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“Bill Griffith : de Zippy à Nancy — Dada, bande dessinée biographique, minimalisme vulgaire, et vice versa…” (Bordeaux)

“Bill Griffith : de Zippy à Nancy — Dada, bande dessinée biographique, minimalisme vulgaire, et vice versa…” (Bordeaux)

Journée d’étude organisée à l’Université Bordeaux Montaigne par l’UR CLIMAS, mardi 25 janvier 2025.

Bill Griffith, né William Henry Jackson Griffith en 1944, fait partie de la vague d’auteurs de la bande dessinée underground américaine dont les ambitions artistiques de jeunesse subirent de plein fouet un choc esthétique et existentiel irréversible en découvrant les comix de Robert Crumb à partir de 1967. Abandonnant son projet de devenir le nouveau Jackson Pollock, Bill Griffith renonça à la peinture abstraite en faveur de l’illustration satirique et des comix. Après avoir placé en 1969 quelques bandes dessinées dans le bimensuel new-yorkais East Village Other et le magazine pornographique Screw, il s’installa l’année suivante à San Francisco, qui était devenu depuis deux ans la Mecque des comix underground.

La trajectoire créative de Bill Griffith est exceptionnelle autant par sa richesse que par sa longévité. Dès les début des années 1970, on lui doit, outre de nombreuses histoires courtes publiées ici et là comme c’était la norme dans l’édition underground, la co-création avec Jay Kinney de Young Lust (8 numéros parus, 1970-1993). Cette série pastichant sur le mode satirico-érotico-pornographique les romance comics omniprésents dans les kiosques depuis l’après-guerre, aussi pudibonds que foncièrement machistes, fut un des creusets où évolua la première génération d’auteurs underground (dont Justin Green, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Diane Noomin, Kim Deitch, Paul Mavrides, entre autres) puis à partir des années 1980, la nouvelle vague de la bande dessinée alternative (Phoebe Gloeckner, Harry S. Robins, Carol Lay, Jennifer Camper, Daniel Clowes, Charles Burns, Terry LaBan, Lloyd Dangle).

En 1973-1974, Griffith fut un des co-fondateurs de Cartoonists Co-op Press — aux côtés de Kim Deitch, Jerry Lane, Jay Lynch, Willy Murphy, Diane Noomin et Art Spiegelman. Cette coopérative d’auto-édition, gérée depuis son appartement, avait été imaginée comme une alternative par rapport aux maisons d’édition existantes (Print Mint, Apex Novelties, Last Gasp, etc.). Cartoonists Co-op Press dura moins de deux ans mais publia une liste d'auteurs de premier ordre (S. Clay Wilson, R. Crumb, Aline Kominsky, Trina Robbins, Leslie Cabarga, Justin Green, Ted Richards, Gary Hallgren, Lee Marrs, Jim Osborne, Spain Rodriguez).

Pour Griffith, néanmoins, le véritable morceau de bravoure éditorial de la décennie fut le lancement en 1975 d’Arcade, The Comics Revue, sous une direction partagée avec Art Spiegelman. Ce magazine, qui ambitionnait d’être la réponse de l’underground au Playboy de Hugh Hefner, ne connut que sept numéros et disparut après un an et demi d’existence. Malgré son échec, ii constitua une entreprise artistique et éditoriale marquante destinée à ouvrir la voie, dans les années 1980, à des publications alternatives de haute volée comme le RAW de Françoise Mouly et Art Spiegelman et le Weirdo de R. Crumb.

Bill Griffith est le père d’un des personnages emblématiques de la bande dessinée underground américaine : Zippy the Pinhead, inspiré du monstre de foire microcéphale Schlitzie qui apparaissait dans le film de Todd Browning Freaks (1932). Éternellement vêtu d’une robe mission (en anglais : muumuu) jaune à gros pois rouges et de grosses chaussures de clown blanches, Zippy, qui ne souffre en fait d’aucune arriération mentale, porte sur le monde un regard caractérisé par une alternance de coq-à-l’âne et d’aphorismes sans queue ni tête (par exemple : « Toute vie est un méli-mélo de Républicains et de viande ! » / "All life is a blur of Republicans and meat!"), ainsi qu’une fascination sans limite pour les objets les plus triviaux de la culture populaire, la sauce piquante pour tacos et les biscuits fourrés au chocolat Ding Dong (comme Griffith l’expliquait en 1989 dans le documentaire de Ron Mann Comic Book Confidential : “Zippy choisit les aliments en fonction de leur emballage tape-à-l’œil et de la liste de conservateurs au dos du paquet”). Griffith met en scène depuis un demi-siècle un personnage défiant toute catégorisation autre que dadaïste, surréaliste, absurde – un hurluberlu environné d’une famille aussi déjantée que lui (sa femme Zerbina, son fils Fuelrod et sa fille Meltdown), d’une identité secrète de super-héros occasionnelle (Z-man) et de faire-valoir tout aussi décalés, à commencer par Griffy, double râleur du dessinateur, et de temps à autre, Dieu lui-même.

