
Périphérie(s) dans les imaginaires et les récits latino-américains contemporains (revue Amerika)
Périphérie(s) dans les imaginaires et les récits latino-américains contemporains
Appel à contributions pour la revue Amerika. Mémoires, identités, territoires (Rennes 2)
Ce numéro provient d’une problématique traitée lors d’une journée d’études réalisée au sein du CELLAM en 2022, dans laquelle il a été tenté de définir ce que sont aujourd’hui les marges et les périphéries dans les imaginaires, les récits, les sciences humaines et les divers champs culturels des Amériques.
En effet, si le XXe siècle a vu, dans la plupart des pays latino-américains, une tentative de définition d’une norme culturelle (prenant ou non la suite de la période coloniale, et intégrant ou non les éléments de l’histoire pré-hispanique), des contre-cultures, cultures périphéries et cultures des confins vont s’affirmer et se réaffirmer. La numérisation, au début du XXIe siècle, a accéléré le mouvement. Cependant, qu’est-ce qu’une culture ou une création périphérique ? Comment définir et représenter la marginalité ?
Dans une conception binaire de l’espace, il faudrait bien entendu opposer à cette périphérie et à ces marges les notions de normes et de centre. Centre des pays (des mégalopoles comme Mexico, Lima ou Buenos Aires, par exemple), norme importée des cultures européennes/anglo-saxonnes, normes dictées par un État qui se veut détaché de l’ordre post-colonial et qui pourtant, d’une certaine manière, y est encore. Car si l’on pousse la réflexion plus avant, l’Amérique Latine n’est-elle pas perçue vulgairement comme une vaste périphérie, soit des États-Unis, soit de son ancienne métropole européenne ? L’on ne peut qu’accepter ce paradoxe : les périphéries sont mouvantes et ce qui est considéré comme un centre par les uns n’est qu’une marge pour les autres. Et ce qui est considéré comme contre-culturel ou underground aujourd’hui peut devenir mainstream demain ou faire partie du canon culturel normatif.
Dans une perspective qui embrasserait l’étude des représentations narratives (littératures, fiction télévisuelle, cinéma, bande-dessinée), la géographie culturelle et l’analyse des moyens de production littéraire et culturels (espaces de création et de médiation artistiques et littéraires, projets éditoriaux), nous souhaiterions interroger les axes suivants :
- Qu’est-ce que la marginalité dans les littératures des Amériques contemporaine ? Comment définir ce qui n’est pas normatif ? Comment le représenter ? Qu’est-ce qui fonde la marginalité d’un objet culturel ? Mettre en perspective la marge/la périphérie lorsque l’on vient du centre, n’est-ce pas, d’une certaine manière, perpétuer les stéréotypes qui y sont liés ? Quels sont les moyens de transcender les clichés ?
- Le poids des capitales et/ou des mégalopoles dans certains pays latino-américains peut avoir contribué à une hypercentralisation des instances de l’économie culturelle (structures éditoriales, médias nationaux, lieux de médiations culturelles…) et, à l’inverse, à une marginalisation des zones plus périphériques. Quelles politiques culturelles pour les zones périphériques ? Quels stratégie pour les créateurs et créatrices qui en sont issus ?
- Quelles relations avec le passé pré-colonial et colonial ? Définir une part de la société comme marginale/périphérique, n’est-ce pas là la manifestation d’un racisme latent ou d’un mépris de classe, qui remonterait aux origines de chaque communauté ? Comment faire figurer ces tensions entre centre et norme, marge et périphéries dans une œuvre de fiction narrative ?
- Quelle est la place de certains genres littéraires/narratifs, tels que le policier ou la science-fiction dans le canon latino-américain ? Occupent-ils encore une place périphérique et secondaire, ou bien ont-il conquis les narrations mainstream ? Quelles ont été les évolutions du canon durant ces cinquante dernières années ? Le récit de genre ou sériel (feuilletons, bande dessinée ou fiction télévisuelle) peuvent-ils être encore considérés comme interdépendants et périphériques de ceux d’autres aires culturelles (francophone ou anglophone?) ?
D’autres axes, en lien avec ces problématiques, peuvent faire l’objet d’une proposition, que nous étudierons attentivement.
Nous sommes également intéressés par des articles pour nos rubriques Mélanges, Entretiens, Varia/Opinions et Comptes-rendus. Les consignes aux auteurs quand à la présentation des articles pourront être trouvées ici.
Les résumés devront être adressés à l’adresse suivante : cellam-amerika@univ-rennes2.fr. Ils devront avoir une longueur maximale de 250 mots et comporter cinq mots-clés, ainsi que le nom de l’auteur et son affiliation universitaire. Les résumés et les articles devront être dans l’une des quatre langues d’Amerika : anglais, espagnol, français ou portugais. Il est préférable de soumettre les résumés dans la langue de l’article et en anglais.
