospérité, tant diachronique que synchronique, tant au niveau local, qu’au niveau régional et global. Ils ont favorisé aussi la diversification de sa charge sémantico-pragmatique, entre stabilité et éclatement, entre adoption-adaptation et méfiance-rejet, entre efficacité-efficience et vacuité, entre unité et diversité terminologique (révolte, rébellions, révolutions politique, sociale, culturelle, militaire, expansion révolutionnaire, révolution laïque, post-laïque).

Ce sont là autant de signes de dynamiques complexes qui travaillent et traversent la conceptualisation et la discursivité révolutionnaire ou les discours sur la révolution, que nous souhaitons interroger aujourd’hui, à travers des études de corpus discursifs variés, sociopolitiques, sociohistoriques, littéraires et artistiques : 

-         d’abord à partir de l’Algérie, partant historiquement du contexte de la Révolution algérienne, à travers le champ discursif, étendu en amont et en aval, de la période charnière de la documentation inhérente à la Guerre de Libération nationale (1954-1962) ;

-         ensuite, au regard ou à distance d’autres contextes socio-politiques, historiques ou contemporains prévalant de par le monde d’hier ou d’aujourd’hui.

Les études auront, d’un point de vue conceptuel et méthodologique, à préciser la généricité du texte, le contexte de production et de réception, l’approche adoptée, les concepts clés de lecture. Cela, pour asseoir divers axes de problématiques que nous dressons à titre illustratif :

-         Le concept de « révolution », comme construit discursif situé entre le mythe-théorie et réalité, en tant que méthode d’intervention dans le champ sociopolitique et socioculturel.

-         Le concept de « révolution », comme construit discursif participant de l’hétérogénéité des formes de discours et de situations, et de l’hétérogénéité des modes de circulations des discours, le tout pris entre formation discursive générale marquée par des discontinuités historiques.

-         Les implications individuelle ou collective dans les révolutions, en interrogeant la figure du révolutionnaire, celle du peuple et de l’action populaire, entre engagement et inaction, entre utilité et attitude rationnelle, entre espaces, mobiles et pratiques des révolutions.

-         Le questionnement éthique lié au caractère destructeur des surgissements brusques et brutaux des mouvements révolutionnaires et leur radicalité, à la lumière des concepts de liberté, de libération et de dignité humaine sur lesquels ils sont fondés.

-          Le concept de « révolution », tel qu’il a pu et peut subir, dans les discours, les modalités d’euphémisation pour en faire un concept policé, moyennant négociations et compromis, suscitant l’interrogation de ses slogans et de ses cris de guerre.

L’objectif visé par ce colloque est de susciter, par croisements des données discursives, une réflexion autour du caractère commun et du contexte du déroulement des révolutions, touchant à leur nature profonde et aux racines du phénomène, à l’épreuve de leur évolution et des modes, divers et différents, de leur émergence. Une réflexion sur une vaste histoire de révolutions et de l’esprit révolutionnaire qui, tout en étant inscrits dans nos actualités, se profilent à l’avenir.

Calendrier:

-  Soumission des propositions jusqu'au 20/03/2025.

-  30/03/2025 Notification aux auteurs de l'acceptation des propositions.

-  04 & 05/05/2025 Date de l'événement.

-  Envoi du texte intégral de la communication : jusqu'au 30/06/2024.

-  30/07/2024 Notification aux auteurs de l'acceptation des communications.

Modalités de soumission des communications.

Communications individuelles ou collectives (pas plus de 2 auteurs), de 20 minutes, en langue arabe, en langue tamazight et en langues étrangères ; en présentiel ou à distance, par le biais d’enregistrements vidéo, envoyés au responsible du colloque afin d’être diffusés pendant les journées du colloque.

Bibliographie sélective :

Guilhaumou, J.(2020). La langue politique et la Révolution française. L’univers discursif des notions-concepts. ⟨ensl-02525667⟩.

Guilhaumou, J. (2000) . De l'histoire des concepts à l'histoire linguistique des usages conceptuels. Genèses, no 38(1), 105-118. https://doi.org/10.3917/gen.038.0105.

Laclau, E., Chantal Mouffe (2009). Hégémonie et stratégie socialiste. Vers une politique radicale, préface d’Etienne Balibar, Besanson, Les Solidaires imtempestifs (expériences philosophiques).

