Nouvelle
Actualités

"Henri Lopes, le flamboyant", par Ninon Chavoz et Anthony Mangeon (laviedesidees.fr)

Publié le par Marc Escola

10 novembre 2023 3 mn

Né en 1937 à Kinshasa, arrivé en France dès la fin des années 1940 pour ses études secondaires puis supérieures, Henri Lopes a vécu plusieurs vies, comme nombre de ses personnages de fiction. Ainsi sut-il inscrire ses pas dans ceux d’illustres prédécesseurs africains qui, à l’instar de Léopold Sédar Senghor ou de Bernard Dadié, ont conjugué une brillante carrière littéraire et un parcours politique de premier plan. Après avoir occupé d’importantes fonctions ministérielles dans son pays, il rejoignit l’UNESCO dans les années 1980 et devint finalement ambassadeur du Congo en France, de 1998 à 2016. Érigé de son vivant au rang de « classique africain », tant son œuvre était lue et enseignée dans le monde entier, le grand écrivain s’est éteint le 2 novembre 2023.

« Du côté de Katanga

On dit qu’un géant

Dans la nuit est tombé

Et l’eau qui tombe des ciels

L’eau qui tombe des fronts

L’eau qui tombe des yeux

L’eau qui coule en ondoyant

Dans le fleuve couleur de thé

Toute l’eau pleure et gémit

Dans cette nuit

Où la mort a visage de géant » [1]

C’est par ces vers en mémoire de Patrice Lumumba, Premier ministre de la république du Congo (Kinshasa) assassiné le 17 janvier 1961, qu’Henri Lopes entra en littérature, voici près de soixante ans. Certes, le jeune écrivain se détourna ensuite de la poésie – non sans avoir offert au Congo (Brazzaville) son hymne national – pour lui préférer la nouvelle (Tribaliques, 1971) puis le roman, mais ce fut bien une place de géant qu’il se tailla ainsi dans les lettres francophones. L’importance de son œuvre, où la petite histoire se mêle constamment à la grande, est attestée à la fois par l’ampleur de sa réception scolaire et académique (citons ici le volume collectif Henri Lopes : coups doubles, paru aux éditions L’Harmattan en 2021) et par l’influence discrète mais indéniable qu’il exerça sur ses contemporains et ses successeurs. […]

Lire la suite sur en-attendant-nadeau.fr…

(Photo.: Henri Lopes avec René Depestre et Jacques Chevrier ©Archives personnelles de l’auteur)