Après des apparitions sporadiques dans divers titres contre-culturels, Zippy devint en 1976 le protagoniste d’une bande hebdomadaire dans le Berkeley Barb, puis grâce au Rip Off Press Syndicate co-fondé par Gilbert Shelton, dans d’autres revues underground. En 1986, Zippy adopta un périodicité quotidienne en entrant dans le catalogue de King Features Syndicate (dans plus de 200 journaux de par le monde dans les années 1990). Bien que les caractéristiques narratives de Zippy le situent aux antipodes des « règles » commerciales et éditoriales de la bande dessinée de presse américaine, Griffith a construit à travers ce personnage inclassable une bande dessinée culte s’adressant à un public en décalage culturel flagrant avec l’Amérique moyenne mais en même temps suffisamment volumineux pour assurer la pérennité commerciale du strip, dont témoignent plus de vingt recueils publiés en librairies entre 1981 et 2013.

Depuis 2015, Griffith a également publié trois romans graphiques atypiques témoignant d’une maîtrise narrative remarquable. Dans Invisible Ink: My Mother’s Secret Love Affair with a Famous Cartoonist (Fantagraphics, 2015) [Secret de famille. Une histoire écrite à l'encre sympathique (Delcourt, 2016)], il raconte sa quête/enquête pour reconstituer son histoire familiale après avoir découvert l’histoire d’amour clandestine que sa mère avait entretenue avec son patron quand Bill et sa sœur étaient enfants. Nobody's Fool: The Life and Times of Schlitzie the Pinhead (Abrams ComicArts, 2019) [Tête d’épingle (Presque Lune, 2020)] retrace la biographie réelle, mouvementée et fréquemment cruelle de Schlitzie (1901-1971), le microcéphale  qui fut un phénomène de foire durant toute sa vie et inspira Zippy. Le dernier paru, Three Rocks: The Story of Ernie Bushmiller: The Man Who Created Nancy (Abrams ComicArts, 2023) [Trois rochers, à paraître chez L’Apocalypse en 2025], est un tour de force narratif dans lequel Griffith raconte la biographie du cartooniste américain Ernie Bushmiller en entremêlant le récit de sa vie à celui de ses personnages de papier, Nancy et Sluggo. Selon le critique d’art James Hoberman, Bill Griffith a réalisé avec Three Rocks une ode à la gloire du « minimalisme vulgaire » dont Ernie Bushmiller fut toute sa carrière durant un praticien remarquable, sans jamais en être conscient (cf. J. Hoberman, « Vulgar Minimalism: Bill Griffith’s Three Rocks and the Cult of Nancy », Artforum April 2024).

Griffith entretient une proximité de longue date de la bande dessinée expérimentale. On peut signaler le Zippy-Scope (1980), petit boîtier illustré présentant “The Enigmatic Donut”, une récit muet de Zippy en 287 cases, ou encore “The Plot Thickens”, publié dans RAW #3 (1981), feuillet de deux pages dans lequel chacune des onze bandes successives comprend une case de plus que la précédente. Le corpus qu’il a publié depuis 1969 – aussi bien autour de Zippy que les pages rassemblées dans les recueils parus chez Fantagraphics Griffith Observatory (1993) et Bill Griffith Lost and Found 1969-2003 (2011) – inclue des éléments graphiques et narratifs qui illustrent une approche réflexive de la narration graphique en permanente évolution.

Bill Griffith est largement méconnu en France, à l’inverse de ses contemporains Robert Crumb, Gilbert Shelton et Art Spiegelman. Et pourtant, il a été un des piliers de la révolution artistique et créative qu’inaugura la bande dessinée underground américaine, aussi bien à la charnière des années 1960 et 1970 que dans les décennies suivantes, durant lesquelles a émergé une bande dessinée alternative explorant des contrées narratives et graphiques sans cesse renouvelées. En France, sa visibilité  a longtemps été minimale, avec de très brèves incursions dans Surprise en 1976, L’Écho des Savanes et BD l’hebdo de la B.D. en 1978, Métal hurlant en 1981, Psikopat en 1985 et une interview dans VIPER en 1984. Aucun éditeur français n’a jamais pris le risque de publier de recueils de Zippy, tant le personnage et les récits où il est mis en scène apparaissent à première vue enfreindre toutes les règles qui permettent à une bande dessinée d’être un « succès » commercial. Par voie de conséquence, il est resté largement invisible sur le radar de la bédéistique française — à l’exception d’une mention rapide dans un article de Thierry Groensteen à propos de l’héritage d’Alfred Jarry dans la bande dessinée [« Ubu… et bulles », Neuvième Art n° 12 (janvier 2006)].

