Traduit de l’allemand par Marie Bouquet.
Préface d’Edgardo Franzosini
«Que cherchaient-ils, ceux qui formèrent le premier noyau de cette communauté, préparant le terrain à ce qui deviendra le Pays de toutes les utopies, que beaucoup considèrent comme le berceau de toute la culture alternative et underground du XXe siècle? C’est ce que nous raconte Ida Hofmann dans ce livre, elle qui joua un rôle majeur dans cette aventure.» – Extrait de la préface d’Edgardo Franzosini.
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Un groupe d’artistes, d’intellectuels et d’anarchistes se rassemble en 1900 en Suisse italienne, à la recherche d’un mode de vie «plus sain et plus naturel» et le rebaptise Monte Verità. Au cours des premières décennies du XXesiècle, c’est un lieu emblématique où s’épanouissent les nouvelles utopies proposant des alternatives aux conventions sociales. De nombreux artistes y séjournent et il devient, à partir de 1913, le berceau de la danse moderne en accueillant entre autres, Isadora Duncan, Émile Jaques-Dalcroze et Rudolf Laban qui y recherchent un «propre langage de rythme et de mouvement».
Ida Hofmann, cofondatrice de cette colonie végétarienne avec son compagnon Henri Oedenkoven, témoigne dans ce récit des conditions de sa création et de la tension permanente entre idéalisme et réalité qui a caractérisé cette expérience. Elle passe en revue les principaux acteurs et actrices qui l’ont animée sans cacher les conflits internes et les désillusions qui ont émergé au fil du temps, offrant ainsi une vision complexe de leur recherche de vérité et de beauté.
Le texte est aussi une réflexion sur les aspirations humaines, le désir de liberté et l’insatisfaction que peut générer de tels idéaux. Dans une prose incisive, non dénuée d’ironie, Ida Hofmann invite le lecteur à considérer le Monte Verità comme une illustration des défis auxquels nous sommes confrontés dans notre quête d’authenticité et de sens.
Ce témoignage précieux et inédit en français révèle des affinités avec des thèmes qui agitent toujours notre présent, tels que le végétarianisme, le frugivorisme, la frugalité, le féminisme, le rapport à la nature, au corps et à la nudité.
Dans ses années de jeunesse, Ida Hofmann s’est illustrée comme professeur de piano et comme dame de compagnie en Russie, en Autriche et au Monténégro. Mais elle n’a pas hésité à prendre un nouveau départ radical au Tessin, lorsqu’elle a fondé le mythique Monte Verità.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Utopies majeures", par Anna-Livia Marchaison (en ligne le 13 décembre 2025).
Monte Verità. Vérité sans poésie d’Ida Hofmann (1864-1926), écrit et publié pour la première fois en 1906, est un récit dont la modernité ne cesse d’interpeller le lecteur contemporain. À la fois essai, récit personnel et témoignage de première main sur la création d’une colonie végétarienne au début du XXe siècle sur les rives suisses du lac Majeur, qu’elle cofonde avec son compagnon, Henri Oedenkoven, il relate les aléas du projet dans les premières années de sa création tout en cherchant à défendre la cause d’un mode de vie inédit, loin des villes et du progrès, au plus près de la nature. Une expérience humaine de vie et de pensée que l’auteure qualifie dans son récit au moyen d’une métaphore : le tourbillon.