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Consolation et politique XVIIe-XXIe s. (Paris Nanterre)

Consolation et politique XVIIe-XXIe s. (Paris Nanterre)

Publié le par Marc Escola (Source : Benoît Petiet)

Consolation et politique (XVIIe-XXIe siècles)
Journée d’étude – 6 mars 2023
Université Paris Nanterre – bâtiment Paul Ricœur, salle des conseils (4e étage)
Organisation : Benoît Petiet et le groupe Litt&Phi. Avec le soutien du CSLF et de l’École doctorale ED 138.

Matin :

9h
Accueil des participants.

9h15
Introduction à la journée (Benoît Petiet, Paris Nanterre).

9h30
Geneviève Haroche-Bouzinac (Orléans) : « Aspects de la consolation dans la correspondance de Madame de Sévigné ».

10h15
Annabelle Bolot (Picardie Jules Verne) : « Renoncer au monde ? Les ambivalences de l'histoire chez Saint-Simon ».

11h15
Marc Hersant (Sorbonne Nouvelle) : « Blessures intimes et action politique dans les Mémoires pour servir à la Vie de M. de Voltaire ».

Après-midi :

14h
Blandine Poirier (Paris Cité) : « "La philosophie est d'ordinaire une consolation ou un asile" : pouvoirs et limites de la philosophie face au despotisme napoléonien selon G. de Staël ».

14h45
Agathe Novak-Lechevalier (Paris Nanterre) : « "La littérature ne sert à rien"… Houellebecq, une consolation (très) paradoxale ».

15h45
Clara Filippe (Sorbonne-Université) : « "Oh ! monsieur, dit Justine, combien ces idées sont tristes !" : quelle consolation pour la vertu malheureuse dans le monde sadien ? »

16h30
Clôture de la journée.

Le 6 mars 2023 à Nanterre aura lieu une journée d’étude consacrée aux rapports entre consolation et politique dans la littérature française. À l’origine de cette journée d’étude, une thèse en cours, qui interroge le statut de la consolation chez Voltaire (« Voltaire, une philosophie de la consolation », sous la direction de Colas Duflo), et essaie de poser la question de l’engagement – ou implication – de l’écrivain dans l’espace public, en partant de ses limites : les moments de doute, les menaces d’accablement, la tentation du retrait. Dès lors, il ne s’agit plus de déterminer les conditions de possibilité positives de l’implication, mais ses conditions de possibilité négatives, c’est-à-dire les obstacles à l’implication, et ce qui permet de les franchir. Puisque Voltaire n’abandonne pas ses combats mais attaque toujours de plus belle, ce travail postule que la consolation établit le lien nécessaire entre risques de démission et retour vers l’implication. Les conditions de possibilité d’implication se trouveraient donc sur une ligne de crête difficile entre désespoir d’une part, et abandon de l’autre. 

La journée d’étude vise à développer cette problématique pour des auteurs et autrices qui précèdent Voltaire ou qui le suivent, et qui partagent (ou non) son désir d’implication dans le monde. Elle s’articule notamment autour de deux questions. Premièrement : une littérature soucieuse du sort du monde implique-t-elle la recherche de consolations ? Deuxièmement : comment ces consolations dépassent-elles la résignation et le retrait hors du monde ? Il s’agit donc de dépasser l’idée d’une consolation comme objet d’une affaire privée, pour y voir une question politique dont se saisit la littérature. Alors qu’on place généralement la consolation dans le repli sur soi et le retrait hors du monde, la place de la consolation chez des autrices et auteurs impliqués, ou à tout le moins attentifs à leur présent, s’avère incontournable, au point de déborder le cadre religieux dans lequel elle était peu ou prou enfermée, et de connaître une sécularisation progressive. 

Resserrées autour d’un long XVIIIe siècle qui nous emmène de la fin du XVIIe siècle de Mme de Sévigné au début du XIXe siècle de Germaine de Staël (avec un saut dans le XXIe siècle), les différentes communications reprendront à leur compte la notion de consolation, pour développer des questionnements adaptés aux contextes et aux corpus dont elles se saisissent.