Actualité
Appels à contributions
« La mort au féminin ». Les femmes et la mort dans la culture italienne du Moyen Âge à nos jours (Paris)

« La mort au féminin ». Les femmes et la mort dans la culture italienne du Moyen Âge à nos jours (Paris)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Laura Maver Borges )

Appel à communications pour un colloque international

 « La mort au féminin » 

Les femmes et la mort dans la culture italienne du Moyen Âge à nos jours


Équipe Littérature et Culture Italiennes (ELCI, EA 1496)

Sorbonne Université, 

Paris, 11-12 mai 2023

Organisation : Frédérique Dubard de Gaillarbois, Marguerite Bordry, Laura Maver Borges, avec le soutien d’Alix Kazubek


Ce colloque s’adresse aux italianistes et aux spécialistes de l’Italie (universitaires, chercheuses et chercheurs, docteures et docteurs, doctorants et doctorantes), du Moyen Âge à la période contemporaine. Sans exclure les écrivains ou les artistes hommes, seront privilégiées les communications traitant d’autrices, d’artistes, de réalisatrices femmes en Italie.

Traditionnellement, la culture occidentale associe les femmes à la vie, et notamment à la naissance et à la génération. La différence sexuelle, entendue comme relevant de « l’ordre des choses », et fondée sur une série d’oppositions dichotomiques, compte au nombre des archétypes les plus profondément enracinés dans la culture, celui qui oppose mort et vie, violence et douceur. La capacité « féminine » à donner la vie et à la faire perdurer, par le soin, est positivement associée à la notion, fortement enracinée, de biologie, et permet un renvoi constant au corps des femmes. Dans Le Deuxième sexe, Simone de Beauvoir rappelle que « C’est par la maternité que la femme accomplit intégralement son destin physiologique ; c’est là sa vocation “naturelle” puisque tout son organisme est orienté vers la perpétuation de l’espèce ». C’est ainsi que les corps féminins sont perçus et représentés comme des canaux de passage et que les réactions féminines sont étroitement associées à des facteurs biologiques, comme nous le rappellent les couples suivants :  hystérie et utérus, hystérie et maternité, que l’on retrouve dans la psychologie freudienne. 

Ce colloque entend justement prendre le contrepied de cette posture traditionnelle pour interroger les représentations et le traitement du rapport des femmes à la mort, sous plusieurs angles et dans une perspective pluridisciplinaire, en suivant l’un des trois axes suivants :

La mort des femmes artistes et des autrices :

Si les funérailles des femmes artistes ou lettrées peuvent constituer une occasion paradoxale de leur donner une visibilité dont elles ne jouissaient pas de leur vivant, la mort des autrices peut aussi coïncider avec une perte d’intérêt pour leurs œuvres, parfois jamais rééditées avant une redécouverte critique, qui peut être plus ou moins longue à survenir, comme le montre l’exemple de Goliarda Sapienza. On peut aussi s’interroger sur le pathos de l’agonie, ainsi que sur les rites funéraires associés aux femmes, pour identifier l’existence éventuelle de spécificités genrées. De même, les nécrologies et les hommages funèbres peuvent constituer un champ d’étude stimulant, afin de déterminer si les femmes y font l’objet d’un traitement particulier. Après leur mort, sont-elles célébrées de la même façon que le serait un homme ou leur genre influe-t-il sur la façon dont leur postérité est construite ? Si la célébration du « grand homme » va de soi, peut-on caractériser une « grande femme » ? Enfin, la mort des femmes elle-même, et le regard porté sur cet événement, peuvent aussi être un fructueux terrain d’analyse.

Le rapport à la mort :

On s’intéressera à la relation entretenue par les femmes avec la mort, qu’il s’agisse de la leur ou de celle des autres, afin d’étudier la manière dont elles subissent ou donnent la mort, mais aussi la façon dont elles l’élaborent artistiquement et littérairement. Deux perspectives ressortent particulièrement de ces interrogations : 

- La mort subie, qu’elle soit naturelle ou violente, ainsi que l’élaboration du deuil. Cela permettra d’explorer aussi bien la vieillesse et les maladies « féminines », comme par exemple le cancer du sein, que la mort en couche, ou encore le féminicide.
- La mort infligée par les femmes, y compris l’infanticide et le suicide.

Les représentations de la femme morte :

Il s’agira ici de s’interroger sur l’influence que le genre exerce sur le traitement de la mort : 

- La représentation et la représentabilité des cadavres de femmes dans l’art, dans la littérature, y compris.  
- Le traitement métaphorique et/ou iconographique de la mort, notamment, par exemple, la « nature morte », genre pictural éminemment féminin au xviie siècle. 
- La perception de la mort : existe-t-il une « bonne » par opposition à une « mauvaise » mort des femmes et quelle incidence la perception positive ou négative de la mort des femmes a-t-elle dans la mémoire collective ? 


