Imaginaires et imageries des lieux de fictions littéraires : appropriations et adaptations intermédiales et spectaculaires, XIXe-XXIe s. (Arras & Montpellier)
Imaginaires et imageries des lieux de fictions littéraires : appropriations et adaptations intermédiales et spectaculaires (XIXe-XXIe siècles)
13 novembre 2025 à l’Université d’Artois
11 mars 2026 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3
Organisé par Marion Brun (UPVM3), Marie-Astrid Charlier (UPVM3/IUF)
et Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois)
Lors de la sortie en salles des adaptations des Trois mousquetaires (2023) et du Comte de Monte-Cristo (2024) d’Alexandre Dumas par Martin Bourboulon, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière respectivement, la critique, la presse et les spectateurs ont salué le traitement spectaculaire des lieux des fictions romanesques dans des décors monumentaux travaillés par Stéphane Taillasson, primé aux Césars (2024). Ces adaptations donnent littéralement “lieu(x”) à des médiations in situ qui mettent les lieux de la fiction littéraire, puis ceux de sa nouvelle traduction médiatique, sous les feux de la rampe : ainsi des escape-games, jeux de piste et de chasse au trésor à Paris ou bien à Étretat, “sur les pas de Lupin”, dans le sillage du lancement du Lupin de Netflix. Il faut dire que les médiations culturelles et touristiques sont favorables aux lieux dans un contexte où l’immersivité, portée par la réalité virtuelle, les effets spéciaux, se développe. Dans les industries culturelles et créatives, ces médiations sont prisées et alimentent des “injonctions” façonnant notre culture visuelle et matérielle à partir d’adaptations audiovisuelles tirées des oeuvres littéraires classiques, particulièrement nombreuses et attirantes, en France notamment. Cet engouement pour les lieux de fictions littéraires doit être replacé dans une histoire longue de la représentation intermédiale et de l’adaptation en régime médiatique, du XIXe siècle à nos jours. Adaptations théâtrales et plus largement scéniques, affiches artistico-publicitaires, cartes postales, livres illustrés, nombreuses sont les pratiques qui, tout au long du XIXe et du XXe siècles, participent à ce qu’on peut appeler une culture visuelle du lieu littéraire.
Le colloque projeté se donne ainsi un triple objectif :
- combler un vide historiographique,
- constituer les lieux de fictions littéraires en objet d’étude à part entière,
- appréhender ce dernier sur le temps long, sous ses multiples formes créatrices et médiatiques, enjeux et pratiques en remontant aux sources des phénomènes relevés pour étudier la fixation, les évolutions et les constantes des imaginaires et des imageries sensibles et tangibles qui les traduisent dans les représentations intermédiales des lieux de fictions littéraires.
De fait, rares sont les travaux consacrés aux lieux de fictions littéraires en tant que tels, sous l’angle de leur adaptation et/ou de leur médiation sur différents supports imprimés et audiovisuels. Souvent renvoyés à une fonction de décor à l’arrière-plan, au décoratif, voire à un certain décorum, par exemple autour du motif romantique, symboliste et fin de siècle du château, du palais ou de l’hôtel particulier, ou encore de la mansarde bohème, les lieux ont souvent aussi été “réduits” à un répertoire limité de types de lieux et aux fonctions qu’on leur associe (fonction dramatique ou symbolique, en particulier dans le roman ou au théâtre). Toutefois, les lieux du réalisme ont fait l’objet d’un traitement singulier qui a contribué à mettre en valeur des problématiques d’ordre poétique et esthétique dans les études littéraires, en particulier sous l’impulsion des travaux de Philippe Hamon sur la description, sur l’architecture et l’image dans la culture visuelle et matérielle que le XIXe siècle a instaurée et à la faveur des études sur les supports nées dans le sillage du “material turn”. Le colloque propose de revenir sur la lecture fonctionnaliste des lieux de fictions littéraires (simple décor ou élément dramatique majeur) pour proposer de nouvelles pistes d’analyse parmi lesquelles : approche matérialiste des lieux – comme le propose Marta Caraion à propos des objets dans Comment la littérature pense les objets ; approche socio-économique (techniques, matériaux utilisés, contraintes diverses…) ; approche écocritique et politiques culturelles (patrimoine/matrimoine et patri/matrimonialisation, articulation du littéraire à une réflexion sur l’environnement et l’écologie, notamment autour du “plein air” et de l’in situ) ; approche médiapoétique qui s’attache à l’importance du support dans l’analyse des représentations médiatiques des lieux de fictions littéraires. Loin d’être exhaustives, ces quelques pistes témoignent néanmoins de l’intérêt d’une réflexion plurielle sur ce phénomène culturel qui, depuis le début du XIXe siècle, crée une littérature hors du texte, parfois hors du livre, et, ce faisant, pose une question de fond sur ce qu’est la littérature, ce qu’elle peut et ce qu’on en fait.
