Appel à contributions :
Autochtonies et espaces francophones
Coordination :
Ndeye Ba, Toronto Metropolitan University, ndeye.ba@torontomu.ca
Recherches Francophones, revue électronique de l’AIELCEF, publie des dossiers thématiques sur les littératures et cultures francophones, mais aussi sur les arts. Elle publie également, en marge de ses dossiers thématiques, des textes de réflexion et des textes de création, suivant leur pertinence et leur qualité scientifiques. Elle participe ainsi au renouvellement des recherches sur les créations et les cultures francophones coloniales et postcoloniales
Pour son quatrième numéro, la revue sollicite des articles complets pour le21 février 2023, au plus tard, sur le site OJS de la revue : https://recherchesfrancophones.library.mcgill.ca/about/submissions
La longueur des articles est entre 15 et 20 pages maximum. La revue n’accepte que des textes inédits qui ne sont pas soumis ni publiés ailleurs, sauf exception motivée auprès du comité de rédaction. Tous les articles sont soumis à une double évaluation anonyme et ne sont retenus que ceux qui répondent aux exigences scientifiques, linguistiques et rédactionnelles requises. Pour plus d’information sur le protocole de rédaction, veuillez consulter le site de la revue cité plus haut.
Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la rédactrice en chef de la revue et/ou la coordonnatrice du numéro à mfaulkne@stfx.ca et ndeye.ba@torontomu.ca
Argumentaire :
Il existe une variété d’usages et de définitions du mot « autochtonie » en fonction des régions géographiques (le Canada, l’Amérique, le Pacifique, l’Afrique, les Caraïbes, etc…) et des champs disciplinaires de recherche (les arts, la sociologie, la littérature, l’histoire etc…). Selon René Lemieux, « l’“autochtonie“ dit une relation première, originelle, au territoire » (p.1). Pour l’usuel de la langue, autochtonie renvoie à une qualité, celle d’autochtone, et à un état, celui d’une personne originaire du pays qu’elle habite. Elle renvoie aussi à la réalité qui n’est pas étrangère à son propre milieu. C’est dans ce sens que le terme incorpore une dimension critique et un nouveau paradigme de lecture des relations internationales qui remettent en question aussi bien les fondements idéologiques du colonialisme européen que les rapports hiérarchisés d’une mondialisation déséquilibrée. Comment les littératures et les arts francophones représentent-ils une Histoire qui a longtemps nié la pertinence ou la prévalence du fait autochtone, local, originaire ? Si ce débat touche l’Histoire, il ramène aussi au-devant de la réflexion épistémologique ce qui définit, caractérise, spécifie l’autochtonie. Quelles sont ses expressions artistiques, ses formulations verbales et ses discours sur le monde ? Ce quatrième numéro de Recherches Francophones interroge les formes et les sens des autochtonies francophones. Les articles que nous sollicitons s’intéresseront donc aux expressions autochtones dans les espaces francophones, au nouveau paradigme de relecture de l’Histoire qu’elles induisent, à leurs esthétiques comme à leurs conceptualisations du monde.
En quoi, par exemple, l’écriture contemporaine d’une écrivaine comme Fatou Diome, qui met en scène Niodior, son île d’origine, actualise-t-elle la problématique « autochtone »? En quoi, de même, en restant dans le même contexte continental africain, le paradigme est-il valide dans un cadre discursif où il ne semble plus « nécessaire » de parler des populations d’origine, devant l’injonction du « cosmopolitanisme »? Ce numéro se propose de penser l’autochtonie en tant que paradigme qui permet de questionner l’historiographie coloniale. En ce sens, le concept va au-delà des questions afférentes aux Premières Nations, au Canada et dans le Nouveau Monde, de façon générale. Les articles recueillis devraient ainsi permettre d’élargir la problématique « autochtone » à de telles autres déterminations qui font également penser, entre autres, à une francophonie du Pacifique dans les questionnements identitaires et politiques qu’elle soulève, comme ailleurs. Dans la Caraïbe française, le terme autochtonie, en demeurant associé au vocabulaire colonial, n’est plus vécu que comme mépris envers le sujet individu local. Là, la réparation, autre paradigme concomitant, demande la modification, le changement de la vision coloniale, voire le rejet du paradigme lorsqu’il est question des Caribéens, Antillais, Martiniquais ou Guadeloupéens.
Les articles souhaités aborderont ainsi des cas d’étude ponctuels et/ou présenteront des réflexions épistémologiques, herméneutiques, heuristiques ou historiographiques. Quelques-unes des pistes et thématiques envisagées (liste non limitative) pourraient être les suivantes :
- Autochtonie et histoire, identité, francophonie
- Formes littéraires et artistiques de l’autochtonie
- Autochtonie et espace, culture, géographie, lieu, terre, territoire, Terre
- Autochtonie entre local et mondial
- Autochtonie entre discours et épistémologie
- Autochtonie, diversité, nature et patrimoine
- Autochtonie et hétérochronie
- Autochtonie et réparation
- Langues autochtones, bilinguisme, traductions, pédagogie autochtone
Les personnes intéressées doivent soumettre un article complet, qui se conforme au protocole de rédaction de la revue d’ici le 21 février 2023.
Texte cité : Lemieux, René. « Introduction au dossier "Traduction et autochtonie au Canada" ». Trahir, Septembre 2016, pp. 1-5.
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Comité scientifique
Ndeye Ba, Toronto Metropolitan University – Canada
Philippe Basabose, Memorial University of Newfoundland – Canada
Maya Boutaghou, Florida International University – USA
Adama Coulibaly, Université Houphouët Boigny d’Abidjan – Côte d’Ivoire
Jean Michel Devesa, Université de Limoges – France
Mbaye Diouf, Université McGill – Canada
Valérie Dusaillant-Fernandes, University of Waterloo – Canada
Jalel el Gharbi, Université de Manouba –Tunisie
Marcelin Vounda Etoa, Université de Yaoundé I – Cameroun
Mustapha Hamil, University of Windsor – Canada
Kumar R. Issur, Université de Maurice – Maurice
Laté Lawson-Hellu, Western University – Canada
Christine LeQuellec Cottier, Université de Lausanne – Suisse
Florina Matu, United States Air Force Academy – USA
Hassan Moustir, Université de Rabat – Maroc
Karen Pereira-Meyers, University of Eswatani – The Kingdom of Eswatani
Simona Pruteanu, Wilfrid Laurier University – Canada
Srilata Ravi, University of Alberta – Canada
Joubert Satyre, University of Guelph – Canada
Alain Viala, University of Oxford – England
Julia Waters, The University of Reading – England
Fredrik Westerlund, University of Western Finland – Finlande.