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Neuf comme l'Antique
Publié le par Marc Escola

"Les Grecs ne sont pas nos ancêtres", déclare l’helléniste Pierre Judet de La Combe dans un entretien avec Philippe Roger et Yves Hersant. Blasphème ? Non. Simple rappel : de renaissance en renaissance, c’est nous qui adoptons les Grecs. Sous le titre "Neuf comme l'antique", le sommaire de mars de la revue Critique vient nous le rappeler : nous vivons aujourd’hui l’une de ces renaissances. Les "langues mortes" n’ont jamais été plus menacées, les humanités classiques plus marginalisées ; la Grèce ancienne, pourtant, ne cesse de susciter des travaux qui interrogent vigoureusement notre présent politique, éthique et philosophique : Marielle Macé présente le maître-ouvrage de Frédérique Ildefonse sur la conception grecque du sujet. Marc Lebiez montre l’omniprésence d’Athènes dans nos débats sur démocratie et démagogie. Martin Rueff s’attache aux pleureuses comme à un phénomène remarquable de pérennité anthropologique. Philippe Roger évoque la Grèce de Roland Barthes dont le Mémoire sur la tragédie grecque, resté inédit, vient de paraître. Pascal Charvet commente l’imposant Tout Homère auquel a contribué, en tant que traducteur de l’Iliade, Pierre Judet de La Combe – qui répond aux questions sur cette présence de la Grèce parmi nous.

(Illustr. : Détail d’une tablette en terre cuite illustrant un enterrement en Grèce antique, avec les femmes s’arrachant les cheveux au chevet du cadavre ©Walters Art Museum)