Les Enfants-Cygnes suivi de La Chanson du Chevalier au cygne (d'après le ms. Paris, BnF fr. 12558). Édition bilingue. Texte établi, traduction, présentation et notes par Claude Lachet
Les Enfants-Cygnes et La Chanson du Chevalier au cygne, œuvres composées vers la fin du XIIe siècle-début du XIIIe siècle, constituent le prologue des trois plus anciennes épopées de la croisade : La Chanson d’Antioche, La Conquête de Jérusalem et Les Chétifs. Elles visent à glorifier la famille Boulogne-Bouillon en lui attribuant un aïeul mythique, surnaturel, doué de toutes les qualités physiques et morales, véritable parangon d’une chevalerie christique, digne de Godefroy de Bouillon, « l’avoué du Saint-Sépulcre », et de ses deux frères, Eustache, comte de Boulogne, et Baudouin, roi de Jérusalem.
Si le poète des Enfants-Cygnes se détourne des chansons de geste traditionnelles et rédige un conte courtois dont les éléments, merveilleux à l’origine, sont en partie rationalisés et christianisés, l’auteur de La Chanson du Chevalier au cygne offre une chanson de geste classique sur le plan formel et thématique, mais il l’enrichit de traits féeriques en un récit construit sur le schéma mélusinien avec la transgression finale de l’interdit, et d’aspects romanesques marqués notamment par le rôle déterminant des personnages féminins.
La première édition bilingue de ce diptyque, caractéristique de l’évolution du genre épique vers le merveilleux et le romanesque, retranscrit et traduit le texte du manuscrit BnF fr. 12558.