Le calendrier de remise sera le suivant :
1er février 2024 : remise des résumés
15-20 février 2024 : réponse du comité éditorial
1er avril 2024 : remise des articles pour évaluation
Fin juin-début juillet 2024 : publication du numéro
De los límites a los márgenes. Periferia(s) en los relatos e imaginarios
contemporáneos latinoamericanos
Este número proviene de una problemática tratada durante una jornada de estudios realizada en el CELLAM en 2022, en la cual se ha tratado de definir lo que son los márgenes y las periferias hoy día en los imaginarios, los relatos, las ciencias humanas y los campos culturales de las Américas.
Nos parece ahora interesante explorar un aspecto colindante, el de la representación de los márgenes y de las periferias en estos mismos campos culturales. De hecho, si el vigésimo siglo vio, en la mayoría de los países de Latinoamérica, como se trataba de definir una norma cultural (que tomaba o no el relevo del período colonial, integrando o no elementos de la historia prehispánica), aparecieron también de manera cada vez más afirmada contraculturas y culturas periféricas. Con la digitalización, acaecida a principios de nuestro siglo, se notó una fuerte aceleración del movimiento. Cabe entonces preguntarse qué es una cultura periférica/marginal, así como buscar la manera que permitiría definirla. Otra cuestión primordial es saber cómo (y por quiénes) se pueden representar estas corrientes.
En una concepción algo binaría del espacio social, geográfico y creativo, obviamente se tendría que oponer a márgenes las nociones de normatividad y de centralidad. Centros históricos de los países (megalópolis literarias y culturales como lo son la Ciudad de México, Buenos Aires o Lima, entre otras), normas narrativas y temáticas importadas de las culturas europeas/anglosajonas o dictadas por un Estado que se proclama desvinculado del orden post-colonial pero que, de cierta manera, sigue utilizando sus principales conceptos… Si reflexionamos de manera más global, Latinoamérica se puede percibir como una inmensa periferia, sea de los Estados Unidos o de sus antiguas metropolíes europeas… Y podemos añadir esta paradoja: las periferias son movedizas y lo que es central para unos se convierte en margen para otros. Lo que es contra-cultural o underground hoy pueden convertirse en mainstream mañana al integrar la cultura normativa.
En una perspectiva que abrazaría el estudio de las representaciones narrativas
(literaturas, ficción televisual, cine, cómic, videojuegos, etc.), la geografía cultural y
el análisis de los medios de producción cultural (espacios de creación y de mediación artística y literaria, proyectos editoriales), nos interesaría analizar los siguientes ejes:- ¿Qué es la marginalidad en la literatura de las Américas contemporánea ? ¿Cómo
definir lo que no es normativo? ¿Cómo representarlo? ¿Qué es lo que define la marginalidad de un objeto cultural? Poner en perspectiva márgenes o periferia, cuando se proviene del centro, ¿no es una manera de perpetuar clichés y estereotipos? ¿Cómo trascenderlos?
- El peso de las capitales y/o de las megalópolis en ciertos países latinoaméricanos puede haber contribuido a una hipercentralización de las instancias de la economía cultural (estructuras editoriales, medios de comunicación naturales, lugares de mediaciones culturales…) y, a lo opuesto, a una marginalización de las zonas periféricas. ¿Cuáles son las políticas culturales que se generan en estos territorios? ¿Cuáles son las estrategias para obtener visibilidad y recursos que emplean los creadores y las creadoras oriundos de estas zonas ? Cuando se proviene del centro,¿no es una manera de perpetuar clichés y estereotipos? ¿Cómo trascenderlos?
- ¿Cuáles son las relaciones de estos conceptos con el pasado pre-colonial y colonial?
Definir a parte de la sociedad como periférica o marginal puede verse como la manifestación de un racismo latente o de un clasismo que remonta a los orígenes de cada comunidad. ¿Cómo llevar a escena estas tensiones entre centro y norma, margen y periferia en obras de ficción narrativa?
- ¿ Cuál es el lugar que ocupan ciertos géneros literarios o narrativos, como la novela policíaca o de ciencia-ficción en el canon latinoamericano? ¿Siguen ocupando un lugar periférico y secundario o ya han conquistado las narraciones mainstream?Durante estos últimos cincuenta años, ¿cómo ha ido evolucionando? ¿El relato de género o serial (novela en entregas, cómics o ficción televisual) puede todavía considerarse como independiente y periférico del de otras áreas culturales y lingüísticas (anglófono, francófono, asiático)?
Analizaremos también detenidamente todas las propuestas que no entren en estos ejes pero que traten de estos temas.
