
Inlassable arpenteur des territoires, et penseur infatigable des formes urbaines, Jean-Christophe Bailly s'est demandé "comment une ville se souvient d’elle-même et comment, en se souvenant, elle revit ce à quoi elle a rêvé. Et comment, en rêvant encore, via les passants qui lisent, relisent et corrigent sans fin le texte de ses rues et de ses espacements, elle s’accomplit comme forme vivante. Comment aussi cette forme entre continûment en conflit avec les obsessions d’un pouvoir qui ne rêve, lui, que d’espaces conformes et dévitalisés, voués au seul commerce et mis en coupe réglée par le culte du monumental, de la patrimonialisation ou par celui des grands objets architecturaux." Dans La ville en éclats (La Fabrique), il entremêle, entre souvenirs et récits, l’expérience concrète de la ville et une analyse critique de ce qui lui arrive depuis qu’elle n’est plus la ville-monade où, il y a peu encore, les flâneurs pouvaient se croire chez eux. "Il faut rendre compte de ce qui reste ouvert et mesurer les chances d’une conception de la ville qui, sans nostalgie, irait au-devant de ceux qui la font vivre plutôt que de tabler sur les réflexes de ceux qui n’ont d’autre but que de la contrôler." Fabula vous offre de découvrir le sommaire et lire un extrait… ou à voir la vidéo de présentation… Rappelons la parution en 2023 de L’Apostrophe muette (Macula) consacré aux portraits du Fayoum, et en 2024 de Temps réel (Seuil, Fiction & Cie), essai de consitution du poème, et signalons la réédition aux éd. C. Bourgois du Parti-pris des animaux.