Actualité
Appels à contributions
Les identités queer et trans* dans le monde francophone (Calgary, Alberta)

Les identités queer et trans* dans le monde francophone (Calgary, Alberta)

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : Justine Huet)

Les identités queer et trans* dans le monde francophone

Date de la journée d'étude: 26 avril 2024

Comité d’organisation :

Justine Huet et Antoine Eche

Comité scientifique :

Dr. Romain Chareyron (Université de la Saskatchewan), Dr. Jeffrey Klassen (Université de la Saskatchewan), Dr. Marie-Andrée Bergeron (Université de Calgary et Dr Laurel Iber (Oberlin College)

Conférencier·x invité·x :

Sam Bourcier (Université de Lille)

La transidentité et le queer sont actuellement des sujets particulièrement sensibles, exigeant une approche multidimensionnelle tout en respectant la vulnérabilité des personnes concernées. Comme le notent Arnaud Alessandrin et Karine Espineira “[l]a transidentité [...] est un puzzle d’expériences et de scènes d’observation contradictoires [...]” (2015: 76), soulignant ainsi le caractère multiple, subjectif et contrasté du vécu des personnes trans*. Il découle d’un tel constat que les parcours de vie queer et trans* englobent une vaste gamme de créations littéraires, artistiques et médiatiques, reflétant des expériences à la fois corporelles et spirituelles. L’interprétation de ces artefacts culturels varie d’un pays francophone à l’autre, influencée par leurs positions géopolitiques distinctes et leurs histoires uniques. Nous souhaitons préciser ici que nous utilisons les termes “queer” et “trans*” pour nous référer aux personnes transsexuelles, genderqueer, intersexuelles, ainsi qu’à tout individu ne se conformant pas aux constructions binaires de genre, à la cisnormativité ou à l’hétéronormativité.

De plus, la question du pouvoir, du privilège, des inégalités économiques, de l’opposition à la formation de communautés, ainsi que l’appropriation du terme “woke” par la blanchité, tant progressiste que conservatrice, suivie de son utilisation ultérieure pour fragiliser les communautés queer et trans*, complexifient l’ensemble des débats sur les enjeux centraux des études queer et trans*. Comme le constate Ashley Mog, “Les études transgenres, tout comme les études sur le handicap, s'intéressent aux expériences corporelles vécues par les personnes qui ne correspondent pas aux normes de genre hégémoniques et à la manière dont ces personnes négocient des expériences corporelles qui se heurtent à des barrières sociétales qui ne privilégient que certains corps” (2008 - nous traduisons). Il nous apparaît donc essentiel d’adopter une approche transversale qui intègre l’apport des discours activistes (féministes, anti-capacitistes) dans le domaine de la création artistique.

L’objectif premier de cette conférence est de cultiver un espace propice à l’échange et à l’écoute, dans le but de mettre en valeur les différentes représentations culturelles des réalités queer et trans* dans le monde francophone. Nous cherchons ainsi à faciliter un dialogue riche et éclairant entre diverses approches, disciplines et régions francophones. Cette démarche vise à mieux comprendre les expériences des individus queer et trans*, ainsi que l’influence du contexte politique, socioéconomique et culturel dans le processus de création.

Les participant·x sont invité·x à soumettre des propositions de communications qui explorent les aspects suivants, sans s’y limiter :

  • Les expériences queer et trans* dans des contextes géopolitiques variés;
  • Les enjeux de pouvoir, de privilège et d’inégalités économiques au sein des communautés queer et trans*;
  • L’analyse des réactions sociétales aux mouvements « woke » et aux discours activistes;
  • L’importance des perspectives féministes et anti-capacitistes dans les études queer et trans*;

La contribution des arts, de la littérature et des médias à la compréhension des identités queer et trans*.

Les propositions de communications accompagnées d’un bref CV devront être envoyées à: Antoine Eche (aeche@mtroyal.ca) et Justine Huet (jhuet@mtroyal.ca) avant le 5 février 2024.

 

 


 
Références :

Alessandrin, Arnaud et Karine Espineira. Sociologie de la transphobie, Pessac : Maison des sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2015.

Mog, Ashley. “Threads of Commonality in Transgender and Disability Studies,” Disability Studies Quarterly, 28:4, 2008. https://dsq-sds.org/index.php/dsq/article/view/152/152

 —

Cette conférence se déroulera sur le territoire du traité numéro sept, patrie des Niitsítapi, Tsuut’ina, Ĩyãħé Nakón mąkóce, Mitchifs et Očhéthi. Sur ce territoire, le français constitue une langue coloniale et une langue officielle en contexte minoritaire.