Nos interesan asimismo artículos para nuestras secciones Miscelánea, Entrevistas, Varia/Opiniones y Reseñas. Las consignas para los autores en cuanto a presentación de los textos se encuentran aquí.
Los resúmenes se mandarán a la dirección cellam-amerika@univ-rennes2.fr. Tendrán que contener como máximo unas 150 palabras, cinco palabras claves, así como el nombre del autor y su afiliación universitaria. Los resúmenes y artículos tendrán que redactarse en uno de los cuatro idiomas de Amerika : español, francés, inglés o portugués. El resumen tiene que venir en el idioma del artículo y otro idioma, preferiblemente el inglés.
El calendario será el siguiente:
1 de febrero de 2024 : entrega de resúmenes
15-20 de febrero de 2024: respuesta del comité editorial
1 de abril de 2024 : entrega de los artículos para evaluación
Finales de junio/principios de julio de 2024: publicación del número
From limits to margins. Periphery(s) in stories and imaginarie Latin American contemporaries
This number comes from a problem addressed during a study day held at the CELLAM (Centre d’Études de Langues et de Littératures Anciennes et Modernes)-Rennes 2, in 2022, in which an attempt has been made to define what the margins and peripheries are today in the imaginaries, stories, human sciences and cultural fields of the Americas.
It now seems worthwhile to explore a neighboring aspect, that of the representation of the margins and of the peripheries in these same cultural fields. In fact, if the twentieth century saw, in most countries of Latin America, as it was about defining a cultural norm (which or not took over from the colonial period, whether or not integrating elements of pre-Hispanic history), also appeared increasingly affirmed countercultures and peripheral cultures. With digitalization, which occurred at the beginning of our century, a strong acceleration of the movement was noted. It is then worth asking what a peripheral/marginal culture may be, as well as looking for a way to define it. Another primary issue is knowing how (and by whom) these currents can be represented. In a somewhat binary conception of social, geographic and creative space, one would obviously have to oppose the notions of normativity and centrality to the margins.
Historical centers of the countries (literary and cultural megalopolises such as Mexico City, Buenos Aires or Lima, among others), narrative and thematic norms imported from European/Anglo-Saxon cultures or dictated by a state that proclaims itself disconnected from the post-colonial order but that, in a certain way, continues to use its main concepts. If we reflect more globally, Latin America can be perceived as an immense periphery, be it of the United States or its former European metropolises. And we can add this paradox: the peripheries are shifting and what is central for some becomes margin for others. What is counter-cultural or underground today can become mainstream tomorrow integrate normative culture.
In a perspective that would embrace the study of narrative representations
(literatures, television fiction, cinema, comics, video games, etc.), cultural geography and the analysis of the means of cultural production (spaces of artistic and literary creation and mediation, editorial projects), we would be interested in studies that contemplate the following areas:
- What is marginality in the literature of the contemporary Americas? As
define what is not normative? How to represent it? What defines the marginality of an cultural object? Putting margins or periphery into perspective, when coming from the center, is not a way of perpetuating clichés and stereotypes? How to transcend them?
- The weight of capitals and/or megalopolises in certain Latin American countries
may have contributed to a hyper-centralization of the economic bodies cultural (editorial structures, natural media, places of cultural mediations...) and, on the contrary, a marginalization of the peripheral areas. What are the cultural policies that are generated in these territories? What are the strategies to obtain visibility and resources used by creators from these areas? When you come from the center, is it not a way to perpetuate clichés and stereotypes? How can we transcend them?
- What are the relationships of these concepts with the pre-colonial and colonial past?
Defining part of society as peripheral or marginal can be seen as the manifestation of
latent racism or classism that can be found in the origins of each community. How to bring these tensions between center and norm, margin and periphery in works of narrative fiction?
- What is the place occupied by certain literary or narrative genres, such as the novel?
police or science fiction in the Latin American canon? Do they still occupy a peripheral and secondary place or have they already conquered mainstream narratives?
Over the last fifty years, how has it evolved? The story of genre or serial (novels in instalments, comics or television fiction) can still considered independent and peripheral to that of other cultural areas and linguistics (Anglophone, Francophone, Asian)?
We will also consider all proposals that do not align with these axes but that critically contemplate these topics.
We are also interested in articles for our “Miscellaneous, Interviews, Opinions, and Reviews” section. The instructions for the authors regarding the presentation of the texts are found here.
Summaries will be sent to the address cellam-amerika@univ-rennes2.fr. They will have to contain as maximum about 150 words, five keywords, and the author's name and affiliation
university. Abstracts and articles must be in one of the four American languages: English, Spanish, French or Portuguese. It is preferable to submit the abstracts in English.
