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Le Temps du Roi. Peut-on écrire l’histoire de la monarchie absolue ? Le Temps valeur politique et culturelle (ENS Lyon)

Le Temps du Roi. Peut-on écrire l’histoire de la monarchie absolue ? Le Temps valeur politique et culturelle (ENS Lyon)

Publié le par Marc Escola (Source : Delphine Reguig)

Séminaire interdisciplinaire récurrent dans le cadre de l’IHRIM et du LabEx COMOD,

organisé par Delphine Reguig, Université Jean Monnet Saint-Étienne/ IUF

Ce séminaire entend contribuer à mesurer à quel point la société française, voire européenne, évolue dans un cadre idéologique et imaginaire de la temporalité lié à l’exercice de la monarchie absolue telle qu’elle s’est constituée et affermie entre 1580 et 1789. Notre régime temporel est fondamentalement différent de celui de l’âge classique mais il dérive pourtant de la manière dont le discours sur l’histoire du pouvoir monarchique a été contraint de se transformer. Dans la période encadrée par les troubles des guerres civiles et la Révolution française, l’affirmation de la monarchie absolue a mis en crise la possibilité d’écrire son histoire : la gloire du roi, garante de la paix et de la stabilité du royaume, pouvait être montrée, notamment par les arts plastiques, mais ne pouvait plus être racontée, en raison des limites épistémique, éthique et rhétorique de l’éloge.

L’échec répété de l’historiographie royale a donc déplacé les modalités discursives du récit de l’histoire du roi. Le séminaire a pour objectif de mettre au jour un discours collectif qui, en lieu et place de ce récit, a déployé un imaginaire et une politique de la temporalité. Il s’agit de décrire la constitution d’une idéologie du Temps qui tend à substituer à un établissement scientifique de l’histoire une configuration imaginaire de sa valeur. On cherchera à observer notamment comment est devenue possible l’écriture d’une histoire qui ne soit pas recueil de faits et d’événements mais fabrique de symboles et de valeurs ; mais aussi comment la société de l’âge classique a créé les outils d’une mesure non chronologique du temps et comment ce modèle d’intelligibilité a fondé notre présent. Car l’enjeu est aussi de mesurer les modalités de la transmission d’un tel modèle et la transformation d’un tel héritage pour la représentation de la temporalité comme cadre de l’exercice du pouvoir et de la vie politique.  

La séance a lieu à partir de 14h dans les locaux de l’IHRIM à l’ENS de Lyon, bâtiment Recherche, salle 4-111, et peut être suivie par visioconférence (lien sur demande à delphine.reguig@univ-st-etienne.fr) ; elle est ouverte à toutes celles et tous ceux qui peuvent trouver intérêt à la problématique explorée par le projet. 

31 mai : 

Yann Rodier (Sorbonne Université Abu Dhabi), « Pour une nouvelle épistémologie de l'Histoire. Réflexions et propositions de polygraphes sur l'écriture du Temps du Roi au XVIIe siècle. »
 
Delphine Amstutz (Sorbonne Université), « La modernité politique de Louis XIII selon Guez de Balzac et quelques libellistes contemporains »
 
Bernard Teyssandier (Université de Reims) : « Éducation royale et régimes de temporalités.  Du dauphin Louis (1601-1609) à Louis le Juste (1617) »

23 juin : 

Ulrich Langer (University of Wisconsin-Madison) : « Le roi, le repos et la tranquillité du royaume : ca. 1560 vs. ca. 1660 »
 
Sylvaine Guyot (New York University), « Temps, contretemps, syncopes. La performance du pouvoir, ou les interstices du portrait du roi »
 
Flora Champy (Princeton University) : « Les "régimes d'historicité" de Rousseau ».