Fairclough, N. & Wodak, R. (1997) Critical Discourse Analysis. Van Dijk, T.A. (Ed.), Discourse Studies. A Multidisciplinary Introduction. vol. 2, Discourse as Social Interaction. London: Sage, pp. 258-284. DOI : 10.4324/9781315834368

Fairclough, N. (2001 [1989]). Language and power. Harlow: Longman. DOI : 10.4324/9781315838250

                                     Koselleck R. (2002). The Pratice of Conceptual History. Timing History, Spacing Concepts,

Stanford University Press.

Traverso E. (2022). Révolution. Une histoire culturelle, Paris, La Découverte.

Hans-Jürgen Lüsebrink et al. (2019). Dialogues interculturels à l'époque coloniale et postcoloniale: Représentations littéraires et culturelles. Orient, Maghreb et Afrique occidentale (de 1830 à nos jours). HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.x6f2b2

Skinner Q. (1998). Liberty before Liberalism, Cambridge, Cambridge University Press.

Pleau J-Ch. (2002). La Révolution québécoise. Hubert Aquin et Gaston Miron au tournant des années soixante, Montréal, Fides.

Van Dijk, T.A. (2008). Discourse and Power. Houndsmills: Palgrave MacMillan.
DOI : 10.1007/978-1-137-07299-3

Van Dijk, T.A. (1998). Opinions and Ideologies in the Press. Bell, A. & Garrett, P., (Dirs.), Approaches to Media Discourse. Oxford: Blackwell

 

  

-  Nom & Prénom/ Rattachement institutionnel des intervenants / Courriel.

-  Résumé en 120 caractères espaces inclus; Mots-clés 06 maximum.

-  La communication ne doit pas dépasser 10 pages complètes.

-  La communication doit répondre aux critères de publication qui seront transmis ultérieurement.

Les communications doivent être envoyées à l'adresse suivante: lab.pragmatique.inferentielle@gmail.com

Présidents d’honneur:

Pr Said RAHMANI, Recteur de l’Université d’Alger2

Pr Ali BOURNISSA, Doyen de la Faculté de Langue et Lettres arabes et des langues orientales 

 

Responsable scientifique du colloque: 

Pr IMMOUNE Youcef 

 

Coordinateurs du Colloque:

Pr Nadia GHEZAILI et Pr Nawel KRIM 

 

 

 

 

Comité scientifique:

 

Pr Youcef IMMOUNE, Université d’Alger2 (Président) ; Pr Nawel KRIM, Université d’Alger2 ; Pr Nadia GHEZAILI, Université d’Alger2 ; Pr Malika BENBOUZA, Université d’Alger2 , Université d’Alger2 ; Pr Ali BOURNISSA, Université d’Alger2 ; Pr Hamid ALAOUI, Université d’Alger2 ; Pr Djamel MOUSSA, Université d’Alger2 ; Pr Souad KHELOUIATI, Université d’Alger2 ; Pr Khadidja KRIMI, Université d’Alger2 ; Dr. Hacène ARAB, Université d’Alger2 ; Dr. Ali ABERKANE, Université d’Alger2 ; Dr. Mohammed Rachid MILOUD, Université d’Alger2. 

Pr Zohra Chahrazade LAHCEN, Université de Laghouat ; Pr Karima NABTI, Ecole Supérieure des sciences Vétérinaires, Alger ; Pr Sid Ahmed KHELLADI, Université d’Adrar ; Pr Abdelkrim BENSLIM, Université de Ain Timouchent ; Pr Hakim MENGUELLAT, Université de Blida ; Pr Fatma Zohra DALI YOUCEF, Université de Tlemcen ; Pr Tahar BOUDHIR, université d’Oran ; Dr. Hadjira MEDANE, Université de Chlef ; Dr. AIT DJIDA Mohand Amokrane, Université de Chlef ; Dr. Chafia AMMI, Université de Médéa ; Dr. Siham Guettafi, Université de Biskra. 

Mohammed Radi, Université Al-Hussein Bin Talal, Jordanie ; Abdelghani Remache, Al Ain University, Emirats Arabes Unis ; Arnaud RICHARD, université de Toulon, France ; Yamna Chadli, université de Bordeau, France ; Hedhili Manser, Université de kairouan, Tunisie ; Nizar BEN SAAD, université de Sousse, Tunisie ; Kharrashe Nelly (Université d'État Adyguée, Fédération de Russie) ; Glaliev Lenar (Université pédagogique d'État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Ghalioulline Radik (Université pédagogique d'État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Braznik Elena (Université pédagogique d'État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Magdalena Malinovska, l'Université de Silésie à Katowice, Pologne ; Ioana Marcu, université  de Vest din, Roumanie ; Pr Bruna Bagnato, Université de Florence, Italie.