The publication schedule will be as follows:
1 February 2024: submission of abstracts
February 15-20, 2024: response from the editorial committee
1 April 2024: submission of articles for evaluation
End of June-beginning of July 2024: publication of the issue
Periferia(s) nos imaginários e relatos latino-americanos contemporâneos
Este número resulta de uma problemática abordada durante um seminário realizado no CELLAM (Centro de Estudos de Línguas e Literaturas Antigas e Modernas) - Rennes 2, em 2022, no qual se tentou definir o que são hoje as margens e as periferias nos imaginários, nos relatos, nas ciências humanas e nos diversos campos culturais das Américas.
De fato, se o século XX viu, na maioria dos países latino-americanos, uma tentativa de definir uma norma cultural (seguindo ou não a época colonial e integrando ou não elementos da história pré-hispânica), as contra-culturas, culturas periféricas e culturas de fronteira afirmaram-se e reafirmaram-se. A digitalização, no início do século XXI, acelerou esse movimento. No entanto, o que é uma cultura ou criação periférica? Como definir e representar a marginalidade?
Numa concepção binária do espaço, seria necessário opor a essa periferia e a essas margens as noções de normas e centro. Centro dos países (das megalópoles como México, Lima, São Paulo ou Buenos Aires, por exemplo), normas importadas das culturas europeias/anglo-saxônicas, normas ditadas por um Estado que se quer desvinculado da ordem pós-colonial e que, no entanto, de certa forma, ainda está inserido nela. Pois, se a reflexão for levada mais longe, a América Latina não é vulgarmente percebida como uma vasta periferia, seja dos Estados Unidos, seja de sua antiga metrópole europeia? Só podemos aceitar esse paradoxo: as periferias são móveis, e o que é considerado como centro por uns é apenas uma margem para outros. E o que é considerado como contra-cultural ou underground hoje pode se tornar mainstream amanhã ou fazer parte do cânone cultural normativo.
Numa perspectiva que abrangeria o estudo das representações narrativas (literaturas, ficção televisiva, cinema, banda desenhada), a geografia cultural e a análise dos meios de produção literária e cultural (espaços de criação e mediação artística e literária, projetos editoriais), gostaríamos de questionar os seguintes eixos:
O que é a marginalidade nas literaturas das Américas contemporâneas? Como definir o que não é normativo? Como representá-lo? O que fundamenta a marginalidade de um objeto cultural? Colocar em perspectiva a margem/a periferia quando se vem do centro, não é, de certa forma, perpetuar os estereótipos a ela relacionados? Quais são os meios de transcender os clichês?
O peso das capitais e/ou das megalópoles em alguns países latino-americanos pode ter contribuído para uma hipercentralização das instâncias da economia cultural (estruturas editoriais, mídia nacional, locais de mediação cultural...) e, inversamente, para uma marginalização das áreas mais periféricas. Que políticas culturais para as zonas periféricas? Que estratégias para os criadores que delas provêm?
Quais relações com o passado pré-colonial e colonial? Definir uma parte da sociedade como marginal/periférica, não seria a manifestação de um racismo latente ou de um desprezo de classe, que remontaria às origens de cada comunidade? Como representar essas tensões entre centro e norma, margem e periferias em uma obra de ficção narrativa?
Qual é o lugar de alguns gêneros literários/narrativos, como o policial ou a ficção científica, no cânone latino-americano? Eles ainda ocupam um lugar periférico e secundário, ou conquistaram as narrativas mainstream? Quais foram as evoluções do cânone nos últimos cinquenta anos? A narrativa de gênero ou serial (folhetins, banda desenhada ou ficção televisiva) ainda pode ser considerada como interdependente e periférica em relação às de outras áreas culturais (francófona ou anglofona)?
Outros eixos, relacionados a essas problemáticas, podem ser objeto de propostas, que serão cuidadosamente estudadas.
Também estamos interessados em artigos para nossas seções Diversos, Entrevistas, Varia/Opiniões e Resenhas. As instruções para os autores sobre a apresentação dos artigos podem ser encontradas aqui.
Os resumos devem ser enviados para o seguinte endereço de e-mail cellam-amerika@univ-rennes2.fr. Devem ter no máximo 250 palavras e incluir cinco palavras-chave, além do nome do autor e sua afiliação universitária. Resumos e artigos devem ser escritos em uma das quatro línguas de Amerika: inglês, espanhol, francês ou português. É preferível enviar os resumos no idioma do artigo e em inglês.
O cronograma de envio será o seguinte:
1º de fevereiro de 2024: envio dos resumos
15-20 de fevereiro de 2024: resposta do comitê editorial
1º de abril de 2024: envio dos artigos para avaliação
Fim de junho-início de julho de 2024: publicação do número