Le colloque, organisé par l’Équipe Littérature et Culture Italiennes (EA 1496), aura lieu les 11 et 12 mai 2023 à Paris. 

Les propositions de communication, en français, en italien ou en anglais (entre 300 et 500 mots) devront être accompagnées d’un bref profil biobibliographique. Elles devront être envoyées, avant le 20 novembre 2023 aux adresses suivantes :

frederique.dubard_de_gaillarbois@sorbonne-universite.fr
marguerite.bordry@sorbonne-universite.fr
laura.maver-borges@sorbonne-universite.fr

____________________________________



Call for papers

Convegno internazionale

« La morte al femminile »

Donne e morte nella cultura italiana dal Medioevo ai giorni nostri


Équipe Littérature et Culture Italiennes (ELCI, EA 1496)

Sorbonne Université, 

Parigi, 11-12 Maggio 2023

Organizzazione : Frédérique Dubard de Gaillarbois, Marguerite Bordry, Laura Maver Borges, con l’aiuto di Alix Kazubek



Questo convegno accoglierà comunicazioni di italianisti e specialisti dell’Italia, dal Medioevo al periodo contemporaneo (docenti universitari, ricercatori e ricercatrici, dottorandi e dottorande). Senza escludere gli uomini scrittori e artisti, le relazioni che si concentreranno su autrici, artiste e registe saranno particolarmente apprezzate.

Nella cultura occidentale, le donne vengono tradizionalmente associate alla vita, particolarmente alla nascita e alla generazione. La differenza sessuale, intesa come parte dell’« ordine delle cose », e fondata su una serie di opposizioni dicotomiche, fa parte degli archetipi culturali più profondamente radicati nella cultura, opponendo morte e vita, violenza e dolcezza. La capacità « femminile » di dare la vita e di farla perdurare tramite la cura è positivamente associata alla nozione fortemente radicata di biologia, permettendo costanti riferimenti al corpo femminile. Simone de Beauvoir afferma a questo proposito in Le Deuxième Sexe che: « è attraverso la maternità che la donna realizza pienamente il suo destino fisiologico; è la sua “naturale” vocazione, poiché tutto il suo corpo è orientato alla perpetuazione della specie ». Così, i corpi femminili vengono rappresentati come canali, spazi transitori, e le reazioni “femminili” sono strettamente associate a fattori biologici, come ce lo ricordano le seguenti coppie: isteria e utero, o isteria e maternità, che sono formalizzate nella psicologia freudiana. 


Questo convegno intende contrastare questa postura tradizionale per interrogare le rappresentazioni e il trattamento del rapporto tra donne e morte da diverse angolazioni e in una prospettiva pluridisciplinaire, seguendo uno dei tre assi proposti qui sotto: 

La morte delle artiste e delle autrici :

Se i funerali di donne artiste o letterate possono costituire una paradossale occasione di dare loro una visibilità di cui non beneficiavano in vita, la morte delle autrici può anche coincidere con una perdita di interesse per le loro opere, a volte mai riedite prima di una riscoperta che può richiedere tempi più o meno lunghi, come dimostra l’esempio di Goliarda Sapienza. Si può anche sollevare la questione del pathos dell’agonia, nonché quella dei riti funerari associati alle donne per identificare l’esistenza eventuale di specificità di genere. Allo stesso modo, le necrologie e gli omaggi funebri possono essere uno stimolante campo d’indagine per determinare se le donne siano oggetto di un trattamento particolare. Dopo la morte, vengono celebrate allo stesso modo in cui lo sarebbe un uomo, o il loro genere influisce sul modo in cui viene costruita la loro posterità ? Se la celebrazione del « grande uomo » è ovvia, si può caratterizzare una « grande donna » ? 

La relazione delle donne con la morte :

L’attenzione si concentrerà sul rapporto delle donne con la morte, propria ed altrui, per studiare il modo in cui la subiscono o la danno, ma anche il modo in cui la elaborano artisticamente e letterariamente. Da questi interrogativi emergono particolarmente due prospettive :

- La morte subita, naturale o violenta, e l’elaborazione del lutto. Questo versante consentirà di investigare tanto la vecchiaia e le malattie « femminili », quali, per esempio, il tumore al seno, quanto la morte per parto o il femminicidio. 
- La morte inflitta dalle donne (l’infanticidio e il suicidio ecc.).

La rappresentazione delle donne morte :

L’obiettivo è quello di interrogarsi sull’influenza esercitata dal genere sul trattamento della morte  : 

- La rappresentazione e la rappresentatività dei cadaveri di donne nell’arte e nella letteratura.
- Il trattamento metaforico e/o iconografico della morte, per esempio, la « natura morta », genere femminile?  
- La percezione della morte : in quale misura esiste una morte « buona » e/o « cattiva » delle donne.


