L’habitude veut que le goût soit le sens par lequel nous connaissons la beauté et jouissons des belles choses. Dans Goût. Le savoir du plaisir, le plaisir du savoir nouvellement traduit par les éditions Asinamali, Giorgio Agamben met à nu, derrière l’imperturbabilité apparente de cet adage, l’ampleur d’une fracture qui divise sans appel le sujet. À la jonction entre l’acte de connaissance et l’expérience du plaisir, entre la recherche d’une vérité et la jouissance du beau, le goût semble être lié à un savoir que l’on ne sait pas et à un plaisir dont on ne jouit pas. Le philosophe montre comment les théories du goût sont venues reformuler la question fondamentale de la théorie de la connaissance : qui est le sujet du savoir ? Qui sait ?
(Illustr. : Maarten van Heemskerck, 1498-1574, Adam et Eve, c.1550, dét., Musée des Beaux-Arts de Strasbourg)