On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l’histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre dans Le temps des féminismes préparé avec Eduardo Castillon (Grasset) un texte à la fois intime et théorique, livre d’histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l’engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd’hui nos sociétés.
L'historienne fait paraître dans le temps, au sein de la toute nouvelle collection "Épure" des P.U. de Rennes, un livre d'entretiens avec Frédéric Chauvaud : Punir et comprendre. Elle y revient sur un itinéraire et des chantiers ouverts dès les années 1970, les rencontres, les échanges et les travaux menés avec Michel Foucault ou Robert Badinter. Cette histoire pénitentiaire s'ouvre par la révolte des prisons, en France comme aux États-Unis, et montre comment la question carcérale est devenue d'actualité. Michelle Perrot pousse ensuite les portes des maisons d'arrêt et des centrales, s'intéresse aux "modèles" d'enfermement, mais aussi au "gibier pénal", c'est-à-dire aux détenus et aux prisonnières. Elle s'arrête enfin sur la séduction du fait divers qui, par la médiatisation du crime, attise le voyeurisme mais constitue aussi une entrée pour saisir l'état d'une société et la part obscure des individus. Fabula vous invite à parcourir la Table des matières… et à lire le Prélude de l'ouvrage…
Editos
Actualités
Publié le par Marc Escola