Organisé de façon bipartite selon une logique historique, médiatique et esthétique, le colloque est construit comme un voyage dans le temps et les espaces de la fiction pour, tout d’abord, remonter aux XXe et XXIe siècles. À Arras, le 13 novembre 2025, on traitera le sujet sous l’angle des supports audiovisuels, numériques et technologiques (cinéma, télévision, séries, plateformes, jeux vidéos, réalité virtuelle, IA) ; à Montpellier, le 11 mars 2026, on abordera ensuite le sujet sous l’angle des supports imprimés (dessin, photographie, presse illustrée, images publicitaires et touristiques, affiches, cartes postales…) et des adaptations scéniques et artistiques (théâtre, beaux-arts, etc.).
Sans se limiter aux éléments dégagés, les propositions pourront s’inscrire dans les axes proposés ci-dessous, de manière éventuellement transversale et complémentaire.
Réseaux, supports, espaces de diffusion, de circulation, de réception : pourquoi et comment un même lieu est-il approprié dans un autre contexte de création au point de constituer, peut-être, une caractéristique métonymique de l’oeuvre (le château d’If pour Monte-Cristo, Yonville pour Madame Bovary, les collines pour Pagnol…) ? quels sont les acteurs impliqués (le romancier qui adapte son texte au théâtre, en illustrations, au cinéma ; un metteur en scène, un artiste dans le milieu des sociabilités artistiques ?) quels circuits professionnels, artistiques et médiatiques sont engagés (décorateur, réalisateur, metteur en scène, conservateurs du patrimoine, spécialistes de l’auteur, professionnels du tourisme…) ? des genres et des lieux, des courants littéraires, des types d’adaptation se prêtent-ils particulièrement à ces circulations (voir le roman d’aventures et le texte de théâtre adaptés à la scène, au cinéma, en visite théâtralisée sur site comme chez Pagnol) ? Quels sont les enjeux sociaux et économiques de cet “enrichissement” des lieux à travers les remédiations en chaîne dont ils font l’objet (franchise, tourisme, merchandising littéraire…) en termes d’axiologie et de valeurs (dévaluation symbolique en termes de légitimité, à cause d’une forme de standardisation et de banalisation du lieu dans des médias et des créations populaires à succès, contrepartie d’une valorisation économique et d’une circulation sociale élevées) ? Il pourra être également question du “dépaysement” d’une œuvre hors de ses lieux et réseaux de création, en évoquant les adaptations à l’étranger, particulièrement hollywoodiennes (le “Nautilus” dans l’adaptation de Disney, en 1954, façonne l’imagerie spectaculaire du submersible, par exemple), ou les mises en scènes qui choisissent de décaler le lieu scénique hors de son contexte d’origine. Certaines œuvres peuvent-elles se penser hors de leurs lieux de fiction originelle sans dénaturer leur sens (Normandie de Flaubert, Bretagne du roman médiéval arthurien) ?
Spectacularisation, dramatisation, narrativisation, symbolisation, redéfinition… et effets sur la réception des lieux : modalités du passage à l’image sensible de la représentation textuelle du texte : selon quels procédés de visualisation le lieu-texte prend-il forme comme lieu-image ? Retient-on de lui des aspects pittoresques, spectaculaires, dramatiques, une dimension anecdotique tirée du récit, une dimension symbolique et mythique ? Le passage à la scène et à l’écran n’induit-il pas, par définition, une spectacularisation de la représentation du lieu qui excède la portée du lieu dans le texte d’origine ? L’illustration dessinée est-elle plus portée à verser dans le pittoresque et l’anecdotique que la photographie, documentaire et réaliste (voir le débat qui oppose Verne et Hetzel sur la nature des illustrations des romans ?) Quels effets l’imagerie sensible du lieu joue-t-elle sur la réception chez le lecteur, le spectateur, le visiteur, comme l’imagerie associée aux représentations du personnage : déception, identification accrue, imagination stimulée ? En quoi la redéfinition des lieux permet-elle de relancer l’interprétation d’une œuvre, de réinventer sa réception?
