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Pratiques du texte pour la performance scénique (Charenton-le-Pont, France)

Pratiques du texte pour la performance scénique (Charenton-le-Pont, France)

Publié le par Marc Escola (Source : juliette.drigny@cyu.fr)

Présentation du séminaire

Le groupe « Écriture Créative en Formations » (ECF) s’inscrit dans l’axe 2 « Expériences, pratiques, acteurs dans les champs culturels et littéraires » de l’UMR Héritages : patrimoine/s, culture/s, créations/s. Il poursuit un travail d’armature théorique et critique de la recherche-création littéraire, pour répondre aux besoins des cursus en écriture créative et des chercheur-euses, étudiant-es, intervenant-es professionnel-les qui souhaitent insérer une part de création dans leurs travaux écrits. Il a pour objectif de mesurer l’incidence des questions épistémologiques et méthodologiques pour la direction de mémoires et le développement de travaux de recherche et manifestations scientifiques en écriture créative. Il vise à assurer également une diffusion des travaux déjà existants en recherche-création, à améliorer l’encadrement des mémoires associant un versant créatif et un versant réflexif et à fournir des repères théoriques et praxéologiques pour toutes les formations en écriture créative de l’université, depuis la licence et les formations tout au long de la vie, jusqu’au master et au doctorat. C’est enfin un espace de réflexion pour l’orientation stratégique à adopter pour le positionnement de la recherche en création littéraire dans les cursus doctoraux de « recherche par le projet ». D’autre part, en toute logique avec le périmètre interdisciplinaire de l’UMR Héritages, il n’a pas vocation à refermer le champ de l’écriture créative sur elle-même, comme discipline qui s’autonomiserait, mais au contraire à permettre de l’envisager comme une méthode spécifique qui puisse s’adapter à des études critiques et des « enquêtes », au sens de John Dewey, sur toutes sortes de champs disciplinaires. Plusieurs séances des deux précédentes phases de travail ont été enregistrées et sont en ligne sur le carnet Hypothèses de l’UMR (https://umrheritages.hypotheses.org/).

Argumentaire de la journée

Il était important, dans le cours de nos travaux, d’engager une réflexion sur la place du texte en lien avec la performance et la scène. La recherche-création se trouve de fait en corrélation étroite avec les travaux menés par Olivia Rosenthal et Lionel Ruffel sur « la littérature exposée ». Non seulement les écrivains contemporains sont régulièrement conviés à lire leurs textes en public et à inventer des formes de restitution sur scène, mais la création contemporaine investit volontiers la performance comme mode d’écriture, pouvant mobiliser la parole vive, l’improvisation, les différents médiums. D’autre part, d’autres arts de la scène, et en particulier la musique et la chorégraphie, revendiquent des pratiques de l’écrit, sur le plateau aussi bien qu’en préparation de la performance. Ces pratiques performatives remettent en question la domination symbolique du livre et du texte écrit : d’élément premier de la représentation scénique, le texte devient un texte-matériau (Joseph Danan), malléable, transposable dans d’autres univers de signes. Le texte peut même être absent au plateau, mais irriguer la performance, de sa conception à la représentation.
Certaines pratiques performatives invitent ainsi à remettre en cause la notion même de « texte » : de l’écrit initial, peuvent ne subsister qu’un canevas, une trame (rejoignant alors l’étymologie même du mot), ou quelques phrases écrites supports à l’improvisation. Le texte performé peut encore être tiré d’un « répertoire » collectif, la qualité de la performance ne tenant pas tant à l’originalité du matériau textuel en lui-même qu’à l’art de l’assembler ou de le monter. Comment le texte écrit pour la performance intègre-t-il des caractéristiques vouées au live ? Quelles pratiques d’écriture inventer pour des performances sans texte parlé ? En quoi la performance interroge-t-elle la définition même de texte ?

En centrant la focale sur le texte, avant ou pendant la performance, cette journée d’études organisée par Juliette Drigny et AMarie Petitjean (CY Cergy-Paris Université) a pour objet d’interroger les pratiques contemporaines du texte à la scène. Elle bénéficie d’un partenariat avec Points communs, scène nationale du Val d’Oise.



Programme

9h30 : Introduction par Juliette Drigny et AMarie Petitjean

9h45 : Eve-Marie Rollinat Levasseur (MCF Université Sorbonne-Nouvelle) : « Que reste-t-il d’une création collective ? L’éclairage de l’histoire sur la création théâtrale »

10h15 : Marie Astier (docteure en Arts du spectacle, comédienne associée au Centre Dramatique des Villages et chercheuse associée au CNCA de Morlaix) : « la fabrique du texte dans Gulliver, le dernier voyage : des ateliers d'écriture à la création d'un spectacle »

Discussion et pause

11h15 : Ulysse Caillon (CEAC/Lille) « Le texte poétique comme matériau, modèle et trace de la performance scénique dans le théâtre d’Angélica Liddell »

11h45 :  Marion Guyez (MCF en histoire et esthétiques du cirque à l'université Toulouse Jean Jaurès, équilibriste et dramaturge) « Acrobaticité du texte : corps, texte et imaginaire acrobatique »

Discussion et pause méridienne

14h : A.-Marie Petitjean (PR UMR Héritages) « Le projet de recyclerie générale du patrimoine pour les écritures performées et écriture d’écrans »

14h30 : Juliette Drigny (MCF UMR Héritages) : « "J'avais jamais lu Molière avant". Pièces perdues I, Michel » (conférence performée)

15h : Juliette Hubert (doctorante cotutelle univ. Valenciennes et Laval, Canada): « Y a-t-il un texte dans la trap ? Recyclage, originalité et cohérence des rimes dans la trap francophone » (en visio-conférence)

Discussion et pause

15h45-17h : table ronde d’artistes animée par AMarie Petitjean, avec Vanasay Khamphommala (compagnie Lapsüs chevelü), Selim-a Atallah ([cargo], poète-performeur, doctorant-e en recherche-création à CY Cergy-Paris Université), Louise de Bastier (compagnie Tous Croient Toujours)

Discussion et pause

17h30-18h : « Songs of grief (love me tender) » : Performance de Vanasay Khamphommala (compagnie Lapsüs chevelü). Hall de la MPP