Il convegno, organizzato dall’Équipe Littérature et Culture Italiennes (EA 1496) di Sorbonne Université, si svolgerà a Parigi l’11 e il 12 Maggio 2023.

Si prega di inviare un abstract di 300 a 500 parole (si potranno fare comunicazioni sia in francese e in italiano che in inglese) e una breve nota biobibliografia alle organizzatrici del convegno entro il 20 novembre 2023 : 

Frédérique Dubard de Gaillarbois : frederique.dubard_de_gaillarbois@sorbonne-universite.fr
Marguerite Bordry : marguerite.bordry@sorbonne-universite.fr  
Laura Maver Borges : laura.maver-borges@sorbonne-universite.fr 

____________________________________



Call for papers

International conference

« Feminine death »

Women and death in Italian culture from the Middle Ages to the present day

Équipe Littérature et Culture Italiennes (ELCI, EA 1496)

Sorbonne Université, 

Paris, May 11-12th 2023

Organization : Frédérique Dubard de Gaillarbois, Marguerite Bordry, Laura Maver Borges, with the support of Alix Kazubek



This conference will welcome papers from Italianists and specialists of Italy, from the Middle Ages to the present day (academics, researchers, PhD candidates). Without excluding male writers or artists, papers focusing on female authors, artists, and directors in Italy will be especially welcome.

Traditionally, in Western culture, women are associated with life, in particular with birth and generation. Sexual difference, understood as part of the « order of things » and based on a series of dichotomous oppositions, is one of the most deeply rooted cultural archetypes, opposing death and life, violence and gentleness. The « feminine » capacity to give life and to make it last, through care, is positively associated with the notion, strongly rooted, of biology, thus allowing a constant reference to the female body. In Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir writes that « It is through maternity that a woman wholly accomplishes her physiological destiny; it is her “natural” vocation since her whole body is directed towards the perpetuation of the species ». Thus, female bodies are perceived and represented as channels of passage and female reactions are closely associated with biological factors, like hysteria and uterus, or hysteria and maternity, which are found in Freudian psychology. 

This event intends to take the opposite direction and to question the representations and the treatment of women’s relationship to death, in an interdisciplinary perspective, following one of the three following lines of research :

The death of female artists and writers :

If funerals of women artists or scholars can be a paradoxical opportunity to give them a visibility that they did not enjoy during their lifetime, the death of female writers can also coincide with a loss of interest in their works, sometimes never published again until they are rediscovered by critics, a process that can be long, as shown in the example of Goliarda Sapienza’s works. The pathos of agony can also be questioned, as well as the funeral rites associated with women, to identify the possible existence of gender specificities. Similarly, obituaries and funeral tributes can be a stimulating field of study, in order to determine whether women are given special treatment. After their death, are they celebrated in the same way as a man would be, or does their gender influence the way their posterity is constructed ? If the celebration of the « great man » appears obvious, can a « great woman » be characterized ? Finally, the death of women in itself, and the way this event is viewed, can also be a fruitful field of analysis.

Women’s relationship to death :

We are also interested in papers exploring women’s the relationship to death, whether their own or that of others, in order to study how women undergo or give death, and also how they elaborate death, artistically and literarily. Two lines of questioning may be explored in this perspective : 
- Women’s death, whether natural or violent, as well as the elaboration of mourning, thus allowing us to explore old age and “feminine” illnesses, such as breast cancer, as well as death during childbirth, or even feminicide.
- Death inflicted by women, including infanticide and suicide.

Representations of the dead woman :

We aim at questioning the influence of gender on the treatment of death : 

- The representation and representability of women’s corpses in art as well as in literature, medical literature included.  
- The metaphorical and/or iconographic treatment of death, including, for example, the “still life”, an eminently female pictorial genre in the 17th century. 
- The perception of death itself : is there a “good” death as opposed to a “bad” death for women, and what is the impact of a positive or negative perception of women’s death on collective memory? 



The conference, organized by the Équipe Littérature et Culture Italiennes (EA 1496) of Sorbonne Université, will take place in Paris on May 11-12th 2023. 

Please submit your proposal to the conference organisers :

Frédérique Dubard de Gaillarbois : frederique.dubard_de_gaillarbois@sorbonne-universite.fr
Marguerite Bordry : marguerite.bordry@sorbonne-universite.fr  
Laura Maver Borges : laura.maver-borges@sorbonne-universite.fr 

The deadline for submission of paper proposals is November 20th 2023. Proposals for papers, in French, Italian or English (between 300 and 500 words) should be accompanied by a brief biobibliographical profile of the author.