Historicisation et périodisation de la représentation des lieux dans les fictions littéraires, les adaptations et créations qui en dérivent. Peut-on identifier des phénomènes de mode, des effets d’aubaine, des moments charnière, de rupture et d’émulation, des effets de sérialisation, d’échos dans la circulation des imaginaires et des imageries étudiées par rapport à une innovation esthétique, technique, médiatique, une commémoration, un changement d’horizon d’attente lié à une tendance culturelle de fond ? Par exemple, le succès de tel ou tel décorateur de théâtre au XIXe siècle implique-t-il une certaine uniformisation des décors – correspondant à sa “patte” – par-delà la diversité des œuvres littéraires adaptées ? Qu’en est-il des tendances en termes de décoration intérieure qui circulent dans la presse spécialisée, les cartes postes, puis les émissions TV et les fictions audiovisuelles tous azimuts : sont-elles suivies dans les adaptations d’œuvres littéraires et créent-elles une certaine homogénéité, à un moment t, dans la médiation des lieux de fiction littéraire ? Autrement dit, chaque époque aurait-elle sa façon de représenter les lieux de fiction littéraire ? Ce projet de périodisation peut aussi se construire à l’échelle monographique : en quoi les imageries des lieux d’une œuvre peuvent-elles évoluer ? Pensons par exemple à la représentation des landes dans Thérèse Desqueyroux entre l’adaptation cinématographique de Georges Franju et celle de Claude Miller.
Enjeux méthodologiques, archivistiques, herméneutiques, disciplinaires : comment étudier cet objet pluridisciplinaire ? à partir de quelles (res-)sources ? dans quelles disciplines ? en collaboration avec quels acteurs culturels, touristiques, patrimoniaux, artistiques ? quel lexique employer et comment caractériser les différentes modalités d’adaptation (transposition, condensation, collage, dérivation…) ? quels effets de sens les adaptations des lieux ont-elles sur l’interprétation et la réception du texte-source, des créations qui s’en inspirent selon qu’on déplace la focale de l’analyse de l’action et du personnage à celle du lieu de l’action : pensons, par exemple, au “balcon” shakespearien dans la “scène du balcon”, chez Roxane, dans Cyrano de Bergerac de Rostand, adapté à l’écran comme tel par Rappeneau (1990), balcon-escalier de l’établissement parisien où Jeanne, habilleuse, travaille dans une scène méta-théâtrale dans Edmond de Michalik (2016 sur scène, 2018 en long-métrage), balcon-échafaudage, balcon de château, balcon d’immeuble (en vignette publicitaire, carte postale, mises en scènes diverses)… Aussi ces effets de sens auraient-ils une incidence sur les grilles méthodologiques à adopter pour analyser ces lieux diffractés au carrefour de plusieurs disciplines (études théâtrales, cinématographiques, visuelles, sémiotique, histoire littéraire, histoire culturelle et matérielle…). Cette ouverture permettra, enfin, de réfléchir aux axiologies culturelles engagées entre low et high culture, canon, classiques et littératures populaires au prisme d’un objet de recherche largement laissé dans l’ombre à ce jour, mais que nous croyons privilégié.
Les approches abordant le sujet sur le temps long, de manière pluridisciplinaire justement, mais aussi comparative, sur un plan international ou intermédial sont les bienvenues.
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Modalités de soumission
Les propositions de communication comporteront un titre provisoire, un résumé précisant problématique, méthodologie et corpus (300 à 500 mots) et l’intitulé de l’axe dans lequel s’inscrit la proposition, ainsi qu’une biographie succincte de l’auteur ou de l’autrice (indiquant le statut et les informations institutionnelles). Elles seront à adresser à Marie-Astrid Charlier (marie-astrid.charlier@univ-montp3.fr), Marion Brun (marion.brun1@univ-montp3.fr) et Marie-Clémence Régnier (mclemence.regnier@univ-artois.fr) par mail aux formats .pdf et .docx avant le 2 décembre 2024. Les réponses seront apportées au printemps 2025.
Le colloque fera l’objet d’une publication dans un ouvrage collectif illustré. Le séminaire “Au bonheur des valeurs” conduit par D. Saurier et M.-C. Régnier permettra de préparer la réflexion engagée lors de séances programmées entre février et juin 2025 (voir annonce à venir sur Fabula).
Cet événement se déroulera en deux temps à l’université d’Artois le 13 novembre 2025 et à l’université Paul-Valéry Montpellier 3 le 11 mars 2026.
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Comité scientifique
Julie Anselmini, Université de Caen Normandie
Carole Aurouet, Université Gustave Eiffel
Anne Besson, Université d’Artois
Pierre Beylot, Université Bordeaux Montaigne
Pénélope Dechaufour, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Mélissa Gignac, Université de Lille
Agathe Giraud, Université d’Artois
Anaïs Goudmand, Sorbonne Université
Martine Lavaud, Université d’Artois
Marine Le Bail, Université Toulouse Jean Jaurès
Matthieu Letourneux, Université Paris Nanterre
Roxane Martin, Université de Lorraine / IUF
Raphaëlle Moine, Université Sorbonne Nouvelle
Anne Reverseau, Université catholique de Louvain
Éléonore Reverzy, Université Sorbonne Nouvelle
Delphine Saurier, Audencia Nantes
Valérie Stiénon, Université Sorbonne Paris Nord / IUF
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Bibliographie sélective
Kiene Brillenburg Wurth, ‘The Material Turn in Comparative Literature: An Introduction’, Comparative Literature, 70(3), 2018, pp. 247-49
Luc Boltanski et Arnaud Esquerre, Enrichissement : une critique de la marchandise, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », 2017.
