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Appels à contributions
Jeunesse et vieillesse au théâtre (revue Théâtres du Monde, n° 35)

Jeunesse et vieillesse au théâtre (revue Théâtres du Monde, n° 35)

Publié le par Marie Berjon (Source : Marc Lacheny)

Appel à contributions pour la revue Théâtres du Monde, n° 35 (2025)

 « Jeunesse et vieillesse au théâtre »

Le numéro 35 (2025) de la revue avignonnaise Théâtres du Monde sera consacré au sujet « Jeunesse et vieillesse au théâtre ».

Présentation du numéro

Le CNRTL définit la jeunesse comme la « période de la vie entre l’enfance et l’âge mûr chez l’homme » et ajoute que le terme désigne également « le fait d’être jeune, d’être peu avancé en âge ». Par contraste, le terme « vieillesse » désigne la « période de la vie succédant à l’âge mûr que l’on situe actuellement chez l’homme à partir de l’âge de soixante-cinq, soixante-dix ans », ainsi que la « période ultime de la vie plus ou moins bien vécue par une personne en fonction de son état physique ou mental ».

            Jeunesse et vieillesse constituent aujourd’hui, dans le contexte d’une augmentation de l’espérance de vie et du vieillissement des sociétés[1], à la fois un enjeu de société majeur et un sujet de débats – économiques, sociaux, politiques, culturels, esthétiques – de première importance. Il ne surprendra donc guère que ces deux thèmes intrinsèquement liés traversent l’histoire des arts et de la littérature, en particulier le théâtre, de l’Antiquité à nos jours. Pour ce qui est de l’Antiquité, il suffira de citer ici le De senectute de Cicéron ou les comédies d’Aristophane qui campent (cf. Pisthétairos dans Les Oiseaux) de nombreux vieillards lubriques et exploitent largement les infirmités des vieillards, utilisées comme des ressorts comiques, notamment dans Les Guêpes[2]. 

Le théâtre donne ainsi à voir sous de multiples formes – comique, tragique, tragicomique – les rapports dialectiques entre jeunesse et vieillesse. Au sein de ces diverses représentations, l’on mentionnera tout particulièrement les personnages types dont regorge le théâtre comique (italien et français, mais aussi anglais, autrichien, etc.), comme le personnage du jeune premier et surtout de la jeune première, dont le public attendait qu’elle fût belle, docile et romantique, à l’instar de la célèbre poétesse et comédienne italienne de la commedia dell’arte Isabella Andreini (1562-1604) ; les jeunes amoureux, tantôt ingénus, tantôt prompts à railler et à duper les vieillards ; le type comique du vieillard amoureux enfin, très présent dans la farce à la française et la comédie italienne, généralement ridicule (l’amour étant le propre de la jeunesse, tout vieillard amoureux paraîtra inévitablement ridicule aux spectateurs !), tels que Cassandre, le dottore ou l’illustre Pantalon de la commedia dell’arte, vieux barbon constamment épris de jeunes filles, auquel on peut ajouter Géronte dans Le Menteur de Corneille, autre barbon imbécile et toujours berné, ainsi que leurs nombreux avatars sur les scènes comiques. À l’inverse, les pères, comme Don Diègue ou le vieil Horace chez Corneille, ainsi que les vieux rois ne sont guère enclins à l’amour. Plus près de nous, le théâtre de Beckett est traversé par un « monde de vieillards » prenant au début la forme de personnages clownesques, avant de céder la place à une réflexion métaphysique sur la mort dans les pièces tardives[3]. Ces quelques exemples, qui nous mènent de l’antiquité au théâtre moderne en passant par la commedia dell’arte et le théâtre classique, montrent déjà la permanence d’un intérêt pour les thèmes de la jeunesse et de la vieillesse au théâtre.           

            Ce nouveau volume de Théâtres du Monde invite à découvrir comment les divers auteurs ici traités s’emparent de ces rapports, sans cesse renouvelés, entre jeunesse et vieillesse au théâtre.

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Les propositions de contribution sont attendues pour le 15 août 2024 (une réponse sera donnée dans les meilleurs délais, au plus tard début septembre).

Les contributions elles-mêmes sont attendues pour le 15 décembre 2024. 

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[1] Cf. Germanica n° 50 (2012) = L’écriture de la vieillesse dans la littérature allemande contemporaine, textes réunis par Bernard Bach.           
[2] Voir Simon Byl, « Le vieillard dans les comédies d’Aristophane », L’Antiquité Classique n° 46-1 (1977), p. 52-73.           
[3] Voir Marie-Claude Hubert, « Beckett : un monde de vieillards », Recherches & Travaux n° 86 (2015), p. 45-53.