L’ambition de cette journée d’étude est de poser les bases d’une connaissance et d’une reconnaissance de l’apport de Bill Griffith à la bande dessinée américaine, underground puis alternative, au cours du dernier demi-siècle. Les intervenant.e.s pourront s’intéresser à toutes les facettes de l’œuvre de Bill Griffith depuis la fin des années 1960, notamment (mais non exclusivement) :

-       Zippy : sa diffusion et sa réception ; sa filiation artistique avec Jarry, le dadaïsme, le surréalisme, le nonsense ; le pinhead comme instrument de métaphore sur l’exclusion, l’inclusion, le consumérisme, la normalité/anormalité ; réflexivité et parodie, etc.

-       Les autres personnages fétiches de Griffith : Griffy, Mr. Toad, Claude Funston, etc.

-       Bill Griffith, chef de projet éditorial : Young Lust (1970-1993) and Arcade, The Comics Revue (1975-1976)

-       Bill Griffith, éditeur: Cartoonists Co-op Press (1973-1974) et les auteurs/trices qui y ont été publiés

-       Bill Griffth, romancier graphique

-       Bill Griffth, dessinateur

-       Bill Griffith et l’humour : Dada, Jarry, absurde et non-sens, etc.

-       Bill Griffith, méta-cartooniste.

 

La journée d’étude se déroulera à l’Université Bordeaux Montaigne le mardi 28 janvier 2025, en présence de Bill Griffith. La langue de travail sera l’anglais.

Merci d’adresser pour le 30 septembre 2024 au plus tard vos propositions d’intervention sous la forme d’un texte en anglais de 250 mots maximum accompagné d’une courte notice bio-bibliographique (100 mots max.) à :

Jean-Paul Gabilliet <jnplgabilliet@orange.fr>

Jean-Christophe Menu <meder@wanadoo.fr>

Jean-Pierre Mercier <jean-pierre.mercier40@orange.fr>

 

Indications bibliographiques

Sources primaires (anglais)

Zippy books (selection)

- Zippy Stories. Berkeley: And/Or Press, 1981. San Francisco: Last Gasp, 1984. 

- Nation of Pinheads. Berkeley: And/Or Press, 1982. Reprinted, San Francisco: Last Gasp, 1987. (Zippy strips, 1979–1982)

- ZIPPY: Special 2-in-1 Issue. San Francisco: Last Gasp, 1982.

- Pointed Behavior. San Francisco: Last Gasp, 1984. (Zippy strips, 1983–1984)

- Are We Having Fun Yet? Zippy the Pinhead's 29-Day Guide to Random Activities and Arbitrary Donuts. New York: Dutton, 1985. Reprinted, Seattle: Fantagraphics, 1994. 

- Pindemonium. San Francisco: Last Gasp, 1986. (Zippy strips, 1985–1986)

- King Pin: New Zippy Strips. New York: Dutton, 1987. (Zippy strips, 1986–1987)

- Pinhead's Progress: More Zippy Strips. New York: Dutton, 1989. (Zippy strips, 1987–1988)

- From A to Zippy: Getting There Is All the Fun. New York: Penguin Books, 1991. (Zippy strips, 1988–1990)

- Zippy's House of Fun: 54 Months of Sundays. Seattle: Fantagraphics, 1995. (Color strips, May 1990 - September 1994)

- Zippy and Beyond: A Pinhead's Progress - Comic Strips, Stories, Travel Sketches and Animation Material. San Francisco: Cartoon Art Museum, 1997.

- Zippy Quarterly (dix-huit numéros, de janvier 1993 à mars 1998)

- Zippy Annual: A millennial melange of microcephalic malapropisms and metaphysical muzak. ("Vol. 1", "Impressions based on random data".) Seattle: Fantagraphics, 2000. 

- Zippy Annual 2001. ("Vol. 2", "April 2001 - September 2001".) Seattle: Fantagraphics, 2001. 

- Zippy Annual 2002. ("Vol. 3", "September 2001 - October 2002".) Seattle: Fantagraphics, 2002. 

