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Séminaire 1800 :

Séminaire 1800 : "Écritures plurielles du moment 1800 : graffitis, affiches, monuments" (Paris Est Créteil & en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : Stéphanie Genand)

Écritures plurielles du moment 1800 : graffitis, affiches, monuments

Parmi les bouleversements majeurs de la littérature du moment 1800 figure la notion même de « littérature » : au moment même où G. de Staël la consacre et lui confère une dimension extensive dans le traité capital qu’elle publie à charnière des siècles – la littérature y désigne désormais « tout ce qui concerne […] l’exercice de la pensée dans les écrits » –, l’écrit littéraire se redéfinit aussi dans ses gestes et dans ses supports. Des auteurs qui choisissent les pierres ou les murs de Paris pour leurs textes, à l’image de Rétif de la Bretonne dans Mes inscriptions (1779-1785) aux fictions qui rêvent de machines capables de graver des caractères sur la peau chez Sade ou Révéroni Saint-Cyr, écrire se confond plus que jamais avec inscrire ou graver.

Cette profonde mutation, analysée par l’ouvrage majeur de Sophie Lefay (L’Éloquence des pierres. Usages littéraires de l’inscription, Garnier, 2015), s’accélère avec la Révolution et revêt alors une dimension politique : les affiches, notamment celles d’Olympe de Gouges, transforment le placard en action immédiate sur les consciences. L’espace public devient alors tout entier signe et trace des affrontements idéologiques. Chateaubriand ouvre la 2e partie de ses Mémoires d’outre-tombe sur le spectacle, lors de son retour en France, des « murailles [sur lesquelles] étaient barbouillées ces inscriptions républicaines déjà vieillies : Liberté, Fraternité ou la Mort. Quelquefois on avait essayé d’effacer le mot Mort, mais les lettres noires ou rouges reparaissaient sous une couche de chaux » (II-13). Ces écrits hors du livre et parfois même hors du texte imprimé seront au cœur de cette 13e séance du séminaire 1800 : que nous disent-ils de la production littéraire de cette époque et de la langue ou du style imposés par ces affiches ou ecs lettres tracées sur les murs ? Comment articulent-ils l’urgence d’agir sur le temps et le consentement à l’éphémère qu’ils impliquent ?

Programme

14h : Stéphanie Genand (Université de Paris Est Créteil, LIS) : Introduction

14h15 : Laurent Cuvelier (Université de Tours, CETHIS) : « ‘Un cours de morale, de politique et de littérature’. Réflexivités sur les affiches parisiennes du moment 1800 ».

Discussion

15h15 : Cyrielle Girot (Université d’Orléans, POLEN/ UPEC, LIS) : « Le Tableau de Paris, une écriture de la rue ? »

Discussion, pause

16h30 : Emmanuel Fureix (UPEC, CRHEC) : « Pratiques du graffiti au cours du XIXe siècle français : perspectives de recherche ».

Discussion

17h30 : fin des travaux.