Marie-Hélène Lafon a donné à la Bibliothèque nationale de France l’ensemble de ses manuscrits littéraires. Du Soir du chien à Histoire du fils, en passant par Joseph ou L’Annonce, tous publiés chez Buchet Chastel, ce fonds est une source précieuse pour l’étude de l’œuvre de l’écrivaine, couronnée par plusieurs prix littéraires.
Écrivaine et professeure de lettres classiques, Marie-Hélène Lafon est née en 1962 à Aurillac. Lauréate du prix Goncourt de la nouvelle en 2016 pour Histoires et du prix Renaudot en 2020 pour Histoire du fls, elle consigne depuis 25 ans, livre après livre, le monde paysan à mesure qu’il disparaît. Autrice de dix romans, de deux recueils de nouvelles et de quatre essais, Marie-Hélène Lafon a grandi dans la ferme de ses parents et n’a quitté le Cantal que pour ses études de lettres. Sa région d’origine est restée une source d’inspiration qui irrigue son œuvre littéraire, caractérisée par un exigeant travail sur la langue. De Flaubert, auquel elle revient sans cesse, elle applique le précepte : « Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore. »
Dans le fonds qu’elle donne à la BnF, et qui comprend l’ensemble de ses manuscrits littéraires, on retrouve chacune des étapes de ce qu’elle nomme ses « chantiers » : les premiers jets, écrits au crayon et au stylo dans les carnets à spirales, tous achetés à Riom-ès-Montagnes, ouverts à l’envers et dûment numérotés et datés ; puis les impressions des versions dactylographiées, corrigées de sa main et de celle de sa relectrice ; enfn les épreuves, très proches du texte publié.
Ce fonds exceptionnel rejoint au département des Manuscrits ceux d’autres grands écrivains contemporains tels qu’Annie Ernaux ou Pascal Quignard.