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Le siècle des objets
Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Supervisée par Philippe Hamon et Bertrand Tillier, la nouvelle livraison de la revue Romantisme s'attarde devant les "Natures mortes, objets orphelins et choses particulières". Siècle de l’industrie et du commerce, du "monde-magasin" et des grands magasins-mondes, le XIXe siècle fut peut-être celui des objets ? Bien sûr, le rapport à l’objet évolue au cours du siècle, et son statut varie selon les pratiques et les genres dans lesquels il entre en représentation : le rapport lyrique à l’objet de la poésie romantique ("Objets inanimés avez-vous donc une âme…") n’est pas le rapport maniaque à l’objet du collectionneur, type dûment enregistré par Horace de Viel-Castel (Les Français peints par eux-mêmes), illustré par Balzac (Le Cousin Pons), croqué par Robida, protégé des faussaires par Paul Eudel, moqué par Champfleury dans son « Histoire de M.T. » (1857) ou confessé par Edmond de Goncourt dans la Préface à La Maison d’un artiste (1881). Entre ces pôles se déploient toutes sortes d’inflexions qui colorent les objets, leurs usages et valeurs : Fabula vous invite à parcourir un sommaire qui est un peu une collection de collection…

Rappelons à cette occasion les récents livres de Ph. Hamon, Rencontres sur tables et choses qui traînent. De la nature morte en littérature (Droz) et de Marta Caraion, Comment la littérature pense les objets. Théorie littéraire de la culture matérielle (Champvallon), dont on peut lire sur Fabula l'introduction : "Pour une lecture matérialiste des objets en littérature"…, ainsi qu'un extrait à l'entrée "Chose" de l'Atelier de théorie littéraire : "Les objets littéraire comme pensée critique"…

Acta fabula consacrera prochainement l'un de ses dossiers critiques aux nouvelles recherches sur la culture matérielle, à l'initiative de Joséphine Vodoz : "Les objets mode d'emploi".

(Illustr. : Nature morte aux objets d’art du musée du Louvre de Blaise Alexandre Desgoffe, 1830-1901)