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Événements & colloques

"Lever les yeux de l’œuvre : l’intervalle dans le dispositif d’exposition", par E. Weill-Engerer. "À intervalles : écarts et variations dans les ensembles photographiques contemporains", par N. Dietschy (Séminaire "Intervalles", Sorbonne nouvelle)

Pour cette quatrième séance du séminaire CEEI-THALIM « L’Intervalle : objets, discours, pratiques », nous accueillerons deux intervenantes. 

 La discussion sera assurée par Melina Balcazar, Maîtresse de conférences au Colegio de Mexico, chercheuse associée UMR Thalim - Université Sorbonne Nouvelle.

La séance se déroulera le mardi 14 mars 2023, de 14h à 16h, en mode hybride : en présentiel à la maison de la recherche de la Sorbonne nouvelle (4 rue des Irlandais, 75005 Paris, salle du conseil, entrée libre dans la limite des places disponibles), et sur Zoom (pour obtenir le lien, écrire à : marianne.simon-oikawa@u-paris.fr).


 
Elora Weill-Engerer, « Lever les yeux de l’œuvre. L’intervalle dans les espaces d’exposition : approches curatoriales et esthétiques »

Présentation

En partant de l’incitation de Roland Barthes à « lire en levant la tête » (1984), cette présentation propose d’analyser, à travers les exemples de plusieurs expositions paradigmatiques, la notion d’intervalle dans les pratiques curatoriales et la réception esthétique qui en est faite. Dans quelle mesure la façon dont les visiteurs lisent l’exposition dépend de la distance entre les œuvres et de leur hauteur sur les murs ? En créant des pauses ou des rapprochements, l’intervalle crée des expériences rythmiques et émotionnelles différentes, qu’il revient à la figure du curateur d’écrire. Le travail spectatoriel mène lui-même à la création d’intervalles plus ou moins régulières qui invite à prendre en compte le comportement du spectateur comme co-auteur de ce dispositif sémiotique (Véron et Levasseur, 1983). Pour désigner l’unité de signification que constitue les éléments de l’espace et le sens qu’ils véhiculent dans l’exposition, Martin Schärer propose le terme d’exposème, c’est-dire le système de communication de l’exposition en tant que signe plus cognitif que sensitif (Dictionnaire encyclopédique de muséologie, 2011). La question est dès lors de savoir si l’intervalle dans l’espace d’exposition peut entièrement reposer sur l’intellect et des règles idéales de scénographie muséale.

Bio-bibliographie

Diplômée de l’École du Louvre, de Paris 4 et de Paris 1, Elora Weill-Engerer est historienne de l’art, auteure membre de l’AICA et commissaire d’exposition indépendante membre de C-E-A. Elle développe ses recherches sous la forme d’un dialogue entre les périodes historiques, du XVIIIe siècle au contemporain, et contribue à plusieurs journaux, monographies et revues artistiques. Ses axes de recherche englobent notamment l’art tsigane contemporain et les nouveaux objets picturaux. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat en histoire de l’art sur le thème de la surprise dans la peinture française, sous la direction de Pierre Wat et est enseignante à Paris 1 et l’Ecole du Louvre.

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Nathalie Dietschy, « A intervalles : écarts et variations dans les ensembles photographiques contemporains »

Présentation 

A l’ère actuelle, caractérisée par l’abondance d’images et leur accessibilité facilitée par les outils numériques, la notion d’intervalle peut s’avérer utile afin de penser les démarches photographiques dans le régime numérique des images. Nous proposons de réfléchir aux espaces laissés entre les clichés au sein d’ensembles photographiques contemporains, d’œuvres qui se conçoivent par la quantité, et qui nécessitent une forme de tri, d’agencement ou d’ordonnancement. A partir de cas exemplaires, nous tenterons d’envisager les écarts tant d’un point de vue spatial que d’un point de vue temporel, de montrer les effets de rythme de ces espaces se situant « entre » les photographies, des espaces qui invitent aussi à reconsidérer l’unique au sein de pratiques artistiques portées par le nombre.

Bio-bibliographie

Nathalie Dietschy est professeure assistante en tenure-track à la Section d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne. Ses recherches portent notamment sur les représentations du Christ, le livre de photographie, la photographie à l’ère numérique, les pratiques de reprise, ainsi que les images générées par les machines (GAN, etc.). Elle a publié Le Christ au miroir de la photographie contemporaine (Alphil, 2016) et The Figure of Christ in Contemporary Photography (Reaktion Books, 2020), et a codirigé Le Christ réenvisagé (Infolio, 2016). Elle est l’auteure de plusieurs articles sur les rapports entre photographie, art contemporain et cultures numériques, dont « After Robert Frank’s Photobook The Americans : Remakes, Variations, and Iconoclasm » (Photographies, 2020) et « L’art de la réplique à l’ère numérique : À partir de quelques projets d’Oliver Laric » (Les Cahiers de Mariemont, 2021). Elle a également écrit pour des catalogues d’exposition, notamment pour Andres Serrano et David LaChapelle.


 
Légende de l'image © Penelope Umbrico, Screenshot 2015-11-07 18.34.11 / Pink Filter, 2015

En savoir plus sur le séminaire : https://ceei.hypotheses.org/13517