Marta Caraion, Comment la littérature pense les objets. Théorie littéraire de la culture matérielle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2020.
Pierre-Jean Foulon, L'illustration du livre en France de 1870 à 1918, Morlanwelz, Musée royal de Mariemont, coll. « Monographies du Musée royal de Mariemont », 10, 1999.
Gérard Genette, Figures III, Paris, Seuil, 1972.
Anthony Glinoer, « La bohème chez elle. Étude sur l’imaginaire de l’intérieur bohème », Romantisme n° 168 (2/2015), pp. 61-69, Armand Colin, http://www.revues.armand-colin.com/lettres-langues/romantisme/romantisme-ndeg168-22015-interieurs/boheme-elle-etude-limaginaire-linterieur-boheme
Jean Gribenski, Véronique Meyer, Solange Vernois (dir.), La Maison de l'artiste : construction d'un espace de représentations entre réalité et imaginaire (XVIIe-XXe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Art et Société », 2007.
Philippe Hamon, La Description littéraire, Paris, Macula, 1991.
¾, Expositions, Littérature et architecture au XIXe siècle, Paris, Corti, 1995.
¾, Imageries, littérature et image au XIXème siècle, Paris, Corti, 2001
N. Katherine Hayles, ‘Translating Media: Why We Should Rethink Textuality’, The Yale Journal of Criticism, 16(2), 2003, pp. 270-71, 275.
Vincent Jouve, « Espace et lecture : la fonction des lieux dans la construction du sens », Cahiers de Narratologie, n° 8, 1997, 177-191
Vincent Jouve, Alain Pagès (dir.), Les lieux du réalisme: pour Philippe Hamon : études. Aéronautes de l'esprit.
Guy Larroux, Le Réalisme et ses lieux, Paris, Classiques Garnier, coll. « Études romantiques et dix-neuviémistes », 2020
Lucie Alexis, Sébastien Appiotti et Éva Sandri (dir.), « Les injonctions dans les institutions culturelles », Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n° 20-3, 2019
Roxane Martin, La Féerie romantique sur les scènes parisiennes (1791-1864), Paris, Champion, 2007.
Stéphane Michaud, Jean-Yves Mollier et Nicole Savy, « Usages de l'image au XIXe siècle : colloque », Paris, Musée d'Orsay, 24-26 octobre 1990 / [organisé par la] Société des études romantiques et dixneuviémistes [et la] Société d'histoire de la Révolution de 1848 et des Révolutions du XIXe siècle », Paris : Créaphis, 1992.
Estelle Rivier-Arnaud, «« Du balcon de Roxane à celui de Juliette »», Shakespeare en devenir [En ligne], Espace libre – autour de Shakespeare, L'Oeil du Spectateur, N°9 - Saison 2016-2017, mis à jour le : 17/02/2022, URL : https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1079.
Marie-Ève Thérenty et Adeline Wrona (dir.), Objets insignes, objets infâmes, Paris, Éditions des Archives contemporaines, 2019.
Francis Vanoye, L'Adaptation littéraire au cinéma, Paris, Armand Colin, 2019.
Paul Wells, « Classic Literature and Animation: Alle Adaptations are Equal, but some are more Equal than Others », The Cambridge Companion to Literature on Screen, Deborah Cartmell and Imelda Whelehan (eds.), Cambridge University Press, 2007, pp. 199-211.
-, « ‘Thou art Translated’: Analysing Animated Adaptation », Adaptation – From Text to Screen, Screen to Text, Deborah Cartmell and Imelda Whelehan (eds.), Longond and New York: Routledge, 1999, pp. 199-213.
Nicole Wild, Décors et costumes du XIXe siècle, t. II, Paris, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, 1993.
Sitographie
Rapport « Les adaptations cinématographiques et audiovisuelles d’œuvres littéraires », 26 juin 2023, https://www.cnc.fr/cinema/etudes-et-rapports/etudes-prospectives/les-adaptations-cinematographiques-et-audiovisuelles-doeuvres-litteraires_1980274#:~:text=Le%2026%20juin%202023%2C%20le,la%20SCELF%20et%20le%20CNC.
Journée d’étude : Châteaux de pierre et de larmes (4 février). Société des études romantiques