Lecturae Ciceronis 2025 - Les Lettres Ad Brutum entre politique, rhétorique et philosophie (Lille)
Lecturae Ciceronis 2025 - Les Lettres Ad Brutum entre politique, rhétorique et philosophie
Université de Lille, 20-21 mars 2025
Au sein de l’imposante correspondance rédigée par Cicéron ne subsistent que vingt-six lettres échangées avec M. Iunius Brutus, qui s’échelonnent du 1er avril au 27 juillet 43, alors que se déchaîne la lutte politique et militaire entre les partisans des Césaricides et leurs adversaires. L’histoire de la sélection, de l’organisation et de la transmission de ces épîtres fut extrêmement mouvementée : comme la correspondance Ad Quintum, le corpus Ad Brutum pâtit notamment de transpositions et de pertes de feuillets dans l’archétype. Si l’authenticité de certaines lettres fut mise en doute par Érasme, qui les qualifiait de declamatiunculae, d’autres érudits étendirent leurs critiques à l’ensemble du recueil en appuyant leur démonstration sur des arguments d’ordre lexical, stylistique, historique ou idéologique. L’on admet aujourd’hui qu’une telle controverse était infondée ; toutefois, l’on s’interroge régulièrement sur le statut des épîtres I, 16, de Brutus à Cicéron, et I, 17, de Brutus à Atticus, qui par leur virulente critique de l’Arpinate présentent des similitudes avec l’Inuectiua in Tullium du Pseudo-Salluste. Leur insertion dans le corpus est en tout cas ancienne, puisque Plutarque en fait mention dans la Vie de Brutus.
Quoique moins étudié que l’échange épistolaire entre Cicéron et son frère Quintus ou, a fortiori, son ami Atticus, le corpus Ad Brutum constitue pourtant un recueil passionnant, tant par la complexité philologique de sa composition que par la tension dramatique des événements qu’il relate, de la défaite d’Antoine devant Modène à la mort des consuls Hirtius et Pansa, de la défection de Lépide au retour sans cesse reporté de Brutus à Rome. Quant à la détermination de la conduite à tenir envers Octavien, figure centrale dans ces lettres, elle suscite de vifs débats entre les deux correspondants. Le corpus ne fait pas droit qu’à des analyses politiques, cependant. On y perçoit l’écho non seulement de réflexions philosophiques, à l’occasion de la consolation adressée à Brutus après la mort de son épouse Porcia, mais aussi de discussions d’ordre rhétorique, à propos de l’éloge décerné par Brutus, pourtant tenant d’une prose atticiste, aux discours d’attaque contre Antoine qu’avait prononcés Cicéron à l’automne 44, ces Philippiques issues d’un nouveau Démosthène. Telles sont quelques-unes des facettes de ce recueil à la fois riche et dense, ultime témoignage épistolaire légué par Cicéron, qui meurt quelques mois plus tard.
Consacré au corpus épistolaire Ad Brutum, ce colloque s’inscrit dans la nouvelle série de conférences lancée en 2024 par laSociété Internationale des Amis de Cicéron (SIAC) : les Lecturae Ciceronis. L’objectif de ces Lecturae est de rassembler des chercheuses et des chercheurs non sur un thème cicéronien mais sur une œuvre cicéronienne pour en proposer la lecture la plus approfondie possible, en croisant des approches et des méthodes diverses : histoire du texte, étude des sources, étude du contexte, lecture analytique au plus près du texte, analyses lexicales ou synthèses théoriques. L’enjeu premier des Lecturae est d’offrir pour l’œuvre considérée à la fois un état de l’art et des pistes permettant une approche renouvelée, dégagée des a prioriet redonnant aux textes ses différents niveaux de sens. Après passage devant le comité de lecture, les textes présentés à l’occasion de ces Lecturae Ciceronis pourront être publiés dans le numéro 2025, IX, 2 de Ciceroniana on Line, entièrement consacré aux lettres Ad Brutum et à paraître en décembre 2025.
Pour cette deuxième Lectura Ciceronis, qui se tiendra les 20 et 21 mars 2025 à l’Université de Lille, le comité scientifique accepte toutes les propositions d’intervention consacrées aux lettres Ad Brutum dans les domaines évoqués ci-dessus, et plus particulièrement sur l’histoire du texte, la dimension politique, les enjeux rhétoriques et l’utilisation de la philosophie. Les interventions pourront consister en des lectures analytiques de passages représentatifs du texte ou en des présentations synthétiques plus générales.
Les propositions de communications d’une page maximum doivent être adressées, accompagnées d’un bref CV, au comité scientifique avant le 15 septembre 2024, par le biais du site https://adbrutum.sciencesconf.org Les communications, d’une durée de 30 minutes, pourront être présentées en allemand, anglais, espagnol, français, italien, latin et portugais.
Important : s’ils souhaitent pouvoir participer à la publication issue du colloque, les intervenants retenus devront être en mesure de remettre leur article rédigé selon les normes de la revue COL au plus tard le 15 juin 2025.
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CONSEIL SCIENTIFIQUE – COMITÉ DE LECTURE :
Sophie Aubert-Baillot (Université de Lille), Andrea Balbo (Università di Torino), Thomas Bénatouïl (Université de Lille), Julien Dubouloz (Aix-Marseille Université), Alessandro Garcea (Sorbonne Université), Charles Guérin (Sorbonne Université), Carlos Lévy (Académie des Inscriptions et Belles Lettres), Ermanno Malaspina (Università di Torino), Gernot Müller (Universität Bonn), Peter Osorio (University of Maryland).
COMITÉ D’ORGANISATION :
Elisa Della Calce (Università di Torino), Simone Mollea (Università di Torino), Beatrice Barilotti (Université de Lille), Maryam Hasnaoui (Université de Lille).