- Zippy Annual 2003. ("Vol. 4", "October 2002 - October 2003".) Seattle: Fantagraphics, 2003. 

- Zippy: From Here to Absurdity. ("Vol. 5", "November 2003 - November 2004".) Seattle: Fantagraphics, 2004. 

- Type Z Personality. ("Vol. 6", "December 2004 - December 2005".) Seattle: Fantagraphics, 2005.

- Connect the Polka Dots. ("Vol. 7", December 2005 - August 2006".) Seattle: Fantagraphics, 2006. 

- Walk a Mile in My Muu-Muu. Seattle: Fantagraphics, 2007. 

- Welcome to Dingburg. Seattle: Fantagraphics, 2008. 

- Ding Dong Daddy from Dingburg. Seattle: Fantagraphics, 2010. 

- Zippy the Pinhead: The Dingburg Diaries. Seattle: Fantagraphics, 2013. 

Non-Zippy books

- "Get Me a Table Without Flies, Harry": Travel Sketches. Seattle: Fantagraphics, 1990.

- Bill Griffith Lost and Found 1969-2003. Seattle: Fantagraphics, 2011.

- Invisible Ink: My Mother’s Secret Love Affair with a Famous Cartoonist. Seattle: Fantagraphics, 2015.

- Nobody's Fool: The Life and Times of Schlitzie the Pinhead. New York: Abrams ComicArts, 2019.

- The Buildings Are Barking: Diane Noomin in Memoriam. Seattle: Fantagraphics, 2023.

- Three Rocks: The Story of Ernie Bushmiller: The Man Who Created Nancy. New York: Abrams ComicArts, 2023.

Sources primaires (en français)

BD l’hebdo de la B.D.  

n° 33 bis (19 mai 1978) – “Les problèmes sociaux des crapettes” (4 pages)

n° 37 (16 juin 1978) – “Crapette paranoïa” (1 page)

n° 39 (30 juin 1978) – “Un divan au soleil” (4 pages)

n° 43 (28 juillet 1978) - Couverture

n° 49 (8 septembre 1978) - “Un paradis de cinglé revisited” (10 pages)

n° 51 (22 septembre 1978) – “L’observatoire de Griffith” (1 page)

L’Écho des Savanes

n° 37 (janvier 1978) – “Les barjos mystiques” (1 page), “Les flippés” (1 page)

n° 38 (février 1978) – “Problèmes sociaux chez les crapauds” (4 pages)

Métal hurlant

N° 64 bis Spécial Hollywood (juin 1981) – Supplément inséré Sordides Scandales – “Tallulah Bankhead” [signé Griffhead] (1 page), “Les leçons de piano rapportent gros à Liberace” [signé Grifface] (4 pages)

Psikopat 

n° 1 (janvier 1985) – “A l’étranger” (1 page)

n° 2 (février 1985) – “A l’étranger” (1 page)

Surprise

n° 2 (mai 1976) – “Porno-graphie” (8 pages)

 Albums

Secret de famille. Une histoire écrite à l'encre sympathique (Delcourt, 2016)

Tête d’épingle (Presque Lune, 2020)

Trois rochers (L’Apocalypse, à paraître en 2025)

 

Sources secondaires (en anglais) par ordre chronologique

1978

- Cascade Comix #4 – “An Anthology by Griffith”, p. 8-9.

- Cascade Comix #5 – “Bill Griffith : An Interview”, p. 4-7, 12.

1984

- Bruce Sweeney, “Bill Griffith”, Comics Interview #8 (Feb. 1984), p. 29-37

- “Bill Griffith” [Interview en français], VIPER n° 11 (juillet 1984), p. 71-72.

1987

- “Bill Griffith” interview in Gary Groth and Robert Fiore (eds.), The New Comics (Berkley Books, 1988), p. 167-179.

1993

- Gary Groth, “The Bill Griffith Interview”, The Comics Journal 157 (March 1993), p. 50-98.

- "Bill Griffith" p. 62 in The Comics Journal, no. 162 (Oct. 1993)

1994

- R. C. Harvey, “Griffy and Zippy. Forty and Counting”, Cartoonist PROfiles, No. 101 (March 1994), p. 34-43.

- Bill Mason, "Griffith Observed: The Art of Bill Griffith" The Comics Journal, no. 170 (Aug. 1994), p. 49-52.

1999

- Carolyn Battista, “Q&A/Bill Griffith; Exploring The State With Zippy and Griffy”, The New York Times July 11, 1999, section CN p. 14-15.

2001

- Gary Groth, "Six Guys. Just Six Guys in a Hotel Room: The Industry's Most Influential Creators Talk Art and Craft with Gary Groth" [Group interview with Bill Griffith, Kim Deitch, Seth, Charles Burns, Joe Sacco] The Comics Journal 234 (June 2001), p. 60-76.
2003

Comic Book Artist vol. 2 #1 (July 2003) :

- Arcade color cover gallery 63-64

- The Story of Arcade, The Comics Revue 65-66

- John B. Cooke (interview),Lifeboat: Art Spiegelman and Arcade, the Comics Revue” 66-77

- John B. Cooke (interview), “Bill Griffith: An American Life”, 78-90

- Arcade, The Comics Revue Index 91

2008

- Alex Dueben, “Is Bill Griffith Having Fun Yet? Cartoonist talks "Zippy"”, CBR.com Oct. 6, 2008

https://www.cbr.com/is-bill-griffith-having-fun-yet-cartoonist-talks-zippy/

2012

- Ira Brooker, “Interview with Bill Griffith, creator of Zippy the Pinhead” Irabrooker.com Jan. 2, 2012.

https://irabrooker.com/2012/01/02/interview-with-bill-griffith-creator-of-zippy-the-pinhead/

- Literary Kicks – Alan Bisbort, “Visions of Zippy: A Talk With Bill Griffith.”

https://litkicks.com/billgriffith/

- Gary Panter, “Questions for Griffy”, TCJ.com March 21, 2012

https://www.tcj.com/questions-for-griffy/

2015

- Michael Limnios, “Prolific cartoonist Bill Griffith talks about the underground comix of the 60s & 70s, music and Zippy”, blues.gr June 3, 2015.

https://blues.gr/profiles/blogs/prolific-cartoonist-bill-griffith-talks-about-the-underground

- Chris Mautner, “I Had Moments Where I Just Broke Down Crying”: An Interview with Bill Griffith, TCJ.com November 23, 2015

https://www.tcj.com/i-had-moments-where-i-just-broke-down-crying-an-interview-with-bill-griffith/

2018

- Alan Bisbort, « Bill Griffith : The View from his Comix Observatory” Please Kill Me, Aug. 29, 2018. https://pleasekillme.com/bill-griffith/.

2019

- Ty Burr, “Believe it or not, cartoonist Bill Griffith says, ‘Zippy the Pinhead’was based on a real person.” Boston Globe, March 14, 2019. 

https://www.bostonglobe.com/arts/2019/03/14/bill-griffith-real-person-behind-zippy/gU1ZdDGvC8RtUWN9RwA2RJ/story.html

- Mark Newgarden, “Are We Long-Form Yet?: A Chat with Bill Griffith.” TCJ.com - 
https://www.tcj.com/are-we-long-form-yet-a-chat-with-bill-griffith/

2023
- Chris Barsanti, “What We Talk About When We Talk About 'Nancy': PW Talks with Bill Griffith.” publishersweekly.com
https://www.publishersweekly.com/pw/by-topic/authors/interviews/article/92717-weird-at-the-con-pw-talks-with-bill-griffith.html

- “Bill Griffith Interview: Talking About Nancy and THREE ROCKS”, comicsgrinder.com, 2023 Aug. 22.

https://comicsgrinder.com/2023/08/22/bill-griffith-interview-talking-about-nancy-and-three-rocks/

- John Kelly, “Bill Griffith on Love, Loss and the Lives of Ernie Bushmiller and Diane Noomin.” TCJ.com
https://www.tcj.com/bill-griffith-on-love-loss-and-the-lives-of-ernie-bushmiller-and-diane-noomin/

- Lawrence Cosentino, ''Nancy' gives me pure pleasure.’ Bill Griffith discusses his new graphic novel, ‘Three Rocks’, CityPulse 7 December 2023.

https://www.lansingcitypulse.com/stories/nancy-gives-me-pure-pleasure,80361

- Lawrence Cosentino, Love for three rocks: Cartoonist Bill Griffith’s obsession with Ernie Bushmiller and ‘Nancy’, CityPulse 7 December 2023.

https://www.lansingcitypulse.com/stories/love-for-three-rocks-cartoonist-bill-griffiths-obsession-with-ernie-bushmiller-and-nancy,80243

2024

- Clare Byrne, “Zippy Cartoonist, East Haddam Resident, Bill Griffith Turns 80.” CT Examiner 25 January 2024.

https://ctexaminer.com/2024/01/25/zippy-cartoonist-east-haddam-resident-bill-griffith-turns-80/