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La violence en Afrique (Colloque Apfucc 2024, Montréal)

La violence en Afrique (Colloque Apfucc 2024, Montréal)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Benthami Khadija)

Colloque annuel de l'Association des professeur·e·s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) 2024 

Du 15 au 19 juin 2024 

Université McGill Montréal, Québec,

Canada

Appel à propositions de communications

Atelier : La violence en Afrique

Responsables de l’atelier 

 Khadija Benthami, Université de Bayreuth 

Esra Bengizi, Université de Toronto

         Notre atelier sera consacré à penser la violence en Afrique à travers une perspective interdisciplinaire. L’objectif est d’interroger les différentes manières dont ont été appréhendées des expériences de violence en Afrique : il s’agit d’aborder ce phénomène d’une manière pluridisciplinaire et de le placer dans le contexte des échanges internationaux.

             La question de la violence revêt une importance centrale au sein de la littérature africaine. Elle englobe diverses manifestations de la violence, notamment la violence politique, qui découle des répercussions du colonialisme et de l’émergence du terrorisme, la violence corporelle, la violence inhérente à l’acte d’écriture lui-même, les traumatismes, la violence internalisée, qui se manifeste à travers les séquelles psychologiques découlant des expériences de violence, parmi d’autres dimensions. Comme l’explique Michaud « La violence est ainsi assimilée à l’imprévisible, à l’absence de forme, au dérèglement absolu » (Michaud :1978 :33). L’expérience de la violence n’est pas toujours liée au physique, mais elle peut faire l’objet d’un traumatisme moral ou d’une expérience passive souvent transcrite pour exprimer une révolte qui brise une certaine homogénéité ou un ordre préétabli.

            Le terme de la violence se manifeste largement non seulement dans la production littéraire africaine et invite à développer toute une réflexion quant à son aptitude à devenir vecteur de la performance artistique et filmique. En effet, « la question de la violence est, depuis les origines, un thème majeur de la fiction africaine. Son importance tient sans doute d’abord à la place que la violence occupe dans l’expérience historique des peuples africains, à travers la traite et l’esclavage, la colonisation et la décolonisation, l’apartheid, les guerres particulièrement atroces dont certains États africains ont été le théâtre depuis 1960, les génocides. Elle s’explique aussi par une conception de la littérature qui a eu tendance pendant longtemps à mettre l’accent, dans une perspective de témoignage et de dévoilement, sur sa fonction référentielle » (Mouralis :2002 :12).

            Il serait judicieux alors de pouvoir engager des discussions critiques autour du concept de violence ou d’autres qui en découlent comme celui de la fragilité, de l’injustice etc. quelles sont les formes de la violence ? Quels types de violence peut-on identifier ? Quels facteurs contribuent à la violence ? Contre les hommes ? Contre les femmes ? Comment l’identifier ? Quel cadre théorique et épistémologique ? Comment se traduit cette expérience par le langage ? Quelle est la « langue » dans laquelle s’écrit la violence ? Quelles sont ses fonctions ? Que signifie le style et l’art dans cette perspective ? Quelles métaphores pour exprimer la violence ? Dans quelle mesure cinéma, textes littéraires et œuvres d’art contribuent à la compréhension et à l’expression de la violence ? 

            Cet atelier se veut alors l’occasion pour que ces questions soient explorées à travers différentes œuvres d’une panoplie d’écrivain(e)s et revenir sur les aspects saillants de leur écriture et leur idéologie, entre autres, Maissa Bey, Puisque mon cœur est mort, Latifa Ben Mansour, La prière de la peur, Leila Marouane, Le châtiment des hypocrites, Hannah Arendt, Du mensonge à la violence et Yves Michaud, La Violence etc. (liste non exhaustive).

            Les propositions de communications pourront, mais non exclusivement, s’inscrire dans les axes de réflexion suivant :

- Philosophies de la violence.

- Formes de la violence dans la littérature et les arts (approches thématiques, linguistiques…)

- Violence dans l’histoire, les sociétés/ les religions.

- Violence éducative.

- Mouvements de résistance.

- Violence et terrorisme

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à l’adresse suivante : africaviolence@gmail.com avant le 15 janvier 2024. Le colloque annuel 2024 de l’APFUCC sera en personne. Il se tiendra dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada et la Fédération n’offre pas de soutien pour des interventions en ligne cette année. Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des personnes responsables de l’atelier avant le 30 janvier 2024 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet. Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque 2024.

Éléments de la bibliographie :

Arendt, Hannah. Du mensonge à la violence ; essais de politique contemporaine. Le livre de Poche, 2020.

Ben Mansour, Latifa. La prière de la peur, Paris, Éditions de La Différence, 1997.

Bey, Maissa. Puisque mon cœur est mort, Paris, Éditions de l’Aube, 2003.

Broche-Due, Vigdis. Violence and Belonging: The Quest for Identity in Postcolonial Africa. Routledge, 2004.

Brun-picard, Yannick. « La violence : source de territoires » Cahiers de géographie du Québec, volume 53, numéro 150, https://doi.org/10.7202/039185a. 2009, pp. 351–368.

Butler, Judith. Precarious Life: The Powers of Mourning and Violence, Verso, 2004. pp.19-50.

Fanon, Frantz. Sociologie d’une révolution. Paris, Maspéro, 1959.

 ---------L’an V de la révolution. Paris, Maspéro, 1959.

---------Les Damnés de la terre. Paris, Maspero, 1961.

---------Pour la révolution africaine : Écrits politiques. Éditions La Découverte, 2001.

Gowrinathan, Nimmi. Radicalizing Her. Beacon Press Boston. 2021.

Lashgari, Deirdre. Violence, Silence, and Anger : Women's Writing As Transgression. Charlottesville: University Press of Virginia, 1995.

Levy, Barrie. Women and Violence. Seal Press, 2008.

Marouane, Leila. Le châtiment des hypocrites, Paris, Seuil, 2001.

Michaud, Yves. Violence et politique, Paris, Gallimard, 1978.

-------------------La Violence, Que sais-je ? 2018.

Mondoloni, Dominique (dir.), Penser la Violence, Notre Librairie, n°148, juillet-septembre 2002 Mouralis, Ben. « Les disparus et les survivants », dans Notre librairie n°148, « Penser la violence », juillet-septembre 2002.

NGALASSO, Mwatha Musanji, « Langage et violence dans la littérature africaine écrite en français », dans Notre Librairie, Paris, n° 148, 2002, pp. 72-79

QUAGHEBEUR Marc (dir), Résilience et Modernité dans les Littératures francophones, Tome 1, Bruxelles, Peter Lang, 2021.

Sommier, Isabelle. Du « terrorisme » comme violence totale ?» .Revue Internationale Des Sciences Sociales, 2002.

YEZI, A-C., Violence de l’oppression, violence dans la création. Jean Genet, Leroi Jones, Bernard-Marie, Koltès, Rapport de DEA, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 2001 (sous la direction de